Dernièrement, j’ai publié la lettre d’une femme qui a largement dépassé la quarantaine, médecin de profession, qui, en dépit de sa réussite professionnelle, est très malheureuse dans sa vie personnelle. Elle a été l’enfant d’une famille problématique. Ses parents ont divorcé lorsqu’elle était adolescente. La séparation a été traumatisante et a laissé beaucoup de mauvais sentiments dans son sillage. La jeune femme était déterminée à se faire une vie indépendante, et a perdu l’opportunité de se marier et de fonder une famille. Dans sa lettre, elle exprime sa douleur, le vide terrible de sa vie, et son désir d’avoir un mari, un foyer et des enfants, ayant eu le sentiment d’avoir tout manqué. Elle nous confie qu’elle échangerait sa carrière pour la joie de tenir son propre bébé dans les bras. Elle écrit que sa situation douloureuse a été exacerbée par le fait que sa spécialité est l’obstétrique-gynécologie, ce qui l’a placée dans la position de mettre des enfants au monde, tout en réalisant qu’elle-même avait raté l’occasion de ce grand cadeau.
Dans sa lettre, elle indique qu’elle s’est résignée à cet état malheureux et n’a pas envoyé son courrier dans l’attente d’une réponse. Elle a plutôt envoyé son e-mail pour que d’autres jeunes femmes puissent tirer les leçons de son exemple et éviter les écueils qui lui ont causé tant de peine. Voici ma réponse :
"Ma chère amie,
Généralement, lorsque quelqu’un m’écrit pour indiquer qu’il n’attend pas de réponse, je suis plus qu’heureuse de m’y conformer, sachant que je reçois des myriades d’e-mails du monde entier qui nécessitent des réponses. Dans votre cas, néanmoins, j’ai ressenti qu’il était non seulement important de répondre à votre requête de publier votre lettre, mais surtout de répondre à votre problème pas seulement par rapport à votre propre situation personnelle, mais aussi parce que, comme vous l’avez indiqué, d’innombrables jeunes femmes sont confrontées exactement aux mêmes défis.
Le dilemme du Chiddoukh est l’un des plus difficiles de notre génération. Il traverse des frontières géographiques et culturelles et affecte les célibataires du monde entier. Je pense que le meilleur conseil que je puisse vous donner ainsi qu’à d’autres qui se trouvent dans une situation similaire est d’éviter de sombrer dans le découragement et de ne pas abandonner. Il est écrit : « Yéchou’ot Hachem… l’aide de D.ieu peut venir en un clin d’œil ».
Cela ne veut pas dire que je minimise votre situation. Je suis pleinement consciente de votre douleur et du vide qui ronge votre cœur. Néanmoins, les miracles se produisent, j’en ai vu, et ne perdons jamais espoir. La foi est à la racine du judaïsme… c’est l’un des piliers de notre vie, et tout au long de l’histoire, nous en avons vu la preuve mille et une fois.
La crise que vous décrivez, nous la rencontrons dans la Torah même. Bien sûr, dans d’autres circonstances, mais le défi est néanmoins le même. Je me réfère spécifiquement aux filles de Tsélof’had. Si vous vous souvenez de l’histoire, Tsélof’had avait cinq filles (et pas de garçons). Ses filles n’arrivaient pas à se marier et, en conséquence, il était consumé de peur : « Comment mes descendants vont-ils hériter de mes terres ? Je n’ai pas de fils et mes filles sont célibataires ».
Son nom même, Tsélof’had (qui, traduit littéralement, signifie « Tsel-Pa’had », dans l’ombre de la peur), indique l’inquiétude qui emplissait son cœur… et malheureusement, il mourut sans que ses peurs ne soient dissipées. Il ne se doutait pas qu’Hachem Lui-même allait épouser la cause de ses filles et qu’elles recevraient la permission, non seulement d’hériter de la terre, mais en dépit de leur âge, de faire de très bons Chidoukhim (la plus jeune avait quarante ans lorsqu’elle se maria) et elles furent toutes bénies de belles familles.
Vous pourriez bien sûr arguer que tout ceci a eu lieu à une période de notre histoire où les miracles étaient courants, mais, malheureusement, aujourd’hui, de telles choses ne se produisent plus. Mais c’est faux. Il est écrit : « Ma’assé Avot, Simane Labanim », les événements vécus par nos ancêtres sont un signe pour nous, les enfants. Les miracles d’Hachem sont avec nous quotidiennement, mais parce que nous manquons d’Emouna, de foi, nous avons tendance à les attribuer au hasard. Mais c’est une erreur immense. Tout ce que nous tenons pour des phénomènes naturels ou des « coups de chance » sont tous des actes d’Hachem. Oui, j’ai vu beaucoup de femmes pas toutes jeunes se marier, et oui, j’ai vu de telles femmes donner naissance à des enfants. Je ne prétends pas que ce sont des occurrences quotidiennes, mais je dis que c’est possible et que cela arrive. Alors pourquoi pas vous ?
Puis-je vous faire les recommandations suivantes ?
1) Ne vivez pas dans le passé ! Nous avons un enseignement : « Ma Déhava, hava, ce qui est passé est passé », passez à la suite… tirez les leçons du passé, mais prenez soin de ne pas laisser cette expérience vous paralyser.
2) Soyez toujours sur vos gardes pour ne pas développer une attitude négative ou désespérée. Il n’y a rien de plus repoussant pour un parti potentiel qu’un visage frustré et amer. J’ai souvent dit aux célibataires : « Avant de vous rendre en rendez-vous, regardez-vous bien dans le miroir et demandez-vous : "Est-ce que j’aimerais sortir avec moi ?". Affichez un sourire chaleureux sur votre visage et regardez à nouveau dans le miroir. Si le miroir vous renvoie un sourire, vous êtes prêt à sortir ».
Et voici ma dernière recommandation :
3) Cette dernière suggestion est la plus critique de toutes. J’aurais dû la mettre en premier dans la liste, mais, pour qu’elle soit efficace, les deux premières : « changez votre attitude et libérez-vous de la négativité » sont un must. Apprenez à échanger la résignation contre l’espoir… le pessimisme en prière puissante venue du fond du cœur, car au final, seule la prière pourra nous aider, car c’est Hachem qui forme les couples, qui prévoit les rencontres et unit l’homme et la femme.
Quand vous priez, ayez à l’esprit le passage de la Paracha Vaét’hanan, où Moché Rabbénou, l’homme le plus saint ayant jamais foulé la planète terre, a prié 515 fois avant de pouvoir apercevoir la terre promise, et il aurait continué à prier si Hachem ne lui avait pas demandé de cesser. Et oui, Hachem a exaucé ses prières (même si ce n’était pas tel qu’il l’avait anticipé). Hachem a montré à Moché la terre d’Israël et Il lui a même permis de voir le panorama complet de l’histoire juive jusqu’à la fin des temps.
Je vous livre tout ceci car notre génération se caractérise par la gratification immédiate. Dès que nous avons présenté nos requêtes à D.ieu, nous espérons être exaucés de suite. Nous n’avons pas la patience pour des prières continuelles. Nous formulons nos requêtes et attendons une réaction immédiate. Les enseignements du Roi David « Kavé El Hachem ‘Hazak… » « placez votre espoir et votre confiance en D.ieu (priez), renforcez votre cœur et continuez à prier, n’abandonnez pas », nous échappent.
Comme je l’ai dit, les couples sont formés par D.ieu. C’est le Chadkhan, l’Entremetteur suprême. Placez votre foi en Lui et demandez-Lui de vous aider à construire un foyer juif et à mettre des enfants au monde en faveur de Son Saint Nom.
Et le meilleur pour la fin : vous aurez du mal à me croire, mais depuis que j’ai publié votre lettre, j’ai reçu d’innombrables appels et e-mails, de candidats intéressés à vous rencontrer, alors désormais, vous pouvez voir la Main d’Hachem qui vous guide et promet que si nous prions pour les autres, Il nous aidera en premier.
Vous m’avez écrit dans l’intention de protéger d’autres célibataires des écueils que vous avez vécus, et par là, Hachem vous a aidée ! Intégrez-le bien et remerciez Hachem. Puissiez-vous cette année trouver votre âme sœur et célébrer votre mariage dans la Brakha."