Noa ne se rappelle pas avoir été autant blessée par le passé. Au début, elle s’est mise à rougir intensément, puis ses doigts ont viré au blanc à force de se tenir aux bords de la chaise.
Elle parvient à se retenir jusqu’au seuil de sa porte. Puis elle déverse un torrent de larmes.
De longues minutes, elle pleure sans retenue. Soudain, une idée lui effleure l’esprit : « Pourquoi ces larmes ne me serviraient-elles pas à exposer ma requête ? »
Quelques jours plus tard, Noa repasse le film et considère cette heure comme étant l’une des plus belles de sa vie, pas seulement parce qu’elle a eu ce qu’elle désirait, mais surtout pour avoir ressenti une proximité intense avec D.ieu.
Le Gaon Rav Chimchon Pinkous, commence l’un de ses Dvar Torah par une histoire.
C’est le jour de Kippour, une femme se trouve chez elle, entourée de ses six enfants. Elle tente de les intéresser par un jeu et leur donne des friandises pour pouvoir prier la ’Amida comme il se doit.
Lorsque tout paraît être sous contrôle, elle fait trois pas en avant.
Au bout d’une minute, l’un de ses enfants tire les cheveux d’un autre, la petite tombe et le dernier se met à grimper. Un drôle de bruit provient de la cuisine, c’est la bouteille de lait qui s’est renversée. La flaque de lait est une occasion rêvée pour les petits de faire des glissades.
Elle se dépêche de terminer sa prière pour s’occuper du désordre qui s’est installé en l’espace d’un court instant, sous son nez.
Soudain, ses oreilles captent les sons de la synagogue d’à côté…
« Ouvre-nous la porte… »
Combien donnerait-elle pour être parmi les fidèles, pour sentir qu’elle influe sur l’avenir de sa famille pour l’année à venir !
Une larme coule le long de sa joue, une larme de souffrance…
Entre-temps, la supplique des hommes s’élève vers les cieux, dont les portes se ferment à présent.
Qu’adviendra-t-il ? Les anges de miséricorde se tiennent debout et tremblent.
Mais voilà qu’une petite larme d’une mère ouvre les Cieux et toutes les requêtes des fidèles s’empressent de profiter de cette brèche.
Le Rav Wolbe écrit dans son livre Zri’a Oubinyan Ba’hinoukh : « Tout ce que j’ai en moi, c’est grâce aux larmes que ma mère a versées ! »
Le Rav ’Hizkiyahou Michkovsky a mis en lumière un phénomène surprenant qui se répète. Dans de nombreuses familles, les enfants doués dès leur naissance qui avaient devant eux un avenir prometteur, deviennent de simples jeunes hommes et les faibles ou les enfants moyens qui peinaient, s’épanouissent et deviennent excellents, dépassant de loin les autres.
Il nous en dévoile la raison : « L’un des Grands de la génération m’a ouvert les yeux. C’est parce que la mère, au moment de l’allumage des bougies de Chabbath a plus prié pour son enfant en difficulté que pour celui qui excellait déjà… »
Le ’Hazon Ich a rédigé une requête de la mère pour ses enfants :
« Que ce soit Ta Volonté, Hachem, mon D.ieu et le D.ieu de mes ancêtres, de prendre en pitié mon enfant, de lui permettre d’aimer et de craindre Ton nom. Qu’il devienne assidu dans l’étude de la Torah, que tu enlèves tout ce qui l’empêche de pénétrer Ta sainte Torah » (Iguérot ‘Hazon Ich Première partie, 74).
Rien ne peut résister aux larmes d’une maman !