La semaine dernière, j’ai parlé du phénomène tragique qu’est la désintégration familiale. Certains d’entre vous pourraient protester contre l’emploi extrême du terme « tragique »; il vaudrait mieux dire « triste », « douloureux », mais une fois de plus j’insiste pour dire « tragique ». Il est vrai que, pour d’autres nations, des familles divisées sont peut-être un phénomène « triste », mais, pour nous, il s’agit de dimensions tragiques et catastrophiques.

D’autres nations ont été créées par la conquête et un amalgame de peuples issus de diverses parties du monde. D’un autre côté, nous, les Juifs, sommes nés dans le berceau de la famille. Avraham et Sarah, notre patriarche et notre matriarche, ont créé notre tout premier foyer. Ils ont confié à leur fils Its’hak la tâche de le préserver, et Its’hak a transféré ensuite cette responsabilité à son fils, Ya’acov. Ya’acov, Ra’hel et Léa ont ensuite conduit la famille à son zénith. C’était les parents des douze tribus qui sont devenus les tribus patriarcales de notre peuple. Ya’acov a lutté contre le mal de ce monde, et l’a triomphalement vaincu, gagnant ainsi le titre d’« Israël ». Et nous, les Bné Israël, fils de Ya’acov, sommes lancés sur notre périple pour devenir une lumière de Torah, de vérité, de compassion, de justice et de bénédiction pour toute l’humanité.

Nos débuts familiaux se sont poursuivis et continuent à façonner notre existence. Pensez au Séder de Pessa’h, au saint Chabbath, etc., tous célébrés dans les confins de nos foyers. Le foyer juif est sacrosaint, c’est un « Michkan Méat », un sanctuaire en miniature. Nous sommes un peuple composé de familles chargées de la mission de vivre conformément à la Parole de D.ieu et de communiquer ses enseignements à toute l’humanité. C’est par notre exemple que les propos des prophètes, le langage de la prière, les psaumes déchirants, etc. sont devenus disponibles pour toute l’humanité. Oui, nous sommes partis en mission pour illuminer tous les aspects de la vie par la Vérité Divine.

Mais si, en revanche, nos familles s’écroulent et se désintègrent, non seulement nos familles deviennent-elles « à risque », mais la fondation même, les piliers mêmes de notre peuple tremblent et sont en péril. D’autres peuples déplorent leurs familles dysfonctionnelles, mais pour nous, nos familles constituent nos vies mêmes.

Mais la réalité étant ce qu’elle est, comment pouvons-nous nous protéger et renverser la tendance ? Comment nos familles peuvent-elles être protégées de ce virus mortel contemporain ?

A l’instar des vaccins contre les maladies dangereuses qui doivent être administrés pendant l’enfance, nous devons aussi découvrir une formule parfaite pour immuniser et protéger nos fils et nos filles de la maladie culturelle du vingt-et-unième siècle. Cette maladie est implacable et ne connaît aucune frontière, elle frappe sans pitié et détruit tout sur son passage. Le nom de ce virus est : « Moi ! Moi ! Moi ! », oui, « Moi ! Je suis le seul qui compte, tu me dois, j’ai droit et je n’ai jamais de devoirs ! ». Ce virus est devenu si courant, si répandu, que la plupart des gens le considèrent comme la norme, et ne voient aucune raison de s’en alarmer. Mais nous, le peuple juif, né dans le berceau de la famille, devons nous immuniser et immuniser nos enfants contre ce dard venimeux. Or, nous avons un vaccin qui pourrait nous protéger de ce dard. Ou devons-nous allouer des milliards de dollars à la recherche pour le découvrir ?

Eh bien, détrompez-vous, nous ne devons rien entreprendre, la solution est gratuite et à portée de main pour chacun d’entre nous. Il nous suffit de la saisir. Une fois appliquée, elle est si efficace qu’elle nous offre sa protection, mais aussi aux générations futures. A nous de nous en saisir. Elle est libre et disponible.

Comme vous l’avez deviné, le nom de ce « vaccin parfait » est la TORAH !

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On raconte qu’un jour, cette question fut posée à Freud : « Quand l’éducation de l’enfant doit-elle commencer ? »

Et Freud de répondre : « Dès sa naissance ».

Notre vision de la Torah est différente. Pour nous, ce processus commence avant même sa conception. Magiquement, si on l’oublie ou on la néglige, la formule reste efficace, et lorsqu’on l’applique, elle guérit miraculeusement la maladie. L’application au second stade est appelée « Vaccin de Ba’al Téchouva » et reste tout aussi puissante.

Ceci dit, permettez-moi de décrire certains ingrédients qui rendent cette formule si efficace. Contrairement aux médicaments qui sont dotés d’une date d’expiration, la formule de la Torah reste fraîche pour toujours. Il n’est pas nécessaire de la mettre au frigo. Au contraire, il faut la laisser à l’air libre et exposée au contact humain. Plus on l’emploie, plus ses effets sont curatifs. Si vous n’avez pas encore deviné mon analogie, réfléchissez un instant et vous réaliserez rapidement que je me réfère à la Torah et aux Mitsvot - et en particulier, le commandement de Kiboud Av Vaèm, honorer son père et sa mère. Ce vaccin est des plus efficaces lorsque l’enfant le reçoit par infusion depuis sa petite enfance. Pour que le vaccin soit le plus efficace, il doit être administré dans l’environnement adapté. Lorsque les enfants voient des parents vivre en harmonie et servir de modèles de respect, d’amour et d’engagement, ils sont fortifiés et restent immunisés contre les nombreuses forces séductrices de leur environnement. C’est ce qui a permis à Joseph de survivre à la dégénérescence, l’idolâtrie et la cruauté barbare de l’ancienne Egypte. Dans chaque crise, dans chaque moment douloureux, dans chaque lutte, l’image de son saint père surgissait pour le protéger. Elle était gravée puissamment sur son cœur. Cette image de Ya’acov, d’Its’hak et d’Avraham est si puissante, que, même en l’absence de parents modèles, elle ne peut s’effacer.

Aujourd’hui, nous n’avons peut-être pas de pères comme Ya’acov, mais son image est éternelle, telle que l’image d’Itshak et d’Avraham qui est gravée dans notre âme, dans notre cœur et notre esprit. Il faut l’espérer et ils seront là pour vous conduire sur la route cahoteuse de la vie…