Nous nous trouvons à un moment critique de notre longue histoire. Nous avons commencé la période des Ikvéta Déméchi’ha, une période de labeur dans laquelle les pas du Messie peuvent être perçus. On nous lance des signaux d’alarme les uns après les autres, sous diverses formes. Hachem déclenche l’alarme, mais nous restons sourds à Ses imprécations.
A de multiples reprises, nous avons été secoués jusqu’à la racine, mais avons continué à rester insouciants. Nous ne parvenons pas à faire des rapprochements et continuons notre petite vie comme si de rien n’était, « les affaires sont les affaires ». Je ne vais pas passer en revue ces coups de semonce qui nous enjoignaient à agir, mais j’aimerais attirer votre attention sur la crise récente de la Bourse, qui a été accompagnée d’un phénomène incroyable qui doit nous faire marquer une pause et réfléchir. Pendant trois jours consécutifs (lundi, mardi et mercredi, 8, 9 et 10 août), alors que nous observions, les nerfs à vif, le marché chuter, les nombres n’ont cessé de changer.
Curieusement, chacun de ces jours, si on ajoutait les chiffres de fermeture de l’indice Dow Jones, ils formaient tous le chiffre 26.
Lundi Fermeture -634.76 = 26"
Mardi Fermeture +429.92 = 26"
Mercredi Fermeture - 519.83 = 26"
D’après les actuaires qui ont étudié le phénomène, la probabilité d’un tel cas de figure est d’une chance sur un million. Un grand nombre de lecteurs de cet article pourrait réagir : « C’est intéressant, et alors ? Le plus marquant, c’est que le marché a souffert de grosses pertes ».
Avant d’aller plus loin, permettez-moi de vous expliquer le concept de Guématria, la numérologie, dans le judaïsme. Pour ceux d’entre les lecteurs qui le connaissent, je vous prie d’être indulgents. Grâce à D.ieu, nos lecteurs sont issus de divers horizons, et j’aimerais m’exprimer le plus clairement possible.
L’hébreu diverge de toutes les autres langues. C’est le Lachone Hakodech, la langue sainte dans laquelle D.ieu Lui-même s’est exprimé. Dans la langue sainte, chaque mot a un sens formel et pluridimensionnel, trop complexes pour être développés dans cet article. De plus, chaque lettre possède une valeur numérique. Par exemple, Alef ne correspond pas seulement à la lettre « a », mais c’est également le chiffre « 1 ». Beth n’est pas seulement « b », c’est également le chiffre « 2 », etc. En conséquence, lorsqu’on examine un terme en langue sainte, nous faisons l’addition de tous les nombres contenus dans ce mot pour y découvrir un sens profond. « Hachem », le Saint Nom de D.ieu, a une valeur numérique de 26. Alors permettez-moi d’attirer à nouveau votre attention sur les nombres : lundi fermeture 634.76 = 26, mardi fermeture + 429.02 = 26, mercredi fermeture, 519.83 = 26.
Marquons une pause ici. Cette incroyable statistique est un rappel : nous sommes peut-être brillants, mais à la fin de la journée, notre subsistance, nos réussites financières, notre vie même sont entre les mains d’Hachem, 26. Incontestablement, certains aimeraient croire que les folles fluctuations du marché sont la conséquence d’opérations informatisées très puissantes et ultra-rapides. Dites-moi : « L’ordinateur a-t-il volontairement clos chaque jour sur le chiffre 26 ? ». Comme vous pouvez le constater, les nombres individuels de chacun de ces jours étaient totalement différents, mais à la fin de chaque jour, le nombre total a été de 26.
Se pourrait-il que D.ieu nous envoie un message nous indiquant que notre capacité à contrôler et prévoir le marché est sévèrement limitée ? Il y a de toute évidence une « Puissance Supérieure » qui est le facteur déterminant et réel de ces hauts et ces bas, non seulement du marché, mais de notre vie même. Malheureusement, il est vrai que nous perdons cette idée de vue dans notre société frénétique où l’argent est adulé et toutes les autres valeurs éclipsées. Chaque matin, nous récitons une prière : « La richesse et l’honneur proviennent de Toi, et Tu règnes sur tout… », une leçon que nous ferions bien de prendre à cœur, et d’intégrer cette simple vérité.
Nous ne pouvons plus permettre à notre complaisance de définir notre existence… nous devons nous extraire de notre léthargie et faire de la prière de Chabbath Lékha Dodi, le but de notre existence. « Koumi… Secouez la poussière, levez-vous et portez vos splendides et glorieux vêtements, Mon peuple… » Mais nous n’avons pas réussi à comprendre et suivre l’appel de cette prière.
Tragiquement, notre génération porte sur ses épaules les lourds fardeaux des fautes qui ont conduit à la destruction des deux Temples. Mais présentement, j’aimerais me concentrer sur la faute qui nous a poussés dans notre présent exil, la faute de « Sinat ‘Hinam », la haine entre un Juif et son prochain, entre frères. Les siècles se sont écoulés et cette Sinat ‘Hinam est devenue tellement partie intégrante de nous que nous ne la reconnaissons plus et en sommes venus à croire que l’obscurité dense de la haine, de la jalousie et de l’animosité sont une manière normale de vivre.
Mais l’appel de D.ieu se fait insistant et ne cesse de résonner dans notre cœur, nous enjoignant d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Alors que faire ?
Tout d’abord, nous devons nous débarrasser du poison qui nous aveugle et nous empêche de voir nos frères… en près de 2000 ans, rien n’a changé. C’est « un Juif contre un Juif », un frère contre son frère.
Vous protesterez peut-être que ce n’est pas une faute qui s’applique à vous. Vous n’en êtes pas responsable, mais vous connaissez beaucoup d’autres qui le sont. Mais vous n’êtes que vous-même et n’avez pas la possibilité d’apporter ce changement.
À cet argument, j’aimerais répondre par l’histoire d’un homme venu consulter son Rebbe pour obtenir une Brakha.
« Rebbe, dit-il, j’aimerais changer le monde… faire la paix entre nos frères. » Le Rebbe lui donna une Brakha et lui souhaita bonne chance. Quelques semaines plus tard, il était de retour chez son Rabbi. « Rebbe, personne ne m’écoute, se plaignit-il, et pire, ils ont du ressentiment, j’ai pensé devoir limiter mes efforts à changer ma communauté. »
Le Rebbe donna une nouvelle fois sa bénédiction.
Mais alors, quelques semaines plus tard, l’homme revint avec la même plainte.
« Rabbi, dit-il, je ne vis que des frustrations, alors j’ai décidé de revoir mon projet et de limiter mon projet à mes voisins. »
Là aussi, il se heurta à un mur, et retourna chez son mentor. « Je dois changer de programme. Je crois devoir limiter mes efforts aux membres de ma famille. »
Avec la Brakha du Rebbe, il se mit une nouvelle fois en route pour accomplir sa mission, pour revenir quelques jours plus tard et déclarer : « Rebbe, j’abandonne, personne ne m’écoute. »
Ce à quoi le Rebbe répondit : « Mon cher fils, n’as-tu jamais pensé que le meilleur moyen pour commencer est de te changer toi-même ? »