« Mon premier accouchement a duré tellement de temps, que pour mon deuxième accouchement, j’ai repoussé tant que j’ai pu le départ pour l’hôpital. Et à ma grande surprise, mon bébé a vu le jour dix minutes après que j’ai été reçue en salle de travail. Pour mon troisième, je me suis dépêchée d’arriver à l’hôpital, car je pensais accoucher rapidement, et voilà qu'à ma grande stupéfaction, cela a pris plus de deux jours ! »
« J'ai mis au monde mes jumeaux par un accouchement classique, et voilà que justement l’accouchement suivant, qui était censé être des plus banals, se termina par une césarienne ! »
« Comment cela va-t-il se passer cette fois-ci ? » Se demandent les femmes du monde entier, « Comment va débuter l’accouchement ? Comment va-t-il se terminer ?! »
Même les femmes qui n’en sont pas à leur premier accouchement ne peuvent déterminer avec certitude comment se déroulera leur prochain accouchement, et il est encore plus certain qu’elles ne pourront pas faire ces pronostics à partir de l’histoire d’autres accouchées.
Quelle est la raison de cette imprévisibilité ?
La nature fonctionne selon un protocole déterminé. Le soleil poursuit sa course invariable chaque jour ; on peut prévoir à l'avance la vitesse de la chute d’un ballon en utilisant les lois de la force gravitationnelle ; et on peut savoir exactement quand l’eau arrivera à ébullition et à partir de quel moment elle commencera à s’évaporer.
L’enfantement ne fait pas partie de cette catégorie. Ce qui est remis entre « les mains » d’HaKadoch Baroukh Hou de façon absolue n’est ni prévisible ni programmable, et ainsi, le Créateur du Monde procède à chaque fois par un chemin différent.
Le verset dans Téhilim (les Psaumes) (77, 20) dit : « Dans la mer (se trouve) Ta voie, et Ton sentier (se trouve) dans les eaux abondantes, et Tes pas n’ont pas été aperçus ». Ce verset a été expliqué par Rabbi Akiva Eiguer ainsi : lorsque l’homme marche sur la terre ferme au milieu des épines, il aplatit avec ses pas les ronces, traçant ainsi un sentier qui pourra être emprunté par d’autres par la suite.
Cependant, le chemin que HaKadoch Baroukh Hou crée ressemble à la voie que dessine un bateau au cœur de la mer : le bateau trace pour lui-même un nouveau sillon et ensuite, il disparaît. De la même manière, HaKadoch Baroukh Hou réalise une nouvelle route à chaque fois, différente pour chacune.
C’est la raison pour laquelle l’histoire de ton accouchement ne sera jamais la même que celle de tes amies, et ton enfantement actuel ne sera jamais le même que les précédents.
La médecine est au fait de cela, et depuis lors, s’est développée la tendance à permettre l’accouchement naturel, contrairement aux normes qui étaient alors en vigueur dans le milieu hospitalier où, lorsque la phase des contractions était trop longue, déclenchait artificiellement l’accouchement par stimulation hormonale ou en perçant manuellement la poche des eaux.
Les différents rythmes d’accouchement d’une femme à l’autre, ainsi que la notion du confort et les préférences de chacune génèrent « une multitude de chemins » et de moyens différents pour se mesurer à chaque étape. Il est parfois recommandé de prendre une douche au moment des contractions ou encore de marcher. Parfois, c’est plutôt le fait de rester allongé qui va aider, et il y en a pour qui tel exercice va stimuler le processus et les conduire à un accouchement « facile ». Parmi toutes les possibilités qui s’offrent à l’accouchée seront sélectionnées celles qui conviennent à chacune, en fonction de la progression de l’accouchement.
La méthode naturelle qu’avait apprise Mikhal changea radicalement le déroulement de son accouchement.
Son mari, en entrant dans la salle de travail, fut surpris de la trouver assise sur une chaise, concentrée dans les exercices de stimulation de la délivrance, avec l’assistante en accouchement naturel à ses côtés…
« Pourquoi n’es-tu pas allongée et raccordée constamment au moniteur ? » Demanda son mari affolé.
« À chaque femme son accouchement et son propre chemin » répondit Mikhal avec sérénité. « J’accouche en ce moment de la manière qui me convient le mieux et qui m’est la plus confortable. »