La poussée de cris d’un petit bébé au visage rougis par l’effort remplit soudainement la salle de travail. Seulement quelques minutes te séparent du moment où tu pourras sentir son corps chaud posé sur ton ventre.
Tu le contemples, tu admires cette grande merveille :
Un tout petit nez, une bouche minuscule, des yeux qui battent des paupières.
Des mains, des pieds, des doigts...
Un bébé complet, tellement miniature ! Il respire ses premières bouffées d’air et tu ressens une profonde fierté et un amour puissant.
Ta main caresse sa chevelure. « Dis bonjour à maman » lui murmures-tu au creux de l’oreille, et tu ne te rassasies pas de le regarder encore et encore.
Maman
Tu es la partenaire du Créateur dans ce don de la vie !
Ce n’est pas en vain que les Sages ont appelé l’accouchée ‘Haya (Chabbath 129a), et même la sage-femme est dénommée ainsi, comme il est rapporté dans la Guémara (Kiddoushin 73b) : « ‘Haya (qui donne la vie, en l’occurrence, ici, la sage-femme) est habilitée à désigner qui est sorti le premier (de deux jumeaux) ». L’idée est que toutes deux prennent part à la venue d’un nouvel être vivant dans le monde. Et de là vient le nom de ‘Hava notre mère, qui est « la mère de tous les vivants ».
Le saint Or ha’Haïm (Béréchit 3, 20) explique que l’appellation « la mère de tous les vivants » a été donnée a ‘Hava justement après la malédiction de « dans la souffrance tu accoucheras des enfants », cette appellation fut donnée à elle et non à Adam, car c’est elle qui subit la douleur de la grossesse et de l’accouchement.
Plus l’effort est grand, plus la difficulté est élevée, plus le don est important ! La peine de « dans la souffrance tu accoucheras des enfants » et des douleurs de l’enfantement augmentent le don qui est effectivement un sacrifice de soi sans limites.
Combien il est émouvant de penser que tu es dotée lors de l’accouchement d’un nouveau nom : « ‘Haya » ! Un nom qui t’est donné, puisque par le sacrifice de toi-même, tu gratifies ton bébé de la vie.