La fête de ‘Hanouka marque la victoire d’une poignée de Juifs contre la redoutable et puissante armée grecque, à l’époque du deuxième Temple. Il s’agit d’un fait miraculeux qui ne supporte aucune explication logique. Il est dès lors étonnant que nos Sages aient institué l’allumage des bougies pour commémorer ce miracle, rappelant la fiole qui servit à allumer la Ménora pendant 8 jours alors qu’elle contenait de l’huile que pour un seul. On comprend bien que le miracle de la fiole est presque “anecdotique”, en tous les cas mineur par rapport à l’impensable victoire militaire qui eut lieu. De plus, la réalité dans le Temple était celle de miracles constants, comme cela est rapporté dans les Pirké Avot (5,5).
En vérité, le peuple juif ne doit son salut qu’à ses aspirations spirituelles, et non à ses aptitudes physiques et militaires. Les Grecs avaient ordonné des décrets (interdiction du Chabbath, de la Brit-Mila...) visant à faire disparaître le service voué au D.ieu d’Israël. Ils proposaient une “alternative” à la Torah avec leur philosophie et leur culture du corps. Les ‘Hachmonaïm, une des familles de Cohanim, ont alors décidé de réagir, non pas en pensant qu’ils avaient les moyens physiques de tenir tête à l’armée grecque, mais en comprenant que face à la situation qui leur avait été imposée et qui menaçait leur judaïsme, il fallait s’y opposer avec Messirout Néfech (don de soi). Leur véritable arme fut cette volonté qui les animait de conserver à tout prix leur patrimoine, et c’est grâce à cette détermination qu’ils parvinrent à repousser l’ennemi. L’allumage des bougies est donc le symbole qui vient illustrer cette lutte : la lumière de la Torah face aux ténèbres de Yavan, la Grèce.
Cette institution de nos Sages de marquer le souvenir de cet événement miraculeux par cet allumage a en fait un double message qui va nous accompagner tout au long de l’Histoire : tout d’abord, la force du Juif est dans sa Émouna. Le peuple hébreu n’aura pas toujours dans l’Histoire les capacités de s’opposer physiquement à ses ennemis - comme cela a été d’ailleurs le cas face aux Grecs -, mais lorsqu’il recherchera la proximité avec D.ieu et désirera sincèrement respecter et vivre selon la Torah, il y parviendra. Parfois, il devra prendre les armes comme l’ont fait les ‘Hachmonaïm, car cela fait partie des règles de conduite de ce monde. Mais la réussite ne dépendra que de son niveau spirituel. Afin d’éviter que, dans le futur, on ne se méprenne sur cette victoire historique contre les Grecs et qu’on ne veuille l’attribuer à leur vaillance physique et militaire, nos Sages ont fixé pour tout souvenir l’allumage de bougies. Le message est clair : c’est uniquement en attisant l’étincelle qui nous habite que l’on peut repousser ceux qui cherchent à nous détruire.
Le deuxième message est que lorsqu’un Juif se trouve dans les tentacules du Yétser Hara’ (à l’image des Grecs qui mettaient leur emprise sur les Hébreux), il pourrait penser qu’il n’a aucun espoir de s’en sortir et de se libérer de cette emprise. La fête de ‘Hanouka nous démontre que lorsqu’on veut revenir et se rapprocher de D.ieu et de Sa Torah, il suffit de volonté. Si l’on décide de se “battre”, d’éveiller notre ardeur pour la Kédoucha, on parviendra à dissiper toutes les contraintes dans lesquelles on s’est embourbé. Les bougies de ‘Hanouka nous indiquent le moyen de réagir face aux forces obscures qui cherchent à nous éteindre : rallumer notre flamme intérieure.
‘Hanouka Saméa’h !