Nous avons parfois, dans notre entourage, une personne qui a beaucoup de mal à se marier, car elle trouve trop de défauts chez n'importe quel garçon ou fille qu'on lui propose, et semble même en trouver dans le monde entier...
A l'école, si un enfant trouve des défauts à chaque garçon ou fille de sa classe, au point de ne pas du tout arriver à s'entendre avec l'un d'entre eux, c'est que c'est probablement lui qui doit changer quelque chose en lui...
De même dans la vie : si une personne ne s'entend jamais avec les gens de son entourage parce qu'elle leur trouve à chaque fois trop de défauts, ce n'est pas normal...
Face à de telles personnes (qui ont des problèmes de relationnel parce qu'elles voient trop les défauts des autres), que faire ?
On ne peut pas forcément leur ouvrir les yeux, en leur faisant comprendre qu'il faudrait ne pas être aussi intransigeant, car les réprimandes ne sont pas toujours bien prises par la personne auxquelles elles sont adressées.
Déjà à l'époque des Choftim (Juges), les gens avaient du mal à supporter les remontrances. Si l'un faisait à l'autre un petit reproche, l'autre lui adressait un reproche encore plus grand.
La Guemara dit qu'il est très difficile d'accomplir correctement la mitsva de la Torah de réprimander autrui.
De nos jours, si on fait une réprimande à une personne, il y a de fortes chances qu'elle en soit vexée, ou qu'elle se sente jugée ou agressée.
Pourtant, on veut parfois sincèrement l'aider... Alors comment procéder ?
Rav Haïm Shmoulevitz (directeur de la Yéchiva de Mir) nous apprend comment réprimander une personne sans jamais la vexer.
Il explique que lorsque Yossef s'est dévoilé à ses frères en leur disant : "Je suis Yossef votre frère", ceux-ci ont tellement été pétrifiés (de peur et de honte) qu'ils n'ont pas pu lui répondre....
Ils ont eu peur parce qu'ils se sont dit : "Malheur à nous au jour du jugement ! Malheur à nous au jour de la remontrance !"..
Et si les frères de Yossef ont eu si peur et si honte alors que Yossef était l'un des plus jeunes de la famille, alors quel sera notre sentiment à nous lorsque nous passerons en jugement devant Hachem (après notre départ de ce monde) et qu'Il nous dira : "Je suis Hachem" ?!
Pourtant, demande Rav Haïm Shmoulevitz, quelle remontrance Yossef a-t-il fait en disant à ses frères "Je suis Yossef" ? Il a apparemment seulement dévoilé son identité !
Et il explique que la meilleure remontrance ne dépend pas de ce que l'on va dire, mais de ce que l'autre va voir.
Dans l'exemple de Yossef, celui-ci a, pendant des années, été méprisé par ses frères. Lorsqu'il racontait qu'il avait rêvé que sa famille se prosternait à lui, qui accordait de l'importance à ses propos ?
Ses frères ne le prenaient pas au sérieux, et pensaient peut-être même qu'il était un peu "dérangé"...
Mais Yossef savait que son rêve n'était ni un simple rêve, ni le fruit d'une maladie... Il savait que c'était une prophétie, qui se réaliserait !
Vingt deux ans plus tard, ses frères se retrouvent devant lui dans le palais de Pharaon. Ils ne le reconnaissent pas. Ils n'imaginent pas que celui qu'ils ont vendu en esclave est, entre temps, devenu le vice roi d'Égypte. Et ils se prosternent effectivement devant lui...
Yossef les reconnaît, et il leur dit : "Je suis Yossef". Et, à cet instant, les frères comprennent qu'ils se sont trompés, et que c'est lui qui avait raison...
Ils comprennent que depuis vingt deux ans, ils se sont trompés le concernant...
La vraie remontrance n'est pas celle où celui qui parle "dit ce qu'il a à dire", mais celle où celui qui entend comprend véritablement son erreur.
Certains tsadikim s'appliquent parfois tellement dans l'accomplissement d'une mitsva que le simple fait de les voir agir ainsi nous donne envie de nous améliorer nous aussi dans ce domaine.
Ils n'ont même pas besoin de nous dire qu'il faudrait changer telle ou telle chose dans notre manière d'agir. Le bon exemple qu'ils nous donnent suffit à nous le faire comprendre.
Lorsque nous voyons une personne trop négative, il n'est pas très utile de lui dire : "Arrête d'être tellement sévère envers les gens !". Car il y a très peu de chance que de tels propos puissent avoir une bonne influence sur elle (et elle risque même de nous en vouloir de lui avoir parlé ainsi).
Par contre, si lorsque nous sommes en sa présence, nous parlons très souvent positivement des gens, il y a de fortes chances qu'elle en vienne elle-même à se demander : "Pourquoi certaines personnes arrivent-elles à voir autant de positif chez les autres, alors que moi je les vois tellement négativement ?". Et qu'elle veuille ensuite, par conséquent, améliorer son comportement.
Pour aider les gens à s'améliorer, il est bien plus efficace de leur montrer le bon exemple que de leur dire qu'ils devraient changer telle ou telle chose.
Au lieu de voir le monde négativement, essayons de l'améliorer positivement !
Retranscrit par Léa Marciano
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