Un jour, une jeune fille que je préparais au mariage arriva avec une mine déconfite.
-" Tout va bien ?
- Pas du tout ! Je ne supporte pas ma future belle-mère, elle m'a encore fait un sale coup. Elle a invité 50 personnes de plus que prévu au Henné alors que je lui avais dit de ne pas dépasser un certain nombre d'invités car la salle est petite. Du début à la fin, elle a essayé de tout gâcher juste parce qu'elle ne supporte pas que j'épouse son fils. J'ai repensé le problème dans tous les sens et la seule solution est qu'elle meurt.
- C'est une solution, mais si elle vit, si D.ieu veut, jusqu'à 120 ans, comment vous allez faire ?"
Si une réaction aussi violente est rarissime, les problèmes de belle-mère/belle-fille lors des préparatifs de mariage sont en revanche très fréquents.
Pour toute jeune fille, bercée par les princesses de Walt Disney, le mariage représente l'instant rêvé de toute une vie. Le moment magique où, enfin, elle pourra revêtir sa magnifique robe blanche et danser avec son prince charmant, nourrie par l'espoir de vivre heureuse avec beaucoup enfants.
Pour que cet instant soit parfait et digne de ses rêves, tout doit être exactement comme elle l'a imaginé. Forcément, quand la méchante belle-mère arrive avec ses aspirations et ses demandes, la frustration est grande et les premières disputes avec le prince charmant émergent.
Justement, parlons-en de cette fameuse "belle-mère", celle que l'on redoute tant et qui fait l'objet de nombreuses blagues.
Pendant que, petite fille, nous regardions nos dessins animés, c'est elle qui a mis au monde notre prince charmant, qui s'est réveillée la nuit pour le nourrir ou s'assurer que tout aille bien, qui a essayé de lui donner tout l'amour dont il avait besoin, qui l'a encouragé à l'école pour qu'il réussisse, qui n'a pas fermé l'œil de la nuit quand le soir il rentrait tard, mais surtout, c'est elle qui lui a transmis les qualités qui feront de lui un jour un bon mari, quelqu'un capable de nous rendre heureuse.
Forcément, quand son fils arrive en âge de se marier, même si elle a toujours rêvé de ce moment, cette étape est difficile pour elle.
La Rabbanite J. Lemmel a l'habitude de conseiller, avec finesse, à la jeune maman le jour de la Brit-Mila de son fils : "Dès sa naissance, prépare-toi à devenir un jour belle-mère".
Tout le travail d'une mère est de prendre conscience que cet enfant lui a été confié par Hachem afin qu'elle lui donne tout l'amour et l'équilibre dont il a besoin, pour qu'un jour il puisse devenir à son tour un mari, puis un père, mais surtout d'accepter qu'une fois passé sous la ‘Houppa, cette responsabilité incombera à sa femme. Même si elle trouve que la Kalla ne le mérite pas !
Quant aux futures belles-filles, ne vous inquiétez pas, la plupart des tensions se dissipent après la ‘Houppa.
Et pour celles qui restent ?
Faites comme cette jeune fille qui espérait "la mort" de sa belle-mère.
Après la naissance de son premier enfant et des disputes incessantes avec cette dernière, elle a enfin compris qu'avant toute chose, sa belle-mère n'était pas son ennemi, mais la mère de son mari.
Pour maintenir un bon Chalom Bayit avec lui et ne pas finir par divorcer, elle se devait d'avoir un bon rapport avec elle.
Du jour au lendemain, elle a cessé de répondre à ses provocations, elle n'a plus empêché son mari de lui rendre visite, mais surtout, après quelque temps, elle a réussi à lui témoigner de la considération, et même à lui adresser des compliments. Cette dernière ne se sentant plus menacée et dénigrée par sa belle-fille, a cessé de l'attaquer, et elles finirent par avoir des rapports sereins.
La paix et la présence Divine résidant enfin dans leur foyer, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants...