D’après toi, un homme et une femme doivent-ils être inséparables ? Pourtant, comme tu le sais, il y a tellement de choses qui nous séparent : notre manière de voir, de percevoir, de comprendre et de ressentir.
Alors quoi ? Doit-on vivre chacun de son côté et se réunir ensemble de temps en temps ? Ou bien devons-nous vivre ensemble à l’unisson ? Est-ce une utopie ou même un rêve que de vouloir être un couple « Badam Oubanéfèch » (« par le feu et par l’eau », inséparable) ?
Laquelle d’entre nous n’a pas rêvé, avant son mariage, de vivre l’amour avec un grand A, comme dans un des vieux films Hollywoodiens des années 50 ?
Et pourtant… Sur le terrain, c’est différent, et la Guémara nous le confirme : « Les femmes sont un peuple à part ». Tu as bien lu, on est carrément un peuple à part et nous avons été définies comme un « peuple ». De plus, on sait bien que faire la paix entre deux peuples différents n’est pas chose facile, regardes autour de toi et dans le monde… Toutes les haines et les guerres qui sont vécues !
Alors, développer un amour c’est du domaine du quasi impossible ! Comment peut-on demander qu’un homme aime une femme, et vice versa, quand on sait que nous sommes diamétralement opposés ? C’est comme si l’on voulait réunir l’eau et le feu en même temps !
Si on analyse les Mitsvot de la Torah, on nous demande de les réaliser avec enthousiasme. Mais il y a une Mitsva où, en plus de l’enthousiasme, on doit éprouver du désir, ce que l’on appelle la Taava. Cette fameuse Mitsva, tu la connais, c’est la relation intime avec ton mari. En fait, si cette Mitsva n’avait pas été donnée avec de la Taava, personne ne l’aurait accomplie et le monde ne se serait pas développé, faute de participants !
Cela prouve que la Mitsva de se reproduire et de s’aimer représente aux yeux d’Hachem quelque chose de très particulier. Elle est complètement à part, bien au-delà du simple amour du prochain, et, comme nous précise le Ari Hakadoch : « Le véritable amour du prochain, c’est l’amour du conjoint ». En réalité, aimer son prochain n’est pas l’essentiel, comme nous le dit le ‘Hazon Ich : « En fait, il ne faut pas lui causer du tort ». Et Rabbi Nathan de préciser que c’est en particulier dans le domaine de l’argent.
Les Sages ajoutent également que, lorsqu’il s’agit du mari et de la femme, c’est bien au-delà de tout ça ! La preuve : dans les Brakhot que l’on récite sous la ‘Houppa, on bénit le couple de :
1. Ahava : amour
2. A’hva : complicité
3. Chalom : paix
4. Ré’out : amitié
On voit que, nulle part, il n’est demandé d’avoir ce type de relation entre des hommes ou entre des femmes. Et, pourtant, la Torah nous stipule l’exemple de David et Yonathan où il est dit à leur sujet : « Nafcho Kchoura Bénafcho » (« son âme est liée à son âme »). Ce lien qui les unissait était en fait celui de l’amour d’Hachem et de la Torah.
Attention ! Ne compare pas tes virées shopping avec ton amie et le lien des Néchamot entre David et Yonathan, entre le Tsaddik et l’élève.
Entre amies, c’est simple : on vient du même peuple, aucun problème pour s’entendre et partager, on a souvent les mêmes idées et on arrivera toujours à se mettre d’accord.
Pour un couple, encore une fois, cela va bien au-delà de tout ça, bien au-delà de tous types d’amitié que tu peux avoir, car on nous demande d’aimer son conjoint Badam Oubanéfèch. C’est-à-dire qu’ici on parle de deux personnes qui ont la même âme et qui doivent arriver à l’union d’une seule âme qui s’est divisée en descendant sur terre et en y incorporant deux corps fondamentalement opposés.
C’est pour cette raison que le couple aura besoin des Téfilot qui ont été prononcées sous la ‘Houppa tout au long de sa vie ; ces bénédiction sous la ‘Houppa sont les preuves irréfutables que, pour obtenir l’amour, la complicité, la paix et l’amitié, il faudra travailler sans relâche ! Sans l’aide d’Hachem, c’est du domaine du quasi impossible…
L’amour dans un couple c’est tellement grand… cela fait partie de la conception du monde ! Il est donc bien évident que le Yétser Hara’ va tout mettre en œuvre pour empêcher cette construction, construction qui est la base même de la création du monde. De là, nous comprenons pourquoi le Chalom Bayit est la chose la plus difficile à atteindre, car, de ce Chalom même, dépend le maintien du monde.
Souviens-toi, à la base, le monde a été créé pour un homme et une femme…