Pour optimiser l’étape miroir comme élément essentiel dans la mise en communication interpersonnelle et plus particulièrement intraconjugale, il s’agira de créer ce que l’on appelle communément « l’effet miroir ». Il consiste à opter pour un comportement qui fait que nous imitons, sans le vouloir parfois, les paroles, les gestes et attitudes de l’autre. Il est l’une des techniques les plus connues et reconnues dans l’univers socio-professionnel.

« Qui se ressemble, s'assemble », dit l'adage. Dans les faits, c'est davantage « qui s'assemble, se ressemble ». C'est l'effet miroir, également connu sous le nom de mimétisme social ou, comme disent les neurolinguistes, de synchronisation. Soit, ce comportement inconscient qui permet, en adoptant les codes non-verbaux d'un groupe, la relation à l'autre et la vie en communauté. Celui qui reflète les mouvements de son interlocuteur, comme sourire ou froncer les sourcils par exemple, entre plus facilement en contact avec cet individu, lequel ressent et expérimente à son tour un niveau d’appartenance plus accru entre eux.

Comme les deux individus affichent des gestes non-verbaux similaires, ils croient partager des attitudes et des idées communes.

C’est la raison pour laquelle, il est si important d’en comprendre les tenants et les aboutissants et d’apprendre à l’exploiter à bon escient et non pas dans un dessein manipulatoire.

Avez-vous déjà déjà entendu cette expression : « La beauté est dans les yeux de celui qui la regarde », d’Oscar Wilde ? Probablement.

Un sens d’une simplicité désarmante, qui nous rappelle que la réalité, telle que nous la voyons, est une question de perception.

Comme chaque personne voit la vie avec ses propres lunettes ou son propre cadre de référence, il existe autant de possibilités différentes de concevoir « une réalité », qu’il existe d'êtres humains sur cette terre !

Partant de cette prémisse, il va de soi que l’inverse pourrait être tout aussi vrai, ce qui donnerait : « La laideur est dans les yeux de celui qui la regarde ».

Ici, une quantité interminable de mots pourraient également se substituer pour qualifier comment on voit la vie, que ce soit à travers le filtre de la beauté, la laideur, la générosité, la colère, la joie, l’envie, l’amour, la peur, la sagesse, la compréhension.

Car il y a là, une clé des plus fondamentales pour saisir l’ampleur du regard, de ce qu’il exprime, de ce qu’il renvoie. Se laisser traverser par celui de l’autre, face à face, silencieusement, dans un cadre bienveillant où chacun se sent en totale sécurité, quelle que soit la nature dysfonctionnelle du couple, relève d’une magie, qu’aucun mot de la langue de Molière pourrait prétendre en décrire la portée.

Carl Gustav Jung disait de l’effet miroir que « tout ce que nous voyons chez les autres n’est que le reflet de nous-mêmes ». Autrement dit, ce que l’on perçoit chez l’autre ainsi que les émotions que l’on ressent face à face, ne sont ni plus ni moins que l’image de ce que l’on porte à l’intérieur de soi, telles que nos blessures d’âme, nos mémoires du passé et nos croyances limitantes.

Observer l’autre, sans mot dire, dans les yeux, permet de comprendre bien des choses. Mais pour que cette magie puisse s’opérer, il nous faut laisser tomber les masques, les résistances, les murailles de Chine que nous avons dressées tout autour de nous au fil des ans de souffrances et de blessures, par peur et par perte de confiance en l’autre et en la vie parfois.

Ce qui nous fait surtout réagir dans nos relations aux autres, est aussi un aspect de nous, mais qui nous est insupportable. Nous ne pouvons le tolérer chez l’autre, parce qu’il nous renvoie à une partie de notre moi intérieur que nous ne voulons pas voir ou accepter.

Enfin, cette même logique de déni ou de non-acceptation peut très bien s’appliquer aussi aux événements et aux situations diverses que l’on vit, que ce soit dans la sphère professionnelle ou personnelle de notre vie. C’est ce qui arrive particulièrement quand nous faisons abstraction de notre propre responsabilité, en mettant la faute sur tout et sur rien, et en évitant de voir que ces inconforts nous parlent avant tout de conflits intérieurs non réglés.

Quel message central pouvons-nous alors dégager de cet effet miroir ?

TOUT PART DE SOI

La beauté comme la laideur. La facilité comme les difficultés. La richesse comme la pauvreté. La joie comme la peine.

Ainsi, de par nos vibrations et nos réactions, nous co-créons littéralement notre réalité !

Par conséquent, la seule et unique façon d’exercer un pouvoir positif sur les défis que nous vivons, et d’envisager de dénouer les impasses que l’on rencontre sur notre route, afin de vivre enfin la vie à laquelle on aspire, sera d’accepter de changer notre angle de vue !

Mais en attendant, apprenons à nous regarder et à nous connaître à travers le regard rassurant de l’autre, sans jugement aucun, et laissons progressivement, au travers de cet exercice « social », nos émotions nous submerger telles qu’elles viennent, tout naturellement dans un silence qui en dit long, puis échanger, à chacun son rythme et son envie, des paroles douces, agréables, encourageantes et positives pour désactiver toute réaction émotionnelle négative préprogrammée.

Quand on y réfléchit bien, n’est-ce pas là une invitation à revivre notre communication originelle, quand loti dans les bras de notre mère, celle-ci nous regardait les yeux emplis d’amour débordant et inconditionnel ?

Communiquer avec les yeux revient à faire revivre et apaiser l’enfant qui sommeille en chacun de nous.

Nous pouvons étouffer ses cris mais nous ne pouvons pas faire taire sa voix !