Lorsque le Hafets Haïm était un jeune garçon, il décida d’aller voir comment le tsadik rav Na’houm de Horodna allumait sa Hanoukia. Au moment de l’allumage, il se plaça près de la demeure du tsadik et se mit à observer la fenêtre où se trouvait la Hanoukia.
Mais curieusement, le rav n’apparut pas pour allumer les bougies. Le jeune Hafets Haïm était étonné car la Halakha stipule d’allumer à priori dès le début de la nuit. Comment ce grand rav, ce géant de la génération n’était pas méticuleux ‘has véchalom d’accomplir l’allumage de la Hanoukia de la meilleur façon possible !
Finalement, après deux heures, le rav Na’houm apparut à la fenêtre, récita la bénédiction avec entrain et alluma les bougies avec une joie débordante.
Voulant comprendre le comportement de ce tsadik, le Hafets Haïm alla toquer à sa porte. Il expliqua poliment au rav qu’il ne remettait pas en doute son comportement ‘has véchalom, mais il désirait juste apprendre pour quelle raison doit-on repousser l’horaire exact de l’allumage, ce qui est idéal selon la halakha.
Le rav sourit et répondit :
« La Halakha indique que si un vendredi après-midi de Hanouka, une personne ne possède qu’une seule bougie, il faudra l’utiliser pour l’allumage de Chabbat et non de Hanouka. En effet, les bougies de chabbat viennent apporter l’harmonie dans le foyer (car s’il n’y a pas de lumière on risque de trébucher et de se cogner, puis de s’énerver l’un sur l’autre, ‘has véchalom). Si on doit choisir entre les deux, dit la Halakha, on doit préférer apporter le chalom baït que de diffuser le miracle de Hanouka. »
« Il est vrai qu’il vaut mieux allumer tout de suite au début de la nuit, continua rav Na’houm. Mais mon épouse n’était pas présente à ce moment idéal. J’ai donc pensé que puisqu’en l’attendant je multiplierai le chalom baït, c’était préférable. En effet, de même qu’il vaut mieux préférer le chalom baït à la diffusion du miracle, il vaut mieux être plus pointilleux de rajouter du chalom baït que d’être pointilleux de rajouter la diffusion du miracle. C’est ce qu’Hachem nous demande… »
Cette histoire ne peut être mise en pratique qu’avec l’accord d’un décisionnaire à qui l’on informera les détails de notre situation, mais le message de ce récit reste poignant et à nous de le vivre en répandant le chalom dans notre foyer et autour de nous !