La période des Chovavim débute avec le Séfer Chémot et se clôture à la Parachat Michpatim - ou Tétsavé lors des années bissextiles (Chana Mé’oubéret) ; on parle alors des Chovavim Tat.
Pourquoi ce nom ? Le mot Chovavim fait référence au verset "Chouvou Banim Chovavim" ("Revenez enfants rebelles") (Yirmiyahou 3, 22). C’est aussi l’acrostiche des noms des Parachiot lues sur cette période : Chémot, Vaéra, Bo, Béchala’h, Yitro et Michpatim (et Tat lorsque l’on ajoute Térouma et Tétsavé). Il s’agit d’une période particulièrement propice pour effectuer un "Pidyon Chovavim". À l'origine, le Tikoun Chovavim est un Séder de 84 jeûnes accompagnés de Kavanot (méditations kabbalistiques sur des noms saints). Ce Tikoun a été institué par le Ari Zal au 16ème siècle de l’ère commune (Rav Its’hak Louria Ashkénazi de Tsfat) pour compléter la Téchouva, en ce qui concerne la faute de Zéra Lévatala (émissions séminales en vain). Le Pidyon est un "rachat" qui consiste à remplacer les jeûnes par une Tsédaka selon un rituel particulier ; l'usage est d'effectuer un jeûne d'une journée le jour de ce rituel.
Tout d'abord, soyons clairs : un Tikoun (réparation) est un procédé facultatif. Le Ari Zal a donné à certains fidèles des Tikouné ‘Avonot. Ces procédés de "réparation de fautes" ont été progressivement diffusés à un public de plus en plus large.
Au siècle dernier, le Kabbaliste Rabbi Yéhouda Fétaya, dans l’ouvrage Minh'at Yéhouda, donne des instructions précises pour qu'un particulier puisse choisir le mode de Tikoun qui lui convient. Le Ben Ich ‘Haï, dans Lachon ‘Hakhamim, donne un certain nombre de "réparations" pour des fautes diverses. Dans ces Tikounim, figurent des prières rédigées en langue arabe, preuve irréfutable que ces Sages destinaient ces Tikounim au grand public.
Certaines écoles n'encouragent pas les Tikounim
Dans le monde des Yéchivot, on craint que l'accent mis sur les jeûnes ne soit au détriment de l'étude de la Torah qui constitue d’ailleurs en soi l’une des meilleures réparations. Chez les ‘Hassidim, le Ba’al Chem Tov enseigne que la réparation s'obtient par la Simh'a (bonne humeur), l'étude et la prière, et on estime que cette Simh'a est incompatible avec les jeûnes. C'est parfois le Rebbe qui effectuera des jeûnes au nom de toute sa communauté.
On comprend bien ces réticences pour le Tikoun d'origine qui contient de nombreux jeûnes répétés et peut entraîner des déséquilibres. En revanche, on peut se demander pourquoi même une seule journée de jeûne accompagnée d'un Pidyon n'est pas non plus encouragée.
En réalité, même une journée de jeûne n'est pas si simple à gérer : si un jeûne de 84 jours, ou même d’une seule journée, et un Pidyon, peut réparer s’il est accompagné d’une Téchouva sincère, il suffit parfois d'une seule journée de jeûne pour s'enorgueillir vis-à-vis de ceux qui "réparent" différemment ; ou encore pour croire que "si on a jeûné, on a tout réparé". Tout ceci risque de nous éloigner des sentiers de la Téchouva véritable.
Le Tikoun commence par la Téchouva
C’est une évidence mais nous devons le préciser pour qu’il n’y ait aucune équivoque : il n’est pas question d’envisager de fauter puis de faire un Tikoun par la suite car cela reviendrait à utiliser "l’option" de réparation pour fauter, ce qui est d’une incompatibilité absolue.
Le Tikoun ne peut être fait qu'après la Téchouva. Par exemple, une personne qui s'abstient de provoquer des émissions séminales volontairement et qui s'efforce de mener un combat au niveau de son regard et de ses pensées pourra alors envisager de faire un Tikoun. Si ce n'est pas encore le cas, c'est problématique et il faudra prier Hachem pour qu'Il nous guide dans la Téchouva, qu'Il nous donne les forces de surmonter les épreuves et qu'Il nous dirige pour fréquenter un lieu d'étude dirigé par un Rav. En pénétrant dans notre cœur, la Torah va petit à petit modifier le spectre des valeurs qui sont importantes pour nous et pourra nous rendre aptes à nous engager dans la Téchouva.
La Téchouva en 3 étapes : regret sincère, reconnaissance des fautes et résolutions futures
Les trois étapes proposées ici prennent leur source dans les écrits du Rambam. Il existe d’autres sources, dont l’ouvrage Cha’aré Téchouva (les portes du repentir) de Rabbénou Yona de Gérone.
- La prise de conscience et le regret (‘Harata)
Si on décide simplement de se ranger en abandonnant nos mauvaises actions, c'est très bien mais cela reste insuffisant. Faire Téchouva, c'est réaliser qu'on a fait une erreur, c'est regretter sincèrement et amèrement nos fautes. Si on a du mal à y parvenir, il faudra étudier pour en prendre conscience. On peut aussi se persuader que nos ennuis viennent de ces fautes, cela peut nous aider à accéder à un regret sincère.
- La confession orale des fautes (Vidouï Dévarim).
Exprimer verbalement à haute voix devant D.ieu nos fautes, en hébreu ou dans notre langue : "Maître du monde, j'ai fauté par inadvertance, volontairement ou avec préméditation [exprimer les fautes précisément], et maintenant, je regrette sincèrement." Cela peut nous paraître choquant, mais c'est indispensable. C'est d'ailleurs souvent quand on s'entend qu'on peut réaliser pleinement.
3. Décision d'abandonner la faute (Kabbala Lé’atid).
S'engager à ne pas récidiver. On ne connaît pas toujours l'issue de notre prochain combat contre le mauvais penchant. Mais une chose est importante au moment du Vidouï, on doit décider fermement qu'on ne se laissera pas faire sans livrer combat.
Le Tikoun
Globalement, le Tikoun Chovavim est composé de 3 éléments principaux qui sont le jeûne, le Pidyon, et les lectures. Avant de les développer, il est important de parler de l'état d'esprit du Tikoun. Il faut appréhender un Tikoun avec humilité, ne pas croire qu'en jeûnant un ou quatre jours, ou même 84 journées consécutives, on peut exiger du Ciel le pardon ou mériter le respect. On doit garder à l'esprit que malgré notre bonne volonté et nos circonstance atténuantes, on reste "fautif d'un dégât dont on ne peut pas comprendre les conséquences". Hachem nous fait le cadeau de nous permettre de faire Téchouva, il nous offre aussi la possibilité de réparer grâce au Tikoun. Mais on doit se rabaisser devant Hachem et le prier humblement de bien vouloir agréer notre Téchouva et notre Tikoun.
- Le jeûne
À l'époque du Ari Zal, le Tikoun Chovavim exigeait 84 journées de jeûnes consécutives (excepté le Chabbath, Roch ‘Hodech et Tou Bichvat) Par la suite, les Mékoubalim (Kabbalistes) sont arrivés à instaurer la possibilité du Pidyon, c’est-à-dire "racheter" nos journées de jeûne par une Tsédaka précise, qui sera versée à des indigents qui respectent les Mitsvot.
Chez les Séfarades, le Pidyon ne suffit pas et il y a une nécessité d'effectuer un rituel qui comprend des lectures, des prières et un jeûne de 24 heures (Ben Ich ‘Haï). De nos jours, la plupart des communautés qui organisent des Tikounim proposent de jeûner une journée du matin au soir.
Attention, comme pour n’importe quel jeûne volontaire, il y a une nécessité de prendre le jeûne sur nous verbalement à la fin de la ‘Amida du jour qui précède. On trouve la formule dans l’ouvrage Lachon ‘Hakhamim du Ben Ich ‘Haï ; à défaut, on peut utiliser la formule standard pour un jeûne volontaire qui figure dans tous les Sidourim. Il faudra prendre soin de préciser si on décide d’un jeûne qui commence la veille au soir ou à l’aube, et on mentionnera qu’on fait ce jeûne pour la réparation de la faute de "Zéra Lévatala". Il est recommandé de mentionner une réserve d'annulation si l'on veut changer d’avis en cas d'imprévu ; par exemple "… et si je décide d’annuler mon jeûne, je pourrai le faire en récitant le Téhilim 23 dans cette intention."
- Le Pidyon
Il s'agit du rachat des journées de jeûnes qu'il aurait fallu faire de façon effective. Il y a plusieurs opinions concernant son calcul. D’après le Ba’al Hatanya, la journée de jeune équivaut à 18 Pchoutim (34 shékels) ce qui donne 2850 shékels pour 84 journées. À l’opposé, le ‘Hessed Léavraham évalue la journée à un Issar d’argent (0,133 grammes) ce qui nous donne pour 84 journées, une quarantaine de shékalim. Sur le terrain, on a l’habitude de suivre l’opinion du ‘Hida et du Ben Ich ‘Haï qui se situe à mi-chemin entre ces deux extrêmes. D’après eux, le montant de ce Pidyon devrait en théorie correspondre au prix de 84 repas. On devrait en principe se baser sur nos habitudes alimentaires ; cependant, si cela représente une somme trop élevée pour nous, on prendra en considération le calcul de 84 repas minimum quand chaque repas correspond à 216 grammes de pain et 216 grammes d’accompagnement. Cela fait entre 3 et 5 shékels par repas, ce qui nous place entre 250 et 420 shékels pour un Tikoun).
Il ne s’agit pas seulement d’une Tsédaka prélevée froidement : il faut vraiment prendre les sous dans sa main et lire avec sincérité un texte particulier. Peut-être encore plus que le jeûne ou la Tsédaka, c'est notre sincérité et l'épanchement de notre cœur en lisant ce texte qui donnera à notre Tikoun sa véritable valeur ajoutée.
- Les lectures
À l’origine, le Tikoun ne contient pas particulièrement des lectures. Cependant, le Tikoun tel qu’il est fait aujourd'hui nécessite certaines lectures.
Le Vidouï
Le Vidouï est la nécessité d’exprimer verbalement la Téchouva. Même si une repentance personnelle est irremplaçable, il y a des phrases clés qui doivent être dites et c’est la raison pour laquelle des textes précis devront être lus. C’est dans ces textes qu’on va prier pour qu’Hachem daigne accepter le Pidyon en contrepartie du jeûne.
Le ‘Anénou
Dans chaque jeûne, on a l’habitude d’ajouter ‘Anénou dans la ‘Amida. Pendant le Tikoun Chovavim, le ‘Anénou a une importance particulière. Si l’officiant qui dirige le Tikoun a les connaissances requises, le ‘Anénou qu’il va lire sera long de plusieurs pages et contiendra beaucoup de Kavanot. Le public pourra alors bénéficier des Kavanot au même titre qu'un fidèle qui ne sait pas lire peut être acquitté par la répétition de la ‘Amida.
Précisons que même une personne qui prie seule et qui n’a pas les connaissances Kabbalistiques requise pourra aussi lire un ‘Anénou qui sera plus simple.
Les versets
Pendant le Tikoun, il y a un certain nombre de versets à lire en rapport avec le Tikoun effectué.
Mizmor Lédavid Havou Lachem Béné Elim
C’est le psaume qu’on lit à Sim’hat Torah en faisant des Hakafot (cercles) autour de la Téva. Pendant le Tikoun aussi, on lira sept fois ce psaume en décrivant un cercle autour de la Téva, après chacun desquels on lira un verset du texte "Ana Bekoa’h". Par la suite, il faudra allumer cinq bougies en l’honneur de Yossef Hatsadik.
Certains textes sont à lire selon le livre sur lequel on se base pour faire un Tikoun. Il s’agit plus de conseils que d’instructions obligatoires. D’un côté, on craint que si l'on rapporte toutes les lectures, les fidèles aient des hésitations à se lancer dans un Tikoun ; d’un autre côté, comment se permettre de dispenser un fidèle de tel ou tel texte ? De ce fait, il nous paraît préférable que chacun s'appuie sur le livre de son choix ou sur les organisateurs des Tikounim dans le cas d’un Tikoun en groupe.
En pratique
Pour un grand nombre de raisons, si nous ne sommes pas habitués aux Tikounim, il est recommandé de se joindre à une communauté qui organise un Tikoun, ou de proposer au Rav de sa Kéhila d'organiser un Tikoun dans ce sens.
Quand un Tikoun est organisé, tout est plus simple : les textes sont distribués, il y a un programme avec un horaire et les participants peuvent lire ou se contenter de suivre. En général, l’officiant sera un Kabbaliste qui pourra lire le ‘Anénou du Rachach avec les Kavanot, au bénéfice de toute la communauté.
Par la suite, une fois familiarisé avec le système des Tikounim, on peut essayer de le faire seul, par exemple en suivant les instructions du livre Lachon ‘Hakhamim ou Sdé Tapoukh’im. Il y aura dans ce dernier cas un avantage notoire, celui de pouvoir faire un Tikoun dans la discrétion, ce qui revêt une valeur supplémentaire particulière.
D’autres manières d’effectuer le jeûne relatif au Tikoun
Même si l’ensemble des ‘Hassidim en général et les ‘Hassidim ‘Habad en particulier ne veulent plus trop entendre parler de jeûnes, il nous paraît incontournable de mentionner le Tikoun du Admour Hazaken.
Le Iguéret Hatéchouva, partie intégrante du Séfer Hatanya, présente le Tikoun du Zéra Lavatala dès le troisième chapitre. Le Ba’al Hatanya prend bien soin au préalable de définir la place du jeûne par rapport à la Téchouva. Ce point crucial nous fait souvent défaut quand on veut faire un Tikoun. Déconnecté de sa source véritable qui est la Téchouva, le Tikoun peut nous sembler un peu trop technique. Pour le Ba’al Hatanya, ni jeûnes consécutifs ni Kavanot : il ne mentionne même pas la période des Chovavim et propose d’étaler 84 jeûnes sur une dizaine d’années (il s'agit de jeûnes du matin au soir). Il soulève en outre une question importante qui est de savoir s’il suffit de faire un seul Tikoun pour les fautes en général, ou bien un Tikoun pour chaque faute commise. Il tranche pour trois Tikounim. Le premier, comme on vient de le détailler. En ce qui concerne les deux Tikounim restants, il propose de sectionner les 168 jeûnes en 336 demi-journées du lever du soleil jusqu’à midi, avec la possibilité de manger avant le lever du soleil ; ce qui est relativement réalisable pour un grand nombre de personnes.
Il précise que tous ces jeûnes ne concernent que les personnes en bonne santé qui ne seront pas dérangées dans leur service divin. Sinon, il faudra se contenter de faire un Pidyon. Précisons que pour lui, on peut faire le Pidyon sans jeûner même une seule journée.
Autres réparations indépendamment du jeûne
- Le Chéma’ du coucher
Selon les enseignements du Ari Zal, même en effectuant tous les jeûnes nécessaires avec leurs Kavanot, la réparation ne pourra pas être complète sans la lecture du Kriat Chéma’ ‘al Hamita.
Il explique que cette faute a deux conséquences auxquelles le Chéma’ du soir peut remédier. La première est que, contrairement à toutes sortes de transgressions de la Torah qui créent un ange accusateur contre nous dans le monde futur, l’ange-accusateur qui naît de l’émission de semence en vain est en plus doté d’une existence quasi-réelle. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, à Jérusalem, les enfants ne sont pas autorisés à suivre le père au moment de son enterrement ; ce n’est pas pour pénaliser quiconque. Bien au contraire, c’est pour protéger le père qui est vulnérable face à ces créatures.
La deuxième conséquence de cette faute à laquelle le Chéma’ peut remédier est la suivante : chaque "être" qui provient de la semence va emprisonner une étincelle de sainteté. Celle-ci pourra être libérée uniquement par la lecture du Chéma’ du coucher, et ceci pendant toute l’année et pas seulement au cours des Chovavim.
Le Ben Ich ‘Haï précise qu’il faut pour cela avoir à l’esprit deux intentions au moment de lire le Chéma’ : la première est de "détruire" les créatures qui emprisonnent les étincelles de sainteté, la seconde est que l’étincelle, une fois libérée par cette destruction, puisse réintégrer sa source dans le monde de la sainteté. Du fait qu'on risque d'oublier d'avoir ces intentions, il est recommandé d'utiliser un rituel qui les mentionne, et de lire ces mentions.
- Le Tikoun Haklali
Le Tikoun Haklali est une sélection de dix Téhilim qui nous a été dévoilée par Rabbi Na’hman de Breslev, les psaumes 16, 32, 41, 42, 59, 77, 90, 105, 137 et 150.
Rabbi Nah’man témoigne que ce Tikoun est d’une efficacité totale s'il est accompagné du Mikvé le lendemain d’un "Mikré Layala" (émission nocturne involontaire).
Le fait qu’il ait demandé à ses élèves de réciter ces psaumes à d’autres moments, notamment la veille de Roch Hachana, prouve bien que la réparation ne couvre pas seulement la cause évoquée ci-dessus mais aussi d’autres réparations.
Chez les ‘Hassidim de Breslev des générations précédentes, certains effectuaient quand même des Tikounim bien que ce ne soit pas une priorité, surtout pour le grand public. Si réparer est une bonne chose, il ne faut pas trop focaliser sur nos erreurs car cela bloque la Sim’ha et cela empêche d’avancer, ce qui est selon la pensée Breslev un des pièges du mauvais penchant. Il faut savoir reconnaître une chute pour mieux se relever et redémarrer plus fort encore.
- Les cinq réparations principales du Chomer Émounim
Rabbi Aharon Raata, qui fut le beau-père du premier Rebbé de Toldot Aharon, a écrit une œuvre magistrale sur la Téchouva en général et sur la réparation de l’alliance en particulier. Son livre "Taharat Hakodech" est un véritable chef-d'œuvre dans le domaine, et le présenter justifierait à lui seul tout un article. Il donne des conseils et des techniques incroyables pour parer les attaques du Yétser Hara’.
Il développe cinq réparations cruciales :
- La première est le Chéma’ du coucher ;
- la seconde est le Tikoun Chovavim ;
- la troisième s’opère si l’on verse quelques larmes pendant un Vidouï sur le sujet ;
- la quatrième est le Mikvé à condition de penser à se purifier et à ne pas le faire de façon routinière ;
- la cinquième consiste à lire avec concentration le "Yéhi Ratson" qui figure dans certains rituels de prières dans la Brakha "Téka Béchofar" de la ‘Amida. Il y a là-bas un nom saint fait de trois lettres (‘Het, Beth, Vav) qui est mis en évidence. Ces lettres forment les initiales des mots "’Haïl Bala Vayékiénou" ("Une armée a été engloutie, qu’elle soit libérée !"). Engloutie par le monde de l’impureté, nous demandons à ce que cette "armée" soit libérée.
Il s’agit plus que d’une simple demande. Nous utilisons un code, une clé qui permettra cette libération, un nom saint imprononçable dévoilé par les Kabbalistes qui fait partie des 72 noms saints dont il est question dans le Talmud (Soucca 45). En ce qui concerne ces noms, le Yam Ha’hokhma nous prévient de garder à l’esprit que nous ne sommes pas les opérateurs. Pour demander à Hachem d'agir, nous invoquons par la pensée un nom divin spécifique à cette libération. On prendra donc soin de visualiser simultanément le Chem Hachem.
Les femmes et le Tikoun Chovavim
Dans les lois de lecture du Chéma’ du coucher, le Ben Ich ‘Haï précise que cette lecture – qui est une réparation pour le Zéra Lévatala – concerne aussi les femmes, mais il ne semble pas être question pour elles de Pidyon Chovavim.
Contre toute attente, Rav Moché Feinstein, dans son ouvrage Iguérot Moché, a suggéré à une femme qui lui a demandé un Tikoun de faire dix journées de jeûne. Cependant, de nos jours, il est plutôt question de faire un Pidyon que de jeûner.
Dans son livre Lachon ‘Hakhamim, le Ben Ich ‘Haï mentionne certains Tikounim pour les femmes, mais il s’agit en général d’un Tikoun qu’un tiers effectue pour une femme.
Dans son livre Sdé Tapou’him, Rav Yossef Chani rapporte un certain nombre d’explications et d’histoires vécues qui témoignent des effets bénéfiques de certains Tikounim. On y trouvera aussi des Tikounim conçus spécialement pour les femmes, notamment un Tikoun pour l’avortement ainsi qu’un Tikoun supposé favoriser le mariage et la Parnassa.
Un dernier mot
Pour terminer, rappelons qu’il est important de faire preuve d’humilité. On comprend des enseignements du Yam Ha’hokhma qu’on ne doit surtout pas se dire : "Ca y est, je sais réparer, j’ai la solution, je connais la formule." Ce n’est pas "nous" qui effectuons la réparation. C'est le Roi des rois qui décide quand nous accorder la Kappara. Cela va dépendre de nos prières, de notre sincérité, de nos efforts, de tout ce qui va constituer notre Téchouva, notre service divin.
Puisse Hachem nous guider à chaque instant de notre vie, qu’Il nous montre la voie de la Téchouva qu’Il attend de nous, et qu’Il nous donne la force de la suivre.
Méïr Cohen