Torah-Box a lancé depuis ses débuts de nombreux intervenants qui se sont fait connaître du grand public grâce à leur talent. Parmi eux, on distingue également des Ba’alé Téchouva, ce qui constitue en soi une innovation, car leur message est généralement le fruit d’une démarche personnelle qui a bouleversé leur vécu et sort totalement de l’ordinaire.
Historiquement, notre époque est très particulière. Après un éloignement du peuple juif de son patrimoine pendant deux siècles, nous assistons à un retour sans précédent au judaïsme partout dans le monde. Ce mouvement de Téchouva concerne tous les âges, tous les niveaux socioéconomiques et intellectuels, toutes mentalités distinctes. L’effondrement des idéaux, le vide existentiel, l’inquiétude face à l’avenir font que les gens recherchent un sens à la vie. Les progrès scientifiques actuels amènent à la croyance en un Créateur unique. Pour certains, face à l’immoralité diffusée par le biais de la technologie moderne, ils éprouvent le besoin de s’élever et de se rapprocher de leurs sources.
La vraie difficulté que connaît le Ba’al Téchouva moderne ne se trouve donc pas au niveau de la foi, mais plutôt dans le “comment” amorcer un changement véritable dans sa conduite, afin qu'elle soit cohérente avec celle prônée par la Torah. Les problèmes fusent : “Que fait-on de son passé ?”, “Par quoi commencer dans l’accomplissement des Mitsvot ?”, “Quelle priorité dans la connaissance de la Torah faut-il donner ?”, “Comment gérer les relations avec ses parents lorsque ces derniers s’opposent à cette Téchouva ?”, “Que faire avec ses enfants ou son conjoint qui ne partagent pas son enthousiasme ?” etc.
Il y a trois décennies, un Ba’al Téchouva israélien a pris l’initiative de chercher à traiter ce sujet de manière rigoureuse. Pour cela, il s’était adressé au Rav Chlomo Wolbe, le fameux Machguia’h, pour trouver des réponses et des solutions. Le fruit de ces échanges donnera jour à un ouvrage, qui est devenu presque incontournable pour toute évolution équilibrée dans le judaïsme. Ce livre a d’ailleurs été traduit en français (“Le Guide de la Téchouva” aux éditions Torah-Box), et a reçu de très bons retours. Mais on comprend bien qu’en réalité, il est impossible de traiter tous les cas possibles, et que chacun connaît une évolution personnelle. Dans l’absolu, il faudrait un manuscrit conçu “sur mesure” pour chacun, et le livre précité n’avait pas d’autre prétention que d’ouvrir des options générales, laissant à chacun le choix de l’adapter à sa propre personne.
Lorsque des Ba’alé Téchouva s’expriment sur un site comme celui de Torah-Box, il ne peut pas s’agir uniquement de transcriptions de Divré Torah lus ou écoutés. C’est toute leur expérience et leurs acquis qu’ils expriment et qu’ils font partager à un public large, convaincus de l’intérêt capital de cette transmission. Leur chemin a été jonché de chutes, de fausses pistes, de déceptions, mais ils ont su rebondir et trouver la bonne route, celle qui permet d’avancer à long terme et de construire une famille épanouie.
Cela n’a été possible qu’en faisant une introspection sur qui l’on est véritablement, en prenant en considération ses défauts et surtout en exploitant ses qualités. Ya’akov Avinou, avant de mourir, a tenu à faire savoir à chacun de ses enfants ses qualités propres et aussi ses défaillances. Il savait que cette connaissance serait indispensable pour toute évolution dans le service divin. Il nous laissera en héritage ce message, ô combien précieux, qui sera utilisé à bon escient tout au long de notre histoire. Nous en avons une expression inattendue dans notre époque avec ce merveilleux mouvement de Téchouva de la fin des temps.