La Torah est-elle vraie ?
Existe-t-il un moyen d’en être sûr ?
Comment comprendre que tout un peuple s’y assujettisse d’une manière si absolue et que ses membres le fassent parfois aux dépens de leur vie ?
D’où viennent donc cette force et cette conviction qui envers et contre tout sont gravées dans le cœur de nos frères de toutes les générations ?
D’autant plus que c’est la Torah elle-même qui nous demande de nous sacrifier pour elle.
Il nous est donc indispensable de comprendre d’où peut provenir cette certitude absolue.
Si nous demandons à ce Juif conduit à la potence devant tout le village, entouré par les soldats du clergé, pour l’abominable crime de vouloir rester juif à tout prix mais au précieux prix de sa vie : "pourquoi t’entêtes-tu à rester fidèle à ta foi, regarde où elle te conduit !"
Dis-moi quel est l’argument qui te vaut la vie ?
Sa réponse, ainsi que l’a été celle de millions de Juifs, serait simple : mon père m’a dit que le père de son père a vu D.ieu de ses propres yeux !
Un témoignage allant de père en fils, génération après génération. La transmission.
C’est aussi la raison que la Torah évoque pour justifier la fidélité que nous lui devons. Ainsi, le verset déclare : « Souviens-toi des jours du monde, méditez les années de génération en génération, interroge ton père, et il te racontera, tes anciens, et ils te diront. » (Deutéronome 32.7)
Mais qui nous assure que cette transmission soit fiable ?
Qui dit que tout n’a pas été inventé par le père de mon père ? Moché était peut-être un grand orateur, qui aurait convaincu mon arrière-grand-père et une poignée d’hommes, fondant ainsi le peuple juif et son histoire de toutes pièces ?!
Comment être sûr que le premier maillon n’a pas été victime de fake-news ?
L’impossibilité du faussaire
La Torah contient en elle un mécanisme de sécurité attestant de sa véracité rendant sa falsification impossible.
Elle déclare en effet avoir été donnée par D.ieu Lui-même devant un peuple de plus de cinq millions de personnes (‘Hafets Haïm).
Il s’agit du témoignage oculaire d’une nation entière.
Si les tribunaux (de tous temps confondus) condamnent sur les dires de deux témoins, parfois même un, allant de peines bénignes jusqu’à la mise à mort, c’est qu’il est admis dans le consensus universel qu’après des vérifications rigoureuses, la validité d’un témoignage fait office de vérité indéniable.
La Torah affirme que furent présents au moment de la révélation divine au mont Sinaï 600 000 hommes de vingt à soixante ans : « Les fils d’Israël partirent de Ramsès vers Souccot, environ six-cent mille hommes de pied, adultes à l’exclusion des enfants » (Exode 12 ;37).
Ou encore : « Un Béka par tête, un demi-shekel selon le shekel du sanctuaire, pour quiconque passe le dénombrement, depuis l’âge de vingt ans et au-dessus, pour six-cent mille et trois mille et cinq-cents et cinquante » (Exode 38.26).
Comptabilisant leurs femmes, leurs enfants, les moins de vingt ans, les plus de soixante ans et les Égyptiens qui se sont associés au peuple des Hébreux durant la sortie d’Égypte(le “Erev Rav” dans le texte), c’est au bas mot plus de 3 millions et demi de personnes qui furent alors présentes à l’événement transcrit par la Torah (nos Sages parlent de cinq millions d’individus – ‘Hafets Haïm).
Considérons un autre paramètre très important.
La Torah s’exprime tout au long du texte à la deuxième personne du singulier ou à la deuxième personne du pluriel – « tu as vu », « devant vos yeux »…
Quelque exemples : « Mais il n'a plus paru, en Israël, un prophète tel que Moché, avec qui le Seigneur avait communiqué face à face, eu égard à tant de signes et de prodiges que le Seigneur lui donna mission d'opérer en Égypte, sur Pharaon, ses serviteurs et son pays entier ; ainsi qu'à cette main puissante, et à toutes ces imposantes merveilles, que Moché accomplit aux yeux de tout Israël… » (Deutéronome 34.12)
« Et Israël vit les Égyptiens morts sur le bord de la mer. » (Exode 14.30)
« Et D.ieu opéra des signes et des prodigues sur l’Égypte, sur Pharaon et toute sa maison sous nos yeux. » (Deutéronome 6.22)
« Des grandes épreuves que tes yeux ont vues, de ces signes et de ces prodiges, de cette main puissante et de ce bras étendu, par lesquels t'a émancipé l'Éternel, ton D.ieu. Ainsi fera-t-Il de tous les peuples que tu pourrais craindre. » (Deutéronome 7.19)
Et des centaines d’autres versets similaires.
Si Moché était un faussaire, comment aurait-il réussi à convaincre tant de gens qu’ils ont vécu ce qu’ils n’ont pas vécu, vu ce qu’ils n’ont pas vu, fait ce qu’ils n’ont pas fait ?
D’autant plus que bon nombre des commandements de la Torah sont des commémorations des événements vécus par les enfants d’Israël : le sacrifice de l’agneau Pascal - en souvenir de la sortie d’Égypte, le Chabbath - en souvenir de la création du monde, Chavou’ot - en souvenir du don de la Torah, etc. Comment commémorer des choses que nous n’avons pas vécues ?!
Qui plus est, il s’agit d’une longue période dans le désert - 40 ans… « Et dans le désert où tu as vu qu’Hachem, ton D.ieu, t’a porté… » (Deutéronome 1.31)
Le texte que Moché leur transmet réfute toute invention de sa part – le texte dit qu’ils étaient des millions à avoir vu.
S’ils n’étaient pas des millions, comment pourraient-ils croire cet homme qui affirme qu’ils sont des millions ? De même, s’ils n’avaient pas vu (eux-mêmes), comment leur faire croire qu’ils ont vu ? Cela n’a pas de sens.
La seule solution pour que la supercherie marche est que le faussaire dise qu’il n’est pas Moché mais un anonyme non cité dans le texte (car sinon, où est tout le peuple présent ?), et qu’il déclare que la Torah fut donnée à une autre date à laquelle elle-même dit avoir été donnée ; ainsi, il pourrait inventer que tout le peuple était effectivement présent (comme c’est relaté dans le texte), mais que tout le peuple l’aurait oublié et qu’il vient maintenant la restaurer.
Il viendrait alors convaincre mon arrière-grand-père et une poignée d’hommes de s’y soumettre.
Là aussi, la Torah est armée d’un mécanisme de sécurité garantissant son inviolabilité, car le verset dit explicitement : « Ce cantique-ci répondra devant Lui comme témoin, car il ne sera pas oublié de la bouche de sa descendance… » (Deutéronome 31.21), comme beaucoup d’autres versets.
De plus, comment tout le peuple aurait oublié la mise en garde très explicite : « Seulement, prends garde à toi et garde grandement ton âme, de peur que tu n’oublies les choses qu’ont vues tes yeux et de peur qu’elles ne s’éloignent de ton cœur tous les jours de ta vie, tu les feras connaître à tes enfants et aux fils de tes fils. » (Deutéronome 4.9)
Si bien que la Torah n’a pas pu être transmise à une autre date et dans d’autres conditions qu’elle ne l’affirme elle-même. La continuité générationnelle attestée par le texte empêche la possibilité qu’il ne s’agisse d’un témoignage rapporté. C’est cinq millions de personnes qui se trouvent être témoins oculaires d’un événement vécu à qui ils confèrent le statut de vérité historique.
C’est-à-dire qu’elle fut véritablement transmise à tout le peuple d’Israël par le Créateur du monde Lui-même.
C’est pour cela que la Torah nous enjoint à croire en elle de manière inconditionnelle.
Ainsi, nous aussi, Juifs du 21ème siècle, avons la possibilité de renforcer notre foi par le biais d’une réflexion saine et rationnelle, afin d’être convaincus de la véracité de notre Sainte Torah.