La Torah est le plan par lequel D.ieu créa le monde (Zohar Térouma). Cette notion sous-entend que tout ce qui se trouve dans le monde est référencé d’une manière ou d’une autre dans la Torah.
Plus encore, le sort de tous les peuples y est inscrit ainsi que le destin de tous les êtres sur terre (Gaon de Vilna). Ce subtil concept touche aux profondeurs de la Kabbale…
Les prophéties énoncées dans la Torah illustrent parfaitement cette notion pénétrante. Prédites longtemps avant qu’elles ne soient réalisées dans leurs moindres détails, les prophéties de la Torah nous dévoilent l’aspect divin de la Torah.
La Torah et les prophètes regorgent de textes stupéfiants sur l’abondance ou au contraire sur l’absolu dénuement censés caractériser la terre d’Israël en fonction de nos actions.
Les prophéties de désolation de la terre d’Israël
« Je ferai de vos villes des ruines, de vos lieux saints une solitude, et je ne respirerai point vos pieux parfums. Puis, moi-même, je désolerai cette terre, si bien que vos ennemis, qui l’occuperont, en seront stupéfaits. Et vous, je vous disperserai parmi les nations, et je vous poursuivrai l’épée haute, votre pays restera solitaire, vos villes resteront ruinées » (Lévitique 26, 31-33)
Ou encore, « Cette terre restera donc abandonnée par eux, quand ils se trouveront relégués dans le pays de leurs ennemis… » (Lévitique 26, 43)
Plus tard, le prophète Jérémie fera le triste constat de la réalisation de ces prophéties : « Ils ne pouvaient croire, les rois de la terre, les habitants du globe, qu’un ennemi victorieux franchirait jamais les portes de Jérusalem » (Lamentations 4, 12)
« Ainsi parle l’Eternel : de nouveau, on entendra dans ce lieu-ci qui, dites-vous, est ruiné, privé d’hommes et d’animaux, dans les villes de Juda et les rues de Jérusalem, désolées faute d’hommes, faute d’habitants et fautes de bétail » (Jérémie 33 :10)
Le Ramban (Na’hmanide), qui a vécu il y a plus de 750 ans, commente le verset du Lévitique « et vos ennemis en seront stupéfaits » ainsi : « C’est une nouvelle positive concernant tous nos exils. Car notre terre n’accueillera point nos ennemis, et c’est également une preuve de la Providence divine : tous ceux qui essayeront de s’y installer et de la faire fructifier n’y parviendront point ».
Ainsi, la Torah nous dévoile des années auparavant que nous serons exilés, mais que notre terre ne laissera pas les étrangers la cultiver de manière significative. Phénomène tout à fait hors du commun, puisque les terres de toutes les nations n’ont pas de reconnaissance particulière vis-à-vis de leur peuple. Pour la terre d’Israël, il en est autrement. Elle ne donne abondamment ses fruits qu’à son peuple.
Ainsi, en 1867, l’écrivain Marc Twain (auteur des Aventures de Tom Sawyer, notamment) témoigne, à son retour d’un voyage en Israël, dans son livre « The innocent Abroad » : « Il me semble que de tous les pays ayant un sombre paysage, la terre d’Israël détient la palme. Les collines sont chauves, les couleurs sont fanées, et ses formes sont loin d’attirer l’attention. Les vallées sont désertiques, moches et décorées d’une nature pauvre dont la vue inspire tristesse et désespoir… »
Le Ramban lui-même lors de son voyage dans les années 1300 en Terre Sainte écrivit à son fils en ces termes : « Que puis-je te dire au sujet de la terre ? Grande est sa désolation autant que sa ruine, ainsi est la règle, tout celui qui est plus saint que son prochain est plus sujet à la ruine. Jérusalem est plus en ruine que les autres, la terre de Juda plus que celle du Galil ».
Comment la Torah pouvait–elle prédire que la terre serait désolée, que l’étranger n’y fera pas moisson ? Une terre que l’historien Flavius Joseph décrit en son temps comme « une terre de bon pâturage aux nombreux arbres fruitiers, des récoltes riches qui attirent le cœur des gens aimant le travail de la terre. Toute la terre est ensemencée par ses habitants. Pas une parcelle n’est inexploitée ; elle est abondamment peuplée » (Guerres des juifs part. 2)
Une telle prévision est-elle envisageable pour une terre censée ruisseler de lait et de miel ?
Beaucoup d’historiens, font le même constat de la terre biblique en ruine… jusqu’à ce que se réalisent les prophéties du retour !
Les prophéties de retour vers la terre d’Israël
Après avoir prédit (contre toute logique) que le peuple juif, résidant en terre d’Israël, en sortirait et que personne ne s’y installerait en masse, afin de lui faire retrouver sa gloire, la Torah prédit que le peuple reviendra sur la terre, et qu’alors, la terre redonnera ses fruits comme auparavant !
« L’Eternel, ton D.ieu, te prenant en pitié, mettra un terme à ton exil, et il te rassemblera du sein des peuples parmi lesquels il t’aura dispersé » (Deutéronome 30, 3)
Et dès ce moment-là, des événements miraculeux sont annoncés « Et vous, montagnes d’Israël, vous donnerez votre frondaison et vous porterez votre fruit pour mon peuple d’Israël, car il est près de revenir. Car me voici venir vers vous, je me tournerai de votre côté, et vous serez cultivés et ensemencés. Je multiplierai sur vous la population, la maison d’Israël tout entière ; les villes seront repeuplées et les ruines rebâties. Je multiplierai hommes et bêtes. Ils foisonneront et fructifieront. Je vous repeuplerai comme dans les temps d’autrefois et vous ferez plus de bien qu’à vos débuts, vous saurez ainsi que je suis l’Eternel » (Ezéchiel 36, 8-11)
Selon Rabbi Aba, ces événements décrivent les temps pré–messianiques (Sanhédrin 98a).
D’une précision sans équivoque, le verset dit que « près de revenir », la terre donnera déjà ses fruits au peuple arrivant ; et dans les faits, nous savons bien que dès l’arrivée des pionniers, les Kibboutz agricoles se développèrent rapidement. C’est d’ailleurs à ce moment-là que fut créée la société Jaffa Orange qui exporta alors ses oranges vers toute l’Europe.
Aujourd’hui, avec le retour en masse des juifs sur leur terre, nous sommes témoins d’une croissance record dans le domaine de l’industrie agro-alimentaire par Israël, qui exporte partout dans le monde. Selon les statistiques du ministère de l’Agriculture israélien, les exportations de produits frais ont atteint une valeur de 1,34 milliard de dollars l’année 2008. Les agrumes sont en augmentation de 50% et les légumes totalisent 43% des exportations. Les principales destinations sont l’Union Européenne (80%), la Russie (7%) et les Etats-Unis (6%). Des chiffres en hausse constante.
Israël est aussi sur beaucoup de plans le leader en matière d’agriculture, comme l’exportation de mangue où Israël est le plus gros exportateur du Proche-Orient. Épiphénomène tout à fait singulier puisqu’au début des années 1980, il n’y avait pas un seul manguier en Israël ! (Ynet 01.09.12)
Sur le retour de l’exil, Jérémie prophétise : « (on entendra) des accents d’allégresse, des cris de joie, le chant du fiancé et le chant de la fiancée, la voix de ceux qui s’écrient : ‘Rendez hommage à l’Eternel – D.ieu des armées, car l’Eternel est bon et sa grâce est immuable !’ Tout en apportant des offrandes au Temple du Seigneur, car je rétablirai les exilés de ce pays, comme ils étaient jadis, dit l’Eternel. (Jérémie 33, 11)
Quant à Zacharie : « Ainsi parle l’Eternel-D.ieu des armées : ‘De nouveau, des vieux et des vieilles seront assis sur les places de Jérusalem, tous un bâton à la main à cause de leur grand âge. Et les places de la cité seront pleines de jeunes garçons et de jeunes filles qui s’ébattront sur ces places’. » (Zacharie 8, 4-5)
A ce sujet, quelques chiffres : en 2017, la population d’Israël atteint 8 712 700 habitants selon l’ONU. Le nombre des naissances en 2016 est de 181 127 habitants et le nombre de décès en 2016 est de 43 892 habitants. En 2016, le bureau central des statistiques Israélien (Statistical Abstract of Israël) constate que le taux de fécondité des femmes juives est de 3,16 enfants par femme (contre 3,11 pour les femmes arabes).
Ce que doit nous inspirer cette relation si spéciale entre le peuple d’Israël et la terre d’Israël
La grandeur et la décadence de notre peuple, ainsi que celle de notre terre, ont été relatées dans les textes sacrés par l’Eternel, qui maîtrise parfaitement la trame de l’histoire humaine, prédisant avec exactitude les événements à venir pour Sa nation.
Divulguant, par-là, que Son palais – la terre d’Israël – est une terre singulière, reconnaissant le peuple de D.ieu, le rejetant si son comportement n’est pas conforme à au dessein divin, ainsi qu’il est dit « Craignez que cette terre ne vous vomisse si vous la souillez… » (Lévitique 18, 28), mais offrant à celui qui y respecte la Torah, le loisir de louer l’Eternel pour toutes les bénédictions qu’Il déversera sur lui dans cette terre. « Tu jouiras de ces biens, tu t’en rassasieras. Rends grâce alors à l’Eternel, ton Dieu, du bon pays qu’il t’aura donné ! ».