Un juif en hébreu est appelé « Yéhoudi », de la racine du verbe “Léhodot”, remercier et reconnaître.
Les deux notions sont intimement liées, car remercier c’est se tourner vers son bienfaiteur et reconnaître que le bien vient de lui.
Il est intéressant de constater que le peuple juif, de toutes les caractéristiques qui auraient pu le définir, sera finalement nommé par cet attribut de reconnaissance, qui supplantera même son inclinaison au ‘Hessed ou son humilité.
Car de tous les peuples de la Terre, le juif est celui qui n’a de cesse de s’étonner d’être là, vivant, respirant, existant, et de se demander d’où lui vient ce qu’il a, sans jamais le prendre pour argent comptant. « Rien ne me revient et je suis redevable de tout », serait un peu le leitmotiv du peuple éternel. Abraham le premier, observant le soleil à son firmament, la lune éclairant la nuit, bien décidé à découvrir quelle Main prodigue toutes ces merveilles, aboutira à la découverte du D.ieu Unique, Créateur de tout. Les fondations de l’être juif sont donc bien établies dans la reconnaissance !
Cet attribut est la clef de voûte de tout édifice familial, social et humain.
Le respect des parents prend sa source dans le remerciement, car le fait qu’ils nous aient donné la vie, don absolu, nous oblige envers eux à une reconnaissance sans limites.
Imaginons que demain vous cherchiez un bon parti pour marier vos enfants. Si le prétendant possède cette qualité, il y a de très fortes chances pour qu’il rende votre fille heureuse - et bien sûr, vice versa pour un fils à marier. Nous ne parlons pas d’un simple merci poli après avoir reçu quelque chose (ce qui est déjà bien...), mais d’une inclination profonde du cœur de sentir qu'on ne me doit rien, que tout ce qu’on me donne est cadeau et que j’ai besoin de me tourner vers la source des bienfaits et la remercier. Cet attribut, soyons-en sûrs, ne fera jamais bon ménage avec la jalousie ou l’égoïsme.
Et dans notre couple ? Dans l’optique où je ne perçois pas l’autre comme un réservoir d'où je puise mes satisfactions, mais où chaque geste, chaque pensée qu’il m’octroie est un cadeau, enfin une dynamique positive du couple peut s’enclencher. Les petites phrases du genre : “Comme c’est gentil, tu as pensé à acheter le pain", ou : "Mais qui a fait la vaisselle ? Trop sympa !", peuvent, saupoudrées dans notre quotidien, propulser notre relation à des "highs" inespérés.
Mais pour cela, il faut bien sûr ouvrir les yeux et faire l’effort de reconnaître à quel point je n’ai rien et je ne suis rien, car tout m’a été donné depuis mon arrivée sur cette terre. Comme rapporté dans la prière “Nichmat Kol haï” : “...et même si nos yeux éclairaient comme le soleil et la lune, et si nos bras étaient étendus comme les ailes des aigles du ciel, et nos jambes légères comme celles des biches… on ne pourrait cesser de Te remercier Hachem Elokénou… pour les myriades de bienfaits, miracles et merveilles que Tu nous prodigues à nous et à nos pères..."
Comme elles sont aimées et aimables ces personnes qui, sincèrement, après le plus minime service que vous leur avez rendu, vous le rappelleront à chaque rencontre, en répétant combien elles vous sont redevables, vous plaçant pour toujours au Panthéon de la Bonté absolue.
La langue hébraïque leur donne raison, car, dans toute son intelligence, elle nomme celui qui reçoit un bienfait d’autrui “Prisonnier du merci” (“Assir Toda”) ! Oui, ce sont des menottes qui, dorénavant, nous lient à notre bienfaiteur, même pour un tout petit service rendu.
Dans le cadre de votre site bien aimé, les manifestations de votre reconnaissance Baroukh Hachem, affluent, innombrables, et elles sont pour nous de “l’eau fraîche sur notre visage". Vos messages chaleureux, encourageants, bouleversants nous vont droit au cœur. Vos retours sont notre carburant, sachez-le, et, oh combien ! Ils nous permettent d’ajuster, de corriger si besoin, et d'optimiser le site.
Vos réactions sont d’autant plus gratifiantes qu’elles ne sont pas évidentes.
Il serait si facile de voir en nous une fontaine intarissable et gratuite qui se renouvelle d’elle-même, de façon « magique » et spontanée, qui marche toute seule et sans effort, et dans laquelle, après s’être désaltéré, on peut même jeter quelques pierres. Si facile de penser que les services Torah-Box sont un dû, sans chercher plus loin, comme l’air que l’on respire, l’eau que l’on boit.
Car nous sommes, c’est vrai, depuis notre création, au service du public. Et personne, à part l’équipe, ne peut savoir le travail gigantesque fourni derrière le « réflexe » Torah-Box. Des mails concernant un point épineux, un « live » à terminer, peuvent être échangés à 3 heures du matin, cela est chose courante. Pendant les pauses, dans les corridors ou à côté du coin café, l’équipe parle encore de « comment améliorer un service » ou d’une nouvelle émission à lancer. Chaque service, chaque campagne, chaque vidéo n’est que le pic de l’iceberg, et, votre reconnaissance, votre aptitude à voir derrière, prend sa source dans cette finesse de l’âme juive, que nos pères ont cultivé de tout temps et au nom de laquelle nous sommes nommés ”Yéhoudim”.
Achrékhèm Véachrénou !