Votre boss vous harcèle ? Votre voisin hurle ? Tout le monde est contre vous. Vous savez parfaitement ce que chacun d’entre eux doit améliorer. Mais quel est le point de vue du judaïsme à ce sujet ?
Voici quelques paroles du Rav Chalom Arouch : « Sur de nombreux plans, l’homme doit apprendre à vivre en société : sur son lieu de travail, avec ses amis et les directeurs ; à l’armée : avec ses compagnons et ses supérieurs ; à l’internat et à l’école, avec ses camarades de classe et ses enseignants ; à la maison, avec son père, sa mère, et ses frères et sœurs. Les épreuves surviennent dans tous les domaines : que ce soit sur le plan financier, lorsqu’on profite de notre argent, ou que l’on se sert de ce qui nous appartient sans permission; ou notre statut social : lorsqu’on est rabaissé, qu’on ne nous propose pas d’avancement au travail, qu’on médit contre nous, ou qu’on porte atteinte à notre honneur.
Chacun doit employer les trois règles d’Émouna à chaque épreuve et croire que tout ce qui nous arrive provient du Saint Béni soit-Il. Les hommes ne sont que des émissaires envoyés de D.ieu pour m’éveiller à parfaire ma Émouna (foi en D.ieu) ; si on a le mérite de vivre ainsi, on mène une vie sereine, calme et joyeuse, et on s’entend avec tout le monde… et on aura une « bonne note » dans le Monde à venir.
En revanche, un homme malheureux, privé d’Émouna, est constamment blessé, triste, cette tristesse l’accompagne partout et il ne trouve pas de consolation. Il pense constamment aux manières de se venger de son prochain et de se défendre contre lui. Il pense à un moment donné à agir contre lui d’une certaine façon, et à l’instant suivant, d’une autre manière ; il envisage à un moment donné d’agir seul, et l’instant suivant, préfère associer d’autres à son action. Il a des frayeurs et craint d’être poursuivi. Il est privé de sérénité, il est en permanence triste, malheureux, en colère, amer et inquiet. Il ne tient longtemps nulle part, car il lui semble qu’ailleurs, il sera mieux, et tout ceci, pour une seule raison : il pense qu’on lui a causé du tort.
Il faut savoir que les hommes ne sont que des sortes de bâtons envoyés par le Saint Béni soit-Il qui nous frappent pour nous éveiller, comme il est dit : « Celui qui épargne son bâton haït son fils » (Michlé 13, 24), et aussi : « Car celui qu’Il aime, l’Éternel le châtie » (Michlé 3,12). Comme l’écrit aussi Rabbi Na’hman de Breslev : lorsqu’un homme commet une faute, que D.ieu préserve, il s’écarte du droit chemin pour emprunter une voie tortueuse. Sur ce chemin, il se trouve plusieurs voies déviantes. Lorsqu’on commence à emprunter de telles voies, que D.ieu préserve, dans cette même voie perverse, on se trompe et on s’empêtre, au point qu’il devient difficile de s’en extirper. Mais Hachem, loué soit-Il, a l’usage de rappeler l’homme à l’ordre, dès qu’Il remarque ses erreurs ; Il l’appelle à revenir et à Le suivre. Il appelle certains par allusion ou en les frappant réellement.
Un homme croyant, lorsqu’il affronte une difficulté, recherche ce qu’il doit rectifier dans sa conduite ; grâce à son humilité, il attribue sa souffrance uniquement à son manque d’Émouna. Il sait que s’il s’adresse à Hachem, pour solliciter Son aide, Il l’aidera à modifier sa conduite. C’est pourquoi, il fait Téchouva et a droit à un appui, à une vie agréable dans ce monde-ci et à un bon salaire au Gan Eden. En revanche, lorsqu’un homme privé d’Émouna est touché par un malheur, il l’attribue aux autres, et pense à ce qu’ils doivent rectifier, comme si lui-même avait déjà atteint la perfection. Ainsi, sa souffrance est double, car il n’a pas la possibilité de parfaire son prochain. Et comme il ignore que tout dépend de ses efforts, il reste enfoncé dans son malheur et ne cesse de se plaindre de souffrir par la faute des autres.
La règle, c’est que pour toute souffrance subie par le biais des hommes, la Émouna est la seule consolation ! Sachez que rien n’existe à part Lui. On fera tout pour rechercher les allusions. Agissez conformément aux trois règles, et priez pour tout. Et vous réussirez certainement dans la vie en société.
Yaakov Lustig