John était un véritable artiste pour tout ce qui concernait l’utilisation d’un pinceau. Déjà enfant, il aimait gribouiller, et lorsqu’il grandit, cet amour grandit avec lui et fit de lui un artiste de renom dans toute l’Europe.
Quand sa mère décéda, John prit tous ses pinceaux, se retira dans un petit réduit, et essaya jour et nuit de dessiner son portrait.
Il dessina et pleura, fit couler le sang de son cœur sur les tâches de couleur éclatantes, son chagrin, son deuil, et sa nostalgie pour celle qui lui était plus chère que tout.
Quand il termina, les spectateurs en eurent le souffle coupé – « John, tu n’as jamais dessiné un si beau tableau… », s’exclamèrent-ils avec émotion, tu dois l’exposer dans une prestigieuse galerie. »
« Dans une galerie ?? », John sentit qu’il allait s’évanouir rien que d’y penser… « Vais-je exposer ma mère au public ? »
Une honorable délégation venue de la lointaine Babylonie arriva au domicile du roi ‘Hizkyiahou.
Il les accueillit avec tous les honneurs qui leur étaient dus. Il savait qu’une occasion rare et unique se présentait à lui. Grâce à elle, il pouvait faire grandir l’honneur d’Hachem et sanctifier Son Nom dans le monde. C’est pourquoi, il présenta toute la splendeur qui existait en Israël.
Il montra aux envoyés tous ses trésors, ensuite, il les emmena faire une tournée royale dans le Beit Hamikdach. Il leur montra le Choul’han, et tous les miracles qui s’y produisaient, la Ménorah et le Mizbéa’h, qui liaient Israël à leur Père qui est dans les Cieux.
« Et qu’y a-t-il là-bas ? ». Les envoyés désignaient du doigt le Kodech Hakodachim.
‘Hizkyiahou décida de leur montrer le summum de sainteté d’Israël. Il ouvrit le Kodech Hakodachim et leur montra le Aron Habrit et les Lou’hot.
La délégation ressortit subjuguée par la singularité de ce peuple et la renommée d’Hachem se répandit dans le monde entier. Cependant, un prophète, Yéch’ayiaou, vint chez le roi et augura : « Il viendra un temps où l’on emportera en Babylonie tout ce que renferme ton palais avec tes trésors amassés par tes aïeux ; il n’en restera rien, dit l’Eternel. » (Malakhim II, 20, 17)
‘Hizkyiahou, dans la génération duquel tous les petits enfants étaient experts dans les lois d’impureté et de pureté, fut sévèrement puni pour avoir traité avec dédain la sainteté du peuple d’Israël.
Le Beit Hamikdach, splendeur et gloire du peuple d’Israël, et à plus forte raison, le Kodech Hakodachim et ce qu’il renferme, auraient du rester fermés au regard de tous. Les exhiber ainsi devant les autres équivaut à mépriser leur éminente valeur.
Quelque chose de précieux ne se montre pas aux autres – mais est enfoui dans l’intimité, éloigné du regard, à l’instar d’un précieux bijou qu’on n’expose pas dans une vitrine, mais que l’on garde dans un coffre, de peur que l’œil de l’homme ne le ternisse.
Ainsi, une mère dans le peuple d'Israël est ‘chère et précieuse’, tout simplement…
Son rôle est saint et élevé ! Elle amène la Présence Divine à l’intérieur de son foyer, elle en est la source de bénédiction, en son sein grandira une pure âme juive qui apprendra la Torah de la bouche d’un ange d’Hachem.
Elle donne la vie à des enfants qui deviendront les grands de ce monde.
Elle est le Kodech Hakodachim, le saint des saints.
Sa valeur est telle, que sa place n’est pas dans les rues de la ville. Elle ne peut pas y déambuler sachant qu’elle risque d’être exposée aux regards.