Le mur des lamentations est l’un des derniers vestiges de l’époque biblique. Souvenir d’un temps rythmé par les devoirs effectués au Temple, où chaque Juif allait « rendre visite » à D.ieu trois fois par an, s’imprégnant par la même occasion des miracles qui s’opéraient sous ses yeux. Le feu qui consumait les sacrifices sans jamais s’éteindre malgré les pluies, ou encore la colonne de fumée jamais balayée par les vents. L’espace prodigieusement obtenu lors des prosternations des fidèles dans le Temple, alors que, debout, les gens étaient comprimés, et d’autres miracles encore mentionnés dans la littérature talmudique.
Tout le peuple se rendait au Beth Hamikdach (le Temple de Jérusalem) pour confier aux pontifes leurs offrandes de paix ou d’expiation. Tous ces rituels étaient ponctués par les chants sacrés des Lévites qui accompagnaient les cérémonials. Une ambiance de sainteté et de gaieté régnait dans les rues et était palpable par tous.
Le Temple occupait une place centrale dans la vie de chaque juif, et Jérusalem était considérée comme la ville d’où jaillissait la lumière.
La prophétie du mur occidental
Bien que nous soyons endeuillés de notre saint Temple et du service Divin qui nous a été retiré, D.ieu, dans Sa grande miséricorde, nous a laissé un mur : le mur occidental, également surnommé Mur des Lamentations.
Ce mur est l’objet d’une prophétie spéciale.
Le verset du Cantique des cantiques rédigé par le roi Salomon affirme : « Voici (Il) se tient derrière notre mur » (Cantique des cantiques 2, 9).
Le Midrach Rabba explique ainsi « derrière le mur occidental du Temple, (car) D.ieu a juré qu’il ne sera jamais détruit. »
(Selon les historiens, notamment le Professeur Yosef Klausner, ce Midrach fut écrit il y a environ 1600 ans, date conforme à notre tradition, bien que d’aucuns le situent à une date antérieure, environ 200 ans plus tôt.)
Cela signifie que ce mur est une des preuves de la véracité de notre Torah. Qui, hormis le Maître du monde, pourrait s’engager sur l’histoire tout entière ?! Qui pourrait garantir que ce mur ne serait jamais détruit ?! Le maintien perpétuel du mur occidental constitue un examen probant que jamais cette prophétie n’a été démentie.
Dans une Jérusalem mainte fois assiégée et saccagée, passée de mains en mains, alors que tous les autres murs du Temple, les murs Nord – Sud – Est étaient tous détruits, le mur occidental est resté intact, comme l’a annoncé la prophétie.
En l’an -70, Titus détruit le second Temple et saccage Jérusalem – le mur occidental reste intact.
135 : Adrien dévaste Jérusalem, y construit le temple de Jupiter Capitolin – le mur occidental reste intact.
324 : Jérusalem conquise par les Byzantins et détruite à nouveau – le mur occidental reste intact.
614 : les Perses conquièrent Jérusalem – le mur occidental reste intact.
628 : les Byzantins se ré-emparent de Jérusalem – le mur occidental reste intact.
638 : les musulmans s’emparent de Jérusalem, le Kalife Omar y construit une mosquée géante – le mur occidental reste intact.
703 : d’autres musulmans se saisissent de Jérusalem – le mur occidental reste intact.
747 : un puissant tremblement de terre s'abat sur Jérusalem – le mur occidental reste intact.
1000 : à nouveau, les musulmans, sous l’impulsion du Calife Al-Hakim, s’emparent de Jérusalem – le mur occidental reste intact.
1780 : le mur Ouest est recouvert d’ordures, mais il reste intact.
Et ainsi de suite, comme en témoigne l’histoire.
La prophétie du mur occidental est pourtant concomitante à d’autres prophéties annonçant la destruction de Jérusalem et du Temple : « Par votre faute, Sion sera anéantie et Jérusalem sera en haillons et la montagne du Temple en désolation… » (Michée 3, 12). La maîtrise absolue de D.ieu sur les événements fait que les deux prophéties se réalisent, bien qu’elles semblent se situer à la limite du paradoxe.
Un Midrach raconte que Titus commandita quatre hommes pour détruire les quatre ailes du Temple – les quatre murs : Nord – Sud – Est – Ouest.
Lorsque le préposé à la destruction d’un des murs rapporta à Titus qu’il serait judicieux de conserver au moins un mur (le sien) comme mémorial de sa victoire sur Jérusalem - car comment prendre connaissance des prouesses de sa majesté si tout devenait cendre et poussière -, Titus acquiesça. Il ne le tua pas, mais il le contraignit à mettre fin à ses jours pour ne pas avoir accompli sa volonté. Ce mur était le mur occidental.
La lumière dans l’obscurité
C’est dans ce long exil où nous nous lamentons sur la perte de notre splendeur et où nous aspirons à la délivrance finale que D.ieu nous soutient par des messages de vérité et qui inspirent la foi. Attestant que nous sommes Ses enfants et qu’Il ne nous oublie pas malgré la longue (quoique temporaire) séparation de l’exil. Ainsi, nous sommes forts grâce une Torah de vérité qui nous éclaire dans l’obscurité, en nous révélant des phénomènes que seul le Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre est capable de garantir.