Chabbath dernier, au début de Min’ha dans notre synagogue, le Séfer Torah a roulé de la Bima et est tombé par terre. Comme beaucoup de synagogues qui se sont adaptés à la pandémie, pour l’instant, les Gabaïm ne sont plus de chaque côté de la Bima, et le Ba'al Koré est donc seul là-haut, uniquement avec ceux qui reçoivent des montées, qui se mettent de l'autre côté d'une séparation en plastique. Normalement, le Séfer Torah reste immobile, mais pour une raison inconnue, cette fois, un des côtés a commencé à rouler et n'a pas pu être arrêté à temps. Bien que je ne fusse pas là quand cela s'est produit, si quelqu'un est en faute, c'est moi, du fait que je n’ai pas arrangé la Bima avec un support à chaque extrémité pour éviter que cela ne se produise.
Les personnes présentes étaient naturellement secouées et cherchaient désespérément ce que cela signifiait et ce qu'elles devaient faire. Dans cette circonstance particulière, le Rav Chlomo Zalman (Halikhot Chlomo 1, 12, 39) et d'autres écrivent qu'un jeûne public n'est pas nécessaire, étant donné que le Séfer Torah n'a été lâché par personne, et qu'il n'y a eu aucune action ou événement qui semblait précipiter sa chute.
Se sentir traumatisé en étant témoin de la chute d’un Séfer Torah est tout à fait normal. En tant que juifs croyants, nous savons que tout ce qui se passe vient d'Hachem et qu'Il communique avec nous à travers des événements auxquels nous participons, sommes témoins ou desquels nous faisons partie. Se demander pourquoi on était censé observer cela, ce que l’on peut en tirer, et comment l'expérience peut nous inspirer à grandir en conséquence, est approprié et louable.
Un rabbin de l'extérieur de la Floride a décidé qu'il savait pourquoi cela s'était produit. Faisant référence à notre synagogue et ses rabbins, il a écrit sur Facebook :
Bien sûr, les fidèles traumatisés portaient tous des masques, donc personne ne pouvait voir leurs expressions douloureuses lorsque le Séfer Torah est tombé au sol. Pas un seul visage sans masque n'a été vu dans cette synagogue depuis de nombreux mois. Et tout le monde se tenait loin les uns des autres dans un respect scrupuleux de la distance sociale. Par conséquent, personne ne se tenait assez proche pour attraper le Séfer Torah qui tombait.
En fait, cette synagogue est plutôt extrême dans son application de la "politique de santé publique". Même avant le Covid, les rabbins de cette synagogue étaient les plus fanatiques dans l'application du respect total du calendrier de vaccination obligatoire. Les enfants qui n'avaient pas été vaccinés... ont été interdits de fréquentation des écoles juives locales sous la direction de ces rabbins, et les familles qui n'avaient pas respecté les exigences en matière de vaccins ont été bannies de la synagogue...
Une fois que le Covid a commencé, cette synagogue est allée aux extrêmes pour se conformer à chaque dictat et recommandation du CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies). Les fidèles qui n'étaient pas en totale conformité ont été interdits de synagogue, et, dans certains cas, interdits de rejoindre de nouveau la synagogue… !
Est-ce une coïncidence si le Séfer Torah est tombé de la Bima dans CETTE synagogue-là ?
La sainte Torah essaie-t-elle de leur dire quelque chose ?
La chute soudaine du Séfer Torah est-elle un acte de protestation céleste ?
En évinçant les enfants du Talmud Torah et en interdisant aux juifs la synagogue ou même de se rassembler dans leurs propres maisons, ont-ils effectivement souillé, trahi et négligé la sainte Torah... à un point tel que la Torah ne se sent plus à l'aise sur leur Bima ?
Comment pouvons-nous aider cette communauté profondément égarée à se repentir de ses mauvaises voies ? Comment pouvons-nous convaincre cette communauté errante d'exiger de ses rabbins une direction toraïque compétente ? Qui peut leur expliquer que leurs "politiques de Covid" sont une violation flagrante de la loi juive, et que chaque homme, femme et enfant juif doit être le bienvenu dans chaque synagogue, avec ou sans masque... et sinon, alors la Torah ne s'y sent pas la bienvenue non plus ! Quand vont-ils se réveiller à la réalité que la politique Covid est une idolâtrie moderne, un assaut sans précédent contre D.ieu et Sa Torah ?
Prions pour que la chute choquante du Séfer Torah les réveille de leur torpeur d'indifférence et d'endoctrinement.
Je ne sais pas ce qui est le plus dérangeant, que quelqu'un pense cela et l'écrive, ou le nombre de personnes qui ont été d'accord, ont liké le texte et l’ont partagé. Je me demande s'il dit également à la famille de chaque personne décédée du Coronavirus pourquoi leur être cher a été enlevé de ce monde ou s'il peut expliquer l'Holocauste à nos survivants.
Pour être honnête, quand je l'ai lu, j'ai été un peu soulagé. Un ami m'avait dit qu'un rabbin avait écrit au sujet des raisons pour lesquelles le Séfer Torah était tombé dans notre synagogue. Pour être honnête, je ne suis pas parfait, tout comme notre synagogue, donc je craignais que mettre en évidence l'un de mes ou nos défauts ne soit profondément embarrassant et humiliant. Quand j'ai lu son post, au lieu de ressentir de la honte, je me suis senti fier des efforts de notre communauté pour être conforme aux mesures de sécurité en vigueur, pour être en sécurité et pour protéger la santé et le bien-être de nos membres d'une manière conforme à la science et aux conseils médicaux.
Alors, que signifie la chute du Séfer Torah pour notre communauté et pour ceux qui étaient présents ?
La Michna de Pirké Avot enseigne : « Histakèl Bichlocha Devarim Véèin Ata Ba Lidé ‘Avéra : Da’ Ma Lém’ala Mimkha, ‘Ayin Roé Véozèn Choma’at Vékhol Ma’assékha Béséfèr Nikhtavine » « Regarde trois choses et tu éviteras les mauvais comportements : sache qui est au-dessus de toi - un œil qui regarde, une oreille qui écoute et toutes tes actions sont enregistrées. »
Le Ba’al Chem Tov a interprété cet enseignement différemment. Il a dit : sachez ce qui est au-dessus de vous - il y a un D.ieu, un Être omnipotent et infini contrôlant l'univers. Par conséquent, ‘Ayin Roé - ce que vous voyez, vous étiez censé le voir. Véozèn Choma'at - et ce que vous entendez, vous étiez censé l'entendre. Vékhol Ma'asékha Béséfèr Nikhtavine - comment vous réagissez à ce que vous voyez et entendez sera enregistré et reflétera qui vous êtes.
Nous avons certainement une tradition d'apprendre de tout ce que nous vivons et rencontrons, en particulier les expériences et les interactions les plus inhabituelles. Cependant, il nous incombe de nous introspecter, de réfléchir et de déterminer ce que nous voulons changer ou améliorer à la suite de ce que nous avons vu ou vécu. Même parmi ceux qui consultent différents rabbins sur ce que signifient des événements particuliers, la réponse est d'envisager de prendre quelque chose de nouveau ou d'améliorer une pratique personnelle, et non de corréler les deux sous forme de blâme. (Par exemple, si quelqu'un reçoit de mauvaises nouvelles, la réponse appropriée n'est pas : "Cela s'est produit parce que je n'ai pas eu suffisamment de cohérence ou de concentration", mais plutôt : "Maintenant que j'ai reçu cette nouvelle, je devrais y répondre en travaillant sur la prière avec plus de cohérence ou de concentration.")
Qu'il s'agisse de réagir à un Séfer Torah tombé dans une communauté ou à la maladie personnelle de quelqu'un, nous ne sommes jamais en mesure de dire aux gens pourquoi des choses leur arrivent. Le faire, particulièrement avec confiance et assurance, n'est pas seulement arrogant, c'est jouer à D.ieu et rivaliser avec le Divin. Cela frôle l'hérésie, même si vous avez le titre de "rabbin" devant votre nom.
En même temps, rejeter ou ignorer avec désinvolture les messages qu’Hachem nous envoie, c'est couper le Divin, ignorer Celui qui nous parle, ce qui est cruel, à la fois pour Lui et pour nous-mêmes.
Peut-être que le message d'une Torah tombant dans notre synagogue est d'être plus strict avec les directives concernant le Coronavirus, et pas moins. C'est peut-être un message sur le fait d'accorder une plus grande attention à la lecture de la Torah, de montrer un grand honneur à la Torah, d'être plus ponctuel à la prière, ou de traiter les autres avec plus de sensibilité, de respect et d'amour. C'est à nous de prendre le temps de réfléchir.
Utilisons la chute du Séfer Torah pour nous inspirer tous à nous élever.
Rabbi Efrem Goldberg