Dans la lettre que le Ramban a écrite à son fils (et qui est connue sous le nom de Iguérète Haramban), il lui dit que le pire des défauts est l'orgueil.
Les gens orgueilleux s'imaginent que tout leur est dû ; que le monde leur appartient.
Hachem ne peut pas vivre avec l'orgueilleux. Lorsqu'une personne est orgueilleuse, elle s'éloigne d'Hachem, et ses tefilot ne sont pas exaucées.
Lorsque nous rendons service à une personne, nous nous attendons généralement à ce qu'elle nous dise au moins un merci ou un compliment. Surtout si nous nous sommes beaucoup (et souvent) investis pour elle.
Ce besoin de reconnaissance n'est pas de l'orgueil. La reconnaissance donne envie de s'investir davantage. Lorsqu'une personne est remerciée ou complimentée pour les efforts qu'elle a fait, elle veut faire encore plus, et encore mieux.
L'orgueilleux, par contre, ne fait rien. Et moins il en fait, plus il veut qu'on regarde ce qu'il a fait...
Pour savoir si nous faisons partie des gens orgueilleux ou de ceux qui ont simplement besoin que leurs efforts soient reconnus, il suffit de voir notre réaction face à un compliment ou remerciement :
- est-ce que cela nous donne envie de faire encore des efforts ;
- ou est-ce qu'au contraire, cela nous conforte dans l'idée que nous en avons suffisamment fait, et qu'il n'est donc pas nécessaire d'en faire davantage ?
Dans le premier cas, nous avons besoin de reconnaissance. Dans le second cas, nous sommes orgueilleux.
Lorsque la reconnaissance donne envie de mieux faire, nous devons l'exprimer. Car cela donnera, à celui qui recevra ces compliments ou remerciements, des forces pour continuer sur la bonne voie.
Nous sommes venus au monde pour aider les gens. Hachem veut que ce monde soit un monde de hessed, un monde où les gens s'entraident.
Lorsqu'une personne aide sans n'être aucunement remerciée ni valorisée, elle risque très fortement de ne plus vouloir aider.
Un jour, Rav Eliachiv a été opéré du cœur en Amérique. Après l'opération, il a demandé à son petit fils comment on dit merci en anglais. Le petit fils a dit "Thank you", le Rav a dit ces mots au médecin qui l'avait opéré, puis le petit fils a demandé à son grand-père : "Pourquoi ne l'as-tu pas remercié en hébreu, et nous aurions traduit tes paroles en anglais ?". Rav Eliachiv a répondu que lorsqu'une personne nous a fait du bien, nous devons la remercier nous même directement, sans passer par l'intermédiaire d'un messager.
En remerciant les gens pour le bien qu'il nous ont fait, on leur donne la possibilité de continuer à en faire.
Retranscrit par Léa Marciano
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