Les dernières élections en Israël marquent un tournant politique dans l’histoire du pays : celui de l’effondrement de la gauche. Meretz (extrême-gauche) pour la première fois depuis sa création ne fera pas partie du Parlement, et le parti ‘Avoda (gauche) obtient tout juste 4 sièges (sur 120) à la Knesset ; ceci malgré les médias qui défendent ces conceptions. Mais les Israéliens ne sont pas dupes, et ont compris que cette idéologie ne tient pas la route face à la réalité. La “Moréchet Rabin” (le patrimoine de l’ancien chef d'État Its’hak Rabin) qui prétendait établir enfin une paix durable avec les Palestiniens grâce aux accords d’Oslo a rendu l’âme, faute de partenaires. Depuis ces accords, la situation de sécurité des Juifs en Israël n’a cessé de se dégrader, et en échange de l'abandon forcé des villages de la région de Gouch Katif, des tirs de roquette menacent continuellement le sud du pays.
Les nations européennes et les États-Unis ne semblent pas satisfaits du retour au pouvoir de Netanyahou et de ses alliés potentiels de droite. Le New York Times prévoit sur un ton pessimiste un avenir sombre pour les “amis de la paix”. Mais l’Occident aurait dû réaliser depuis longtemps qu’il y a un abîme entre la théorie et le rêve. L’aspiration à un monde d’échange et de paix soudain s’efface devant la réalité qui est tout autre, réclamant fermeté et courage. Il suffit d’observer l’attitude de la Russie, de l’Iran ou de la Corée du Nord qui, face aux réactions hésitantes et craintives de Joe Biden (et d’autres chefs d'État), agissent comme bon leur semble. En tous les cas, en Israël, on a compris “dans sa chair” que se tromper d’approche politique coûte très cher, et les résultats actuels des votes montrent que le peuple en majorité a tiré ses conclusions.
Ces élections sont également révélatrices d’une tendance dans un autre domaine : c’est la première fois que devrait se former un gouvernement avec une majorité de membres de l’assemblée portant une Kippa. Le Likoud, dirigé par Netanyahou, comprend de nombreuses personnes pratiquantes et, dans son ensemble, respecte la Tradition. Là aussi, il s’agit d’un tournant sans précédent, qui est significatif d’un mouvement général vers le judaïsme que connaît le pays. C’est ainsi aussi que l'électorat du parti Chass augmente, et ce malgré le décès du Rav ‘Ovadia Yossef, et dernièrement du Rav Chalom Cohen.
En fait, les laïcs israéliens, faute d’idéologie, se sont tournés essentiellement vers “Yech ‘Atid” de Yaïr Lapid qui obtient presque un cinquième des scrutins. Ce parti n’a pas réellement de programme politique défini et se situe “au centre”. Il représente une partie non négligeable d’Israéliens ne possédant pas de véritable identité juive, et qui recherchent un mode vie paisible, à l’occidentale. Mais la réalité du pays, avec ses problèmes de sécurité, ne les laisse pas savourer la quiétude à laquelle ils aspirent. En vérité, le destin d’Israël sera toujours différent de celui des nations, et il est ressenti comme tel, en Terre Sainte particulièrement.
Il est à espérer, comme nous le prédit le Rav Méïr Mazouz, Roch Yéchiva de Kissé Ra’hamim - qui nous a reçus dernièrement (très bientôt sur le site de Torah-Box) - que ces Juifs se rapprocheront de la Torah dans un avenir proche. À nous de leur ouvrir les bras et le cœur pour leur faire connaître la beauté de la Torah et les aider dans leur future Téchouva.