Depuis les temps anciens, des rois se faisaient enterrer avec leur trésor, pensant emporter avec eux ce qui leur permettrait de conserver leur faste dans l’au-delà. On a même pu déceler dans certains caveaux la présence d’autres dépouilles, laissant supposer que des esclaves avaient été sacrifiés lors de la mort du monarque “pour l’accompagner et le servir” (!). Face à l’inconnu, ces hommes tentèrent de se pourvoir de ce qui revêt de l’importance dans ce monde-ci, pensant que ce serait également utile là où ils parviendraient. Ce comportement étonnant reste encore actuel, puisque des riches expriment le souhait d’être enterrés avec ce qui leur est cher : leur fortune, leurs voitures de luxe ou leur Smartphone ! Les découvertes archéologiques ayant mis à jour l’or et les diamants cachés dans les tombeaux auraient dû démontrer aux plus sceptiques la futilité de ce genre de tentatives ! On relèvera malgré tout dans cette conduite un aspect positif : celui de la croyance d’une vie après la mort, même sans percevoir véritablement ce qui peut lui être bénéfique. 

Ce qui est certain, c’est qu’un jour chaque créature quittera cette terre et que le corps ira se décomposer. On aura beau employer toutes les techniques pour conserver le corps, celui-ci ne reprendra pas vie, à l’image des momies égyptiennes. Certains chercheront à perpétuer le souvenir du défunt en érigeant des statues, en construisant des monuments portant son nom ou en rédigeant des œuvres relatant ses hauts faits, afin de continuer à “prolonger” son existence. Mais là aussi, on comprend bien que pour le mort lui-même qui n’a plus d’attache avec ce monde, cela ne sert pas à grand-chose. L’homme se retrouve en définitive devant un dilemme : soit il nie l’existence de l’âme et pense que la mort met fin à toute existence, soit il y croit et dans ce cas, il doit comprendre que cette âme détachée du corps ne peut se satisfaire de matérialité dans la mesure où dans son essence, elle est spirituelle.

En réalité, le décès met en valeur l’existence de l’âme qui a partagé la vie avec un corps matériel et qui s’en sépare le jour voulu. Tant que l’on vit, on ne prête pas vraiment attention à sa présence qui en fait anime le corps humain. Le jour où ils se séparent, le corps se décompose, mais l’esprit, lui, subsiste. Dans la mesure où cet esprit n’est plus dépendant des limites d’espace et de temps de ce monde, il se retrouve dans une tout autre réalité dans laquelle il ne pourra s’alimenter que de spiritualité. La question qui doit nous interpeller est : comment faire pour se pourvoir de nourriture spirituelle ?

C’est là qu'apparaît le besoin de s’appuyer sur une tradition, car il nous est impossible d’innover quoi que ce soit dans un domaine dépassant toute imagination. La Torah nous enseigne que bien que l’âme partage l’existence avec un corps qui est matériel, dans une réalité matérielle et avec des occupations matérielles, les Mitsvot que D.ieu nous a transmises au mont Sinaï vont combler ses besoins. En effet, les ordonnances comme les interdictions qui encadrent l’homme dans ce monde représentent justement ces acquis dépassant le cadre du temps et de l’espace qui vont l’accompagner dans le monde futur, indépendamment du fait qu’elles remplissent l’existence de sens. 

Donner de la Tsédaka ou soutenir financièrement un organisme de diffusion du judaïsme représentent de véritables placements dans la banque du Ciel car lorsqu’on donne, on ne fait finalement qu’alimenter son propre compte. Dans la mesure où ces actes ne peuvent être réalisés que dans ce monde, il serait fort dommage de les négliger !