L’éducation des enfants représente l’une des préoccupations majeures de tout parent qui aspire à transmettre à sa progéniture la tradition juive. Il n’existe pas de plus grande satisfaction que de réussir dans ce domaine, et pas de plus grande peine lorsque ce n’est pas le cas. Y a-t-il un secret pour réussir ?
Cela dépend-il du Mazal, du mérite de ses ancêtres, du Chalom Bayit des parents ? Quels sont les écueils à éviter ? Selon quel critère faut-il choisir l’école ? Comment se comporter avec des enfants rebelles ? Les questions fusent et ne nous laissent pas indifférents.
Le Rav Guerchon Edelstein, récemment décédé, était très souvent sollicité dans le domaine de l’éducation et il nous a légué beaucoup de sagesse grâce aux réponses qu’il a fournies tout au long de son existence, mais aussi par sa conduite personnelle. “Les problèmes concernant la communauté étaient tranchés par le Rav immédiatement ; en revanche pour ceux concernant le ‘Hinoukh, il prenait son temps, examinant minutieusement les cas soumis sous tous leurs angles avant de répondre”, témoigneront des éducateurs.
Le Rav était d’avis que l’éducation ne passe pas par la contrainte, mais en éveillant le désir et le plaisir chez l’enfant. Ce dernier doit aussi sentir qu’on lui fait confiance et il est primordial de lui donner de l’assurance afin d’affermir ses décisions. Il est d’une importance majeure de lui transmettre le goût agréable de l’étude de la Torah qui représente la pierre angulaire de son épanouissement dans le judaïsme. En effet, s'il aime étudier, il sera inutile de le pousser à aller au Beth Hamidrach car il s’y rendra de lui-même. Il faudra encourager tous ceux qui peinent dans leurs études, leur faciliter la tâche en leur posant des questions faciles et même gonfler les notes des examens afin de les motiver. Même lorsqu’un élève commet une grosse bêtise, on ne le renvoie pas pour autant de l’établissement et on cherchera à le remettre sur la bonne route. Et si un enfant s’éloigne de la pratique religieuse, il devra être accueilli par sa famille comme le reste de la fratrie, sans restriction.
Le Rav Edelstein, durant 80 ans, enseigna à la Yéchiva de Poniewicz sans causer la moindre peine à un seul des milliers d’élèves qui l’ont côtoyé. Il a fait l’effort de s’assurer que les sujets les plus ardus du Talmud soient compris par son auditoire, en présentant la thématique sous sa forme la plus claire. Tout au long de son existence, durant laquelle se sont succédées des révolutions dans le monde, il a su comprendre les défis auxquels la jeunesse était confrontée et y trouver des solutions afin de les affronter. Le Rav, qui avait perdu sa mère très jeune, avait de la compassion pour tous ceux qui souffraient, et ces derniers trouvaient en lui courage et réconfort. Sa maison toujours ouverte, les élèves puisaient de son foyer chaleur et sérénité.
“Le premier critère pour choisir un enseignant, ce sont de bonnes Middot (traits de caractère). La pédagogie, comment tenir une classe et quelle méthode d’enseignement utiliser, cela s’apprend, ce qui n’est pas le cas des Middot.”
“Donner un cours n’a pas pour objectif ton expression personnelle, mais l’intérêt de l’élève. C’est là tout un art et il faut savoir comment s’y prendre. Il s’agit d’une Mitsva qui rentre aussi dans la catégorie de l’homme envers son prochain ; le but est de rapprocher les élèves de la Torah et de leur donner le sentiment qu’ils en savent autant que l’enseignant.”
Puissions-nous nous inspirer de ce grand personnage qu’était le Rav Guerchon Edelstein, qui par son comportement et ses conseils, nous a enseigné que lorsque l’éducateur/le père aime profondément son élève/son fils, il trouvera le chemin pour l’aider dans sa vie.