Cette histoire se passe en Israël, où une famille orthodoxe passe des vacances à Tibériade. La femme et ses deux filles se rendent au bord du lac Kinneret pour nager. Le mari, de son côté, se rend sur la tombe de Rabbi Méïr Ba'al Haness pour prier.
Les jeunes filles commencent à patauger dans l’eau lorsque soudain, la plus âgée des deux s’éloigne trop et est emportée par un courant. Ne sachant pas nager, elle commence à couler. La mère observe sa fille se débattre pour survivre, mais elle non plus ne sait pas nager. Elle fonce alors vers la grande route et tente désespérément de faire signe à des voitures de s’arrêter pour l’aider, mais tous les véhicules l’évitent et klaxonnent en lui hurlant dessus…
Finalement, une très belle voiture s’arrête. Un homme élégant en sort et demande à la femme ce qui se passe. Elle s’écrie :
- Ma fille est en train de se noyer !
L’homme jette alors son manteau et plonge dans l’eau. Son épouse lui dit alors :
- Rappelle-toi, tu viens d’avoir une crise cardiaque !
Peu après, il revient avec la petite fille. La mère respire un instant, soulagée, mais elle réalise soudain qu’il s’agit de sa plus jeune fille qui avait sans doute plongé dans l’eau pour sauver sa sœur. Elle crie alors :
- J’ai une autre fille ici ! S’il vous plaît, allez la sauver !
L’homme retourne dans l’eau et quelques instants plus tard, il commence à sortir le corps inerte de l’enfant. En le voyant faire, la mère hurle :
- Sa tête est encore dans l’eau ! Soulevez-là !
L’homme ne s’était pas rendu compte de son erreur. Il s’empresse de la mettre sur son épaule et de la porter jusqu’au rivage où un passant tente de la ranimer, puis on appelle une ambulance. Une fois arrivés, les secouristes font tout leur possible pour sauver la jeune fille, mais en vain. Ils l’emmènent alors d’urgence à l’hôpital, mais selon les médecins, elle est restée sous l’eau beaucoup trop longtemps et ne peut plus être sauvée.
Complètement désespérée, la mère se met à prier de tout son cœur. Elle envoie des messages à toute la famille afin que tous se joignent à ses prières, dans l’espoir d’un miracle. L’attente est insupportable pour la mère, chaque seconde semble durer une éternité. Elle redoute le moment où l'on viendra lui annoncer le décès de sa fille…
Peu après, le médecin se dirige vers elle. Elle craint alors le pire, mais il lui annonce que sa fille… s’est subitement réveillée et que son cerveau a repris une activité normale ! Il ajoute :
- Je n’ai jamais rien vu de pareil, elle a été privée d’oxygène si longtemps. C’est un véritable miracle !
Quelques jours plus tard, la famille s’apprête à organiser un repas de remerciement à Hachem pour ce miracle. La mère souhaite bien sûr inviter l’homme qui a sauvé sa fille, et après quelques recherches, elle parvient à le retrouver. Il est avocat, non religieux, et n’a jamais eu aucun lien avec le judaïsme.
Lors du repas, l’homme raconte son histoire. Avant cet incident, il se remettait tout juste d’une crise cardiaque. Lui et sa femme étaient sur la route lorsqu’il a aperçu cette dame religieuse faire des gestes au bord de la route. Sa femme lui a demandé de continuer à rouler, lui expliquant qu’elle était folle, mais il a bien vu qu’elle avait l’air désespérée, et il a décidé de l’aider.
Autrefois, il était nageur olympique, mais il n’avait plus nagé depuis des années. Et justement, la semaine dernière, dans le cadre de sa thérapie pour se remettre de sa crise cardiaque, il a séjourné dans un hôtel avec piscine et a commencé à faire des longueurs. Sa femme lui a répété que c’était dangereux, mais il a répondu qu’il ressentait la nécessité de nager, sans pouvoir en expliquer la raison.
L’homme explique ensuite que sans ces entraînements, il n’aurait pas été suffisamment en forme pour sauver qui que ce soit. Il se tourne ensuite vers la mère et lui dit :
« Lorsque vous m’avez dit que la tête de votre fille était encore sous l’eau au moment où je la ramenais, je me suis demandé comment j’avais pu faire une telle erreur, et je n’arrivais pas à me pardonner. Peut-être qu’à cause de cette erreur stupide, votre fille allait mourir à cause de moi. Quand je suis rentré chez moi, je me suis mis à pleurer et j’ai dit à ma femme :
- J’ai probablement tué cette fille !
Ma femme m’a répondu :
- De quoi tu parles ? Tu l’as sauvée, tu as risqué ta vie !
Mais j’étais inconsolable. Je lui ai répondu :
- Je suis vraiment trop stupide, je n’ai pas mis sa tête hors de l’eau. Maintenant, elle va sûrement mourir à cause de ma bêtise !
Le cœur brisé, je suis retourné vers le lieu de l’accident et j’ai imploré D.ieu :
- Maître du monde, je ne T’ai jamais adressé de prières. J’ai été élevé loin de la religion, et je riais de la prière. J’aurais même eu honte d’être surpris en train de prier. Mon D.ieu, c’est la première fois de ma vie que je T’adresse une prière. Je serai incapable de survivre à cela, incapable de continuer. De grâce, mon D.ieu, considère ma demande comme si j’avais prié toute ma vie, associe toutes ces prières que j’aurais pu réciter pour sauver cet enfant.
Ensuite, je suis rentré chez moi et j’ai téléphoné à l’hôpital. Ils m’ont annoncé qu’une heure plus tôt, au moment même où je priais, la jeune fille s’était soudainement réveillée, à mon grand soulagement… »
Plutôt que de sombrer dans le désespoir, cet homme a su utiliser son cœur brisé pour prier de toutes ses forces. Une prière unique dans son existence qui a joué un rôle décisif dans la survie de la jeune fille. Si nous savons utiliser ces moments de détresse à bon escient, ils peuvent être un formidable tremplin pour toutes les délivrances.