« T’es-tu déjà mise en colère ? » ai-je demandé à Yaël, mère d’une famille nombreuse, débordante d’une extraordinaire énergie.
Elle rit un instant puis reprit un air sérieux…
« La vérité est qu’il y a eu effectivement de tels moments, il est certain qu’il y en a eu… Mais généralement, j’essaie, même lorsque je suis très en colère, de ne pas élever le ton. Etant donné qu’il n’est pas possible de crier en silence, ce qui m’est d’un grand secours, c’est d’éclater de rire pendant quelques instants après que le message ait été intégré. La tension se relâche, les enfants et moi nous sentons beaucoup mieux… »
« Un propos conciliant calme la colère » ont dit nos Sages (Talmud Traité Brakhot 17a), la femme possède le pouvoir d’en user sans modération. Quand l’air est chargé de tensions, que les disputes des enfants en soient la cause ou que ce soit la colère du papa, des paroles douces ont la capacité d’apaiser tout le monde en même temps et d’éteindre le feu du courroux. Quand la quiétude règne, il est agréable pour tous de réintégrer le foyer.
De même, une femme a reçu comme cadeau de D.ieu un cœur, sa vie sentimentale est en constante transformation. Si elle réussit à faire entrer sa vie sentimentale à l’intérieur même de son foyer et trouver entre ses murs une satisfaction spirituelle, elle n’aura pas besoin du monde extérieur. Et ce sentiment sera partagé par tous les membres de la famille.
Les meubles nouvellement acquis par les voisins ne l’attireront pas, la cuisine intégrée que son amie a installée n’aura aucun intérêt à ses yeux, elle n’aura pas besoin de voyager à l’étranger ou de partir en vacances de par le monde. De même, tous les achats pour son foyer ne se mesureront pas en fonction de l’impression qu’ils laisseront aux spectateurs extérieurs, mais d’après leur conformité aux besoins recherchés en termes de qualité et de solidité.
Son foyer, celui qu’elle a construit de ses mains, est pour elle la plus grande source de bonheur. Elle ne l’échangerait pas contre tout l’or du monde. Quand notre amour était puissant, disent nos Sages (Talmud Traité Sanhédrin 7a), nous pouvions nous coucher sur la largeur d’une épée, maintenant que notre amour n’est plus ainsi, même un lit de soixante coudées ne nous suffit plus !
Une femme qui aime son foyer et qui a tissé avec lui des liens étroits faits de satisfaction, de renforcement, de Torah et de joie ne se sentira jamais étouffée dans son modeste logis, elle se sentira bien dans sa vie et dans son foyer.
Elle est celle qui construit son foyer.
A son sujet, nos Sages ont dit (Talmud Traité Yévamot 62b) : « Tout homme qui n’a pas de femme n’a pas de bonheur, de bénédiction ni de bienfait ».