רַבִּי מֵאִיר אוֹמֵר, הֱוֵי מְמַעֵט בָּעֵסֶק, וַעֲסוֹק בַּתּוֹרָה. וֶהֱוֵי שְׁפַל רוּחַ בִּפְנֵי כָל אָדָם. וְאִם בִּטַּלְתָּ מִן הַתּוֹרָה, יֶשׁ לְךָ בְּטֵלִים הַרְבֵּה כְּנֶגְדָּךְ. וְאִם עָמַלְתָּ בַתּוֹרָה, יֶשׁ שָׂכָר הַרְבֵּה לִתֶּן לָךְ.
Rabbi Méir dit dans la Torah (Maxime des Pères, 4-10) : "diminue tes occupations professionnelles, et engage-toi dans l'étude de la Torah, et sois humble face à toute personne. Si tu as abandonné l'étude de la Torah, tu seras la proie de nombreuses causes d'abandon, et si tu t'engages avec ferveur dans l'étude de la Torah, une grande récompense te sera réservée."
La Torah est consciente des besoins matériels et ne s’oppose pas à l'occupation professionnelle, dont le but est d’assurer la subsistance de l’individu et de sa famille, ainsi qu'il est rapporté dans le Sifri, « "Je te bénirai.". Ne crois pas que tu croiseras les bras et Je te bénirai. Tu travailleras et Je te bénirais. »
Toutefois, il ne faut pas oublier que l'idéal est d'étudier la Torah, alors que la carrière, n'est pas un but, mais un moyen de subsistance.
Ainsi, le Talmud, dans le traité de Kiddouchine (30b), nous enseigne qu'un père doit veiller à marier son fils, à lui inculquer un métier, et à lui apprendre à nager.
Le rav Breisch zatsal, grand rabbin de Zurich, avait l'habitude de répéter l'adage suivant aux parents qui lui demandaient conseil quant à l'avenir de leurs enfants :
« Peu importe le métier. L'essentiel est que cette profession ressemble à la nage, dans laquelle, bien que le corps se trouve entièrement immergé, la tête reste au-dessus des flots. De même, quel que soit le métier exercé, il ne doit engager que le corps, et non l’âme. Il faut garder la tête lucide au-dessus des vagues, afin de pouvoir étudier la Torah, une fois le travail effectué… »
Rabbi Méїr nous invite donc à ne pas exagérer l'importance du travail. L'acquisition de biens matériels n'est que vanité et ne justifie pas le temps qu'on lui consacre. L'humilité, par contre, nous donnera satisfaction même si les revenus sont modestes, et permettra de consacrer le reste du temps à l’étude.
Il faut s’habituer à « arracher » du temps et à le consacrer à la Torah, car les entraves sont nombreuses, et c’est justement cette étude avec dévouement, dans toutes les situations, qui est tant appréciée.
Le salaire, quant à lui, est en fonction de l’effort et non des résultats.
N’inversons pas les priorités. La course effrénée aux acquis matériels escamote notre temps. Il nous incombe de vivre modestement, au rythme de l’élévation spirituelle et de profiter pleinement de chaque instant.