« Couper - Le ton n’est pas bon - On recommence. »
Cela fait des heures que nous sommes sur ce tournage, mais rien ne se passe comme prévu... Déjà hier, l’homme qui devait jouer le rôle principal a décommandé avec un simple message : « Je suis désolé, mais finalement, je ne me sens plus de le faire. »
« S’il vous plaît, il est 22h30 et on tourne demain à 9h, on ne trouvera jamais un remplaçant, vous ne pouvez pas faire un effort s’il vous plaît ? »
23h10 : toujours pas de réponse...
Impossible d’annuler, tout est prêt.
Mobilisation générale, des messages sont envoyés un peu partout, mais personne n’est disponible la veille pour le lendemain.
Le stress monte.
23h58 : enfin une réponse positive.
Quel soulagement ! Mais sait-il seulement jouer ? Plus moyen de reculer, on verra demain.
Il est 9h, au mois d’août à Jérusalem, il fait déjà très chaud et le tournage est en extérieur.
Mes doutes de la veille étaient justifiés, il ne sait pas jouer. Tant pis, on va recommencer jusqu’à ce que la prise soit bonne.
10h20 : Ça y est, il a réussi. La prise n’est pas parfaite, mais on s’en accommodera.
Maintenant, direction l’autre bout de la ville pour tourner la dernière scène qui doit se jouer dans une école.
Au final, il nous aura fallu six heures pour tourner une vidéo qui ne durera que trois minutes...
En regardant cette vidéo, est-ce que vous vous apercevrez de tout le travail qu’il y a derrière ?
Du scénario qui a été réécrit des dizaines de fois, relu par plusieurs personnes dont un comité rabbinique, des heures qu’il a fallu pour rassembler toutes ces personnes dans divers endroits, des prises qu’il a fallu reprendre encore et encore jusqu’à en avoir une de bonne, sans parler du temps que devra passer le monteur à rassembler toutes ces scènes pour en faire une vidéo impactante et des nombreuses corrections que nous lui demanderons jusqu’à arriver à la version finale... Celle qui sera diffusée sur tous les supports et pour laquelle on espèrera qu’elle permette aux gens d’avancer encore un peu plus dans la Torah...
Mais finalement, est-ce vraiment important que vous le sachiez ?
Pas du tout !
Parce que le plus important, ce ne sont pas les échecs que nous traversons ni tous les efforts fournis pour y arriver. Le plus important, ce sont ces fameuses trois minutes qui concentreront les meilleurs instants de ce que nous avons vécu.
Notre vie est comme un film...
Nous souhaitons plus que tout réussir notre couple, l’éducation de nos enfants, notre vie professionnelle et encore plus nous élever spirituellement… Pour autant, parfois on se dispute, souvent on échoue, difficilement, on se relève, on recommence, on tombe encore, mais on avance.
A tord, nous nous concentrons sur ce que nous avons manqué, notre impression de ne pas y arriver alors qu’en réalité, tous nos efforts vont nous permettre de réaliser le plus beau des films, celui de notre vie.
Celui que l’on présentera à Hakadoch Baroukh Hou.
Alors, en cette veille de Roch Hachana, demandons-nous ce que l’on veut trouver dedans et mettons tous nos efforts pour que le jour J, nous puissions dire à notre Créateur : « Hachem, laisse-moi une année de plus, voilà le film que je veux réaliser pour l’année prochaine. Je vais sûrement tomber, me faire avoir plusieurs fois par mon Yétser Hara’ (mauvais penchant), ce sera sûrement moins bien que ce que j’avais espéré, mais je Te promets une chose, de faire mon maximum pour y arriver. »
Chana Tova à tous et que l’on soit tous inscrit dans le livre de la vie.
Cet article est dédié à la merveilleuse équipe Torah-Box qui ne ménage aucun effort pour la diffusion de la Torah.