Notre ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, se fait interviewer en ce moment en grande pompe sur toutes les chaînes. C’est l’euphorie : la Papouasie-Nouvelle Guinée va ouvrir son consulat à Jérusalem, et le ministre fou de joie, le fait savoir haut et fort.
Comment ne pas aimer ces pays du Pacifique, minuscules sur la carte, aux eaux turquoises, aux pêcheurs à la peau burinée de soleil, avec leurs petites embarcations et les filets qu’ils font sécher en fin de journée, au crépuscule sur la plage, et qui spontanément, pourquoi pas, sans idées préconçues, sans histoire sanglante, sans Grand Inquisiteur, sans caves d’interrogatoires, sans nous avoir massacrés au long des siècles, votent pour nous.
Les Papouasiens (ou nouveaux Guinéens), sans culpabilité, sans crime sur la conscience, élisent une Jérusalem juive comme capitale d’Israël et viennent y installer leur ambassade. Nous leur souhaitons une bonne année et tous les bienfaits possibles : abondance, santé, pas d’ouragan, ni de tsunami ou de pluies diluviennes et surtout, qu’ils continuent à vivre paisiblement, loin de l’Occident et de ses maux.
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En 2017, lors de votes à l’ONU, contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'État hébreu, nous avons eu une occasion supplémentaire de connaître qui étaient nos amis. À savoir l’Honduras et le Guatemala pour l’Amérique du Sud, le Togo pour l’Afrique, et des petits pays de l’Océanie, qui méritent d’être mentionnés ici : Micronésie, Palau, Iles Marshall et Nauru, qui se sont prononcés pour une Jérusalem capitale d’Israël. Plus bien sûr, nous-mêmes et les USA. Nous fûmes les seuls 9 pays de la famille des nations (sur 193 membres) à s’opposer à ce vote absurde déniant à Israël sa capitale historique. Pas un seul pays d’Europe n’a voté pour la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'État juif.
L’Allemagne, pas gênée du tout, ne s’abstenant même pas, votait contre. La Hollande, contre. La Suisse, contre. La France, contre ; la Grèce, contre ; l’Espagne, contre ; l'Ukraine, contre. Mais qu’est ce qu’on leur a fait pour qu’ils nous refusent notre capitale ?
Comme disait Marceline Loridan-Ivens, survivante des camps d’extermination : « Ils ne nous pardonneront pas le mal qu’ils nous ont fait. »
Et qu’est ce qu’elle avait raison !
Bonne année au Togo
Nous dirons donc Chana Tova au Togo, qui lui aussi, contrairement à tous les autres pays d’Afrique, comprend que nous sommes toujours liés à la ville sainte où Avraham a accompli l’impossible et par le mérite duquel, nous ses descendants, avons mérité d’habiter le lieu saint où cet extraordinaire événement a eu lieu.
Chana Tova au Honduras et au Guatemala : souhaitons-leur des dirigeants bienveillants et enclins à l’égard de leur population, qui s’occuperont de leurs besoins sanitaires, et qu’à la place de champs de pavot, ils fassent pousser du blé et ne fomentent pas de énième « revolucion ».
Chana Tova aux USA, qui restent le seul des pays occidentaux à se tenir indéfectiblement à nos cotés. Même si cette grande sœur se prend parfois pour notre maman, nous gronde, garde les bonbons et les friandises pour nous les distribuer comme elle l’entend, s’impose à nous en inspectrice et s’ingère dans notre petite chambre à coucher pour fouiller dans nos affaires, se croyant tout permis, comment ne pas lui dire Chana Tova ? Le Tout-Puissant nous l’a donnée comme amie et protectrice, et rien que pour ça, elle mérite nos congratulations…
Et comment oublier : « Chana Tova » au Peuple d’Israël. Quelle émotion ! Regardez sa calligraphie : même en français, elle porte sur le « e » deux trémas qui vibrent dans le cœur de chaque Juif, dès qu’il voit ce nom écrit. Drapeau blanc et bleu. Le soleil. Les orangers. Les couleurs ocres des paysages bibliques. La mer, une tante à Achdod, le souk de la vieille ville si pittoresque : ça, c'est pour les souvenirs à l’aéroport Ben Gurion, au retour des vacances. Mais derrière ce mot, il y a encore bien d’autres trémolos…
Virtuose pour touristes
Peuple phare qui au temps du Roi Salomon rayonnait sur tous les pays environnants qui lui reconnaissaient son hégémonie spirituelle, Israël fut longtemps la nation avec laquelle on avait intérêt à être au mieux, avec laquelle on ne « commençait » pas. Elle inspirait admiration et crainte, était un exemple, une conseillère, une puissance militaire, et surtout possédait – tout le monde le savait – la véritable Sagesse. Le Livre reçu des Mains de D.ieu au Mont Sinaï, lui a toujours conféré au yeux des nations son statut d'aînée.
Eli Cohen, représentant l'État hébreu à l’étranger, voit dans l’établissement de l’ambassade de la Papouasie à Jérusalem, un acquis diplomatique des plus importants. Même si nous saluons chaleureusement ce petit pays en notre capitale, la posture diplomatique de notre ministre des Affaires étrangères est un peu étonnante pour ne pas dire triste.
Il fait penser à un chef d’orchestre hyper talentueux qui aurait raflé dans son histoire passée tous les grands prix internationaux, qui aurait joué au Carnegie Hall et à la salle Pleyel, que les plus grands de ce monde seraient venir applaudir, et qui plus tard, alors que son étoile a terni, chercherait désespérément un public pour venir assister à ses performances. Et seule une petite poignée de touristes bienveillants viendrait applaudir.
Bravo à eux, mais nous ?
Que sommes-nous devenus ?
Des sauterelles à nos propres yeux, comme disait les Explorateurs …
Après tous les efforts et les tentatives de l'État hébreu de plaire, d’être un membre émérite et légitime de la famille des nations, de leur ressembler, les résultats, avouons-le, sont plutôt moyens.
Les conclusions s’imposent
Peuple exemple, éclairé, vertèbre entre le Divin et l’humain, sa spécificité est d'un autre ordre. Peine perdue d’essayer de leur plaire sur leur terrain, nous n’y arriverons jamais. Ils tirent de leur tiroir des excuses sans fin pour nous exclure : un jour l’impasse géo-politique avec les Palestiniens, l’autre jour, notre indocilité à recevoir leurs dictats.
Car essentiellement, structurellement, notre rôle est ailleurs, et même elles, les nations du monde, ne nous reconnaîtront que lorsque nous le jouerons. Ils nous attendent en guide spirituel, en premier de cordée, en peuple dépositaire de la Sagesse Divine. C’est par cela, et uniquement par cela, que nous nous distinguerons à leurs yeux.
Chana Tova à tous les Juifs du monde entier, qu’elle soit douce et porteuse de bonnes nouvelles ; et également à tous les peuples méritants de la terre qui eux aussi attendent patiemment qu’Israël se révèle sous son meilleur jour et accomplisse son rôle.
Amen, Békarov!