Lorsqu'un enfant quitte la Torah, comment ses parents devraient-ils réagir ? Devraient-ils le renvoyer de la maison, comme Sarah Iménou l'a fait, avec l'accord d'Hachem, pour Yichmaël ? Pourquoi ? Réponse à travers des propos du Ba'al Chem Tov et de Rav Steinman. 

À l'approche de la venue du Machia'h, le peuple juif sera confronté à une difficulté sans précédent : celle des 'hozrim lichééla, des gens qui quittent la Torah après l'avoir étudiée et appliquée pendant des années...
 
Lorsque, dans une famille religieuse, un enfant quitte la Torah, sa famille a parfois peur de le garder à la maison. Ses frères et sœurs se plaignent parfois aux parents : "À cause de lui, nos amis risquent de ne plus vouloir venir chez nous, ou de nous considérer comme des mauvaises fréquentations !". Et les parents se demandent s'ils font bien de garder cet enfant à la maison, alors qu'il risque de causer du tort au reste de la famille. Ils se disent même, parfois : "Sarah Iménou n'a-t-elle pas voulu renvoyer Yichmaël de chez elle lorsque sa fréquentation risquait d'être mauvaise pour Itshak ? Et Hachem lui a donné raison ! C'est donc que nous aussi, nous devons agir ainsi !".
 
Mais attention ! La situation de Sarah Iménou n'est pas comparable à la nôtre : à notre époque, les enfants sont bombardés d'influences négatives (à travers les réseaux sociaux, notamment) ; et surtout, nous ne sommes pas prophètes ! Hachem ne nous a jamais demandé explicitement de renvoyer cet enfant !
 
Et d'ailleurs, Avraham Avinou lui-même ne voulait pas renvoyer Yichmaël. Il a fallu qu'il ait une prophétie lui ordonnant cela pour qu'il accepte de le faire. Mais à notre époque, la prophétie n'existe plus. Et Hachem veut que nos enfants grandissent chez nous, et pas dans la rue.
 
Que nous ne coupions jamais le contact avec eux, même lorsqu'il y a beaucoup de pression sociale. Les gens qui rejettent leurs propres enfants sont bien plus inquiétants, sur le plan des chiddoukhim, que ceux dont des enfants ont quitté la Torah mais qui continuent à leur donner de l'amour et tout ce dont ils ont besoin pour donner le meilleur d'eux-mêmes !
 
Le Baal Chem Tov dit que les quatre kossot (verres de vin) de Pessa'h correspondent aux quatre enfants dont parle la Hagada : le Hakham (sage), le racha (méchant), le tam (simplet) et le chééno yodéa lichol (celui qui ne sait pas poser de questions). Quant au cinquième koss, celui du prophète Élie, il correspond à l'enfant qui n'est même plus à la maison, qui ne vient même pas au Séder, et que le prophète Élie réconciliera avec ses parents lors de la venue du Machia'h. A part cet enfant, les quatre autres sont à la table du Séder. Et cela montre qu'un enfant, même lorsqu'il est racha ou simple d'esprit, doit continuer à grandir chez ses parents. Il ne doit pas être renvoyé de la maison !
 
Avraham ne voulait pas renvoyer Yichmaël. Yaacov a continué à aimer ses enfants même lorsqu'ils n'ont pas agit correctement. Et Itshak n'a jamais renvoyé Essav de la maison. Au contraire ! Il a envoyé Yaacov à la Yéchiva, et à gardé Essav près de lui.
 
C'est justement ce que les parents donnent à leurs enfants qui leur donnera des forces pour s'améliorer. D'où l'importance de ne jamais couper le lien avec eux.
 
Retranscription : Léa Marciano 

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