Au cours des dernières années, il est arrivé que le Rav Kanievsky interroge l’un de ses arrières-petits-fils, âgé d’environ cinq ans et demi, sur le ’Houmach Béréchit. Il constata avec plaisir que l’enfant le connaissait sur le bout des doigts.
« Est-ce qu’il tient ses connaissances de l’école ou de toi ? » demanda-t-il à son père.
Celui-ci répondit qu’il lui avait appris tout cela en personne.
« C’est vraiment une Mitsva Déoraïta, reprit Rabbi ’Haïm. “Vélimadtem Otam – vous les enseignerez”. Quand j’étais moi-même enfant, mon père m’a tout enseigné : le Tanakh, les Michnayot et près de huit traités de Guémara. Même une fois devenu adulte, il a continué à étudier avec moi, jusqu’à son décès. Il pensait que même avec un fils adulte, on doit étudier la Torah pour accomplir la Mitsva de “Véchinantam Lévanékha – tu les répéteras à tes enfants”. »
Pour nuancer ces propos, rapportons par ailleurs les suivants : « Nous voyons parfois qu’un père tente d’étudier avec son fils, mais que celui-ci préfère étudier avec une tierce personne. C’est dû au fait que le père est parfois trop exigeant, si bien qu’il est plus facile au fils, se sentant sous pression, d’étudier avec une autre personne moins exigeante qui lui fera des compliments à tout bout de champ. C’est une idée qu’on retrouve dans les Avot Dérabbi Nathan : “Rabbi Yéhouda Bar Ilaï affirme que lorsqu’un homme décède en laissant derrière lui un fils auquel il n’a pas appris la Torah, il cherchera à l’apprendre auprès de personnes qui le flatteront.” Il s’agit en fait d’un fils à qui il était difficile d’étudier avec son père, trop exigeant. Cependant, tant que son père est en vie, il ne peut pas aller étudier chez un autre Rav, et c’est pourquoi il n’a rien appris. Mais quand son père meurt, ce garçon se mettra à la recherche d’un Rav qui le complimentera un peu.
« De fait, poursuivit Rabbi ’Haïm, un père peut être un excellent enseignant pour son fils, mais cela ne convient pas à tous, et dans ce cas, il faut chercher une autre personne pour enseigner la Torah à l’enfant, sans que cela signifie que le père ait un défaut. En réalité, cela dépend : si l’étude du père avec son fils se passe bien, c’est la meilleure des choses, mais dans le cas contraire, il n’y a rien de pire. Personnellement, conclut-il, cela me fut très bénéfique d’étudier avec mon père. »
Jusque dans les dernières années de son père, Rabbi ’Haïm étudiait tous les Chabbath le Midrach avec lui, outre le fait qu’il avait coutume de lui rendre visite tous les jours. Cette coutume commença apparemment à l’époque où il venait quotidiennement prendre des nouvelles de sa mère et après sa disparition, il conserva cette habitude en venant tous les jours voir son père. Suite au décès de ce dernier, il continua pendant de nombreuses années à se rendre chaque jour chez sa sœur, la Rabbanite Barzam, qui était veuve.