A l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de notre maître Rav Yoel Sirkiss, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik de jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod Rav Yoel Sirkiss, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israel, Amen !
Rabbi Yoel Sirkiss (plus connu sous le nom du Ba'h) est né en 1561 à Lublin (Pologne).
Dans sa jeunesse, il étudia la Torah dans l'étroitesse et la pauvreté et priait dans la synagogue du Maharachal. Tout jeune, il fit office de Rav dans les villes de Belz, Lukow, Mézibuz et Prozne. Puis il officia en tant que Rav à Brisk, et plus tard, la communauté de Cracovie fit appel à lui pour remplacer leur Rav, Rabbi Méchoulem Feivush Krav.
Il créa des Yéchivot dans tous les lieux où il fit office de Rav, où des centaines d'élèves affluaient. Il vivait dans la richesse et un grand nombre de ses élèves mangeaient régulièrement chez lui. De toutes les communautés, on lui envoyait beaucoup d'argent afin qu'il puisse diriger sa Yéchiva avec largesse.
Il s'opposa à la méthode d'étude en Pilpoul (étude systématique du Talmud) et contre ceux qui tranchent uniquement à partir du Choul'han Aroukh. Il condamna l'étude de la philosophie et imposa l'étude de la Kabbale. Il protégea les coutumes sur lesquelles on a de quoi s'appuyer et fut pour éliminer les coutumes dénués de base. Il prescrivit qu'il est permis à un Roch Yéchiva de recevoir des cadeaux pour subvenir à ses besoins et s'enrichir grâce à eux.
Vers la fin de sa vie, il voulut monter en Erets Israël, mais ce désir ne se concrétisa pas.
Il maria l'une de ses filles à Rabbi David Halévi, le Taz (qui était l'un de ses jeunes élèves, après l'avoir invité à manger à sa table à l'issue de Yom Kippour et avoir détecté son génie) et l'autre à Rabbi Yéhouda Z. Ashkénazi.
Après avoir achevé l'écriture de son ouvrage sur le Tour, il s'adressa à un bienfaiteur pour l'aider à imprimer son ouvrage. Le bienfaiteur refusa et après que le Ba'h insista, le Naguid découvrit que Reb Néta Chapira (auteur du Miglé Amoukot) lui avait prédit en rêve que l'impression de ce livre risquait de coûter la vie au Ba'h. Rabbi Yoël insista pour que son ouvrage soit publié, mais il n'eut pas le privilège de voir son dernier volume sortir de l'imprimerie, car il rendit son âme à son Créateur le 20 Adar 1640 en Pologne.
Dans son ouvrage Chem Haguédolim, le 'Hida écrit que lorsque le Ba'h monta au ciel, une voix céleste annonça : faites de la place à Rabbi Yoël de Cracovie.
Toute personne qui se trouvait près de lui là où il étudiait, guérissait. En conséquence, il vaut la peine d'étudier ses ouvrages à côté de sa tombe.
Rabbi Yoël, l'auteur du Beth 'Hadach, était un génie. Au début, il vécut dans la pauvreté et au titre de Rav de la communauté, recevait un maigre salaire. Le soir, il cherchait une petite bougie pour étudier. Son corps tremblait du grand froid et pour se réchauffer, allait au café pour acheter une petite bouteille de boisson alcoolisée pour continuer à étudier la Torah.
Les résidents de la localité ne savaient pas que Rabbi Yoël étudiait la nuit à la lumière de la bougie, et pensaient que chaque soir, il dormait et buvait des boissons alcoolisées, et qu'il n'était pas digne d'être Rav de la communauté.
Les membres du comité écrivirent une missive au Rav : « À compter de ce Chabbath, le Rav n'occupera pas la place officielle du Rav de la communauté». Ils confièrent la lettre au bedeau du Rav qui devait la transmettre au Rav.
La veille de Chabbath, le Rav sortit dans la cour pour laver son visage en l'honneur du Chabbath. Deux oiseaux arrivèrent et piaillèrent. Le Rav dit alors à son épouse : « Mazal tov. »
- Pourquoi Mazal Tov ? demanda la Rabbanite.
- J'ai entendu dans le langage des oiseaux que trois émissaires d'une ville s'apprêtent à venir, prépare s'il te plaît un grand repas en l'honneur du Chabbath pour ces invités, répondit le Rav.
- Quel grand repas ? Nous avons du mal à nous nourrir nous-mêmes, répondit la Rabbanite.
Le Rav, imperturbable, lui répondit : « Prends un emprunt et achète avec largesse, qu'on ne manque de rien. »
Au même moment, le bedeau prenait la lettre, mais ne savait pas comment la transmettre au Rav. Il sera certainement triste ce Chabbath, se dit-il. Mais d'un autre côté, si je ne lui donne pas la lettre, on me renverra. Le bedeau décida qu'il était préférable qu'il soit renvoyé plutôt que d'attrister le Rav et de ce fait, il ne remit pas la missive au Rav.
La veille de Chabbath, les trois émissaires arrivèrent à la maison du Rav qui les accueillit avec beaucoup d'honneur. Lorsque le Rav arriva à la synagogue et se dirigea vers sa place, plusieurs personnes voulurent l'arrêter pour éviter qu'il ne s'y assoie. Le bedeau se pressa dans leur direction en leur demandant de ne pas l'empêcher de s'asseoir : « Le Rav ne sait encore rien, je ne lui ai pas encore donné la lettre, je la lui donnerai à l'issue du Chabbath», leur glissa-t-il discrètement.
Le Motsaé Chabbath, le Rav appela son bedeau et lui dit : « Je suis au courant de l'histoire de la lettre, par le mérite que tu n'as pas voulu m'attrister le Chabbath, tu auras un fils qui illuminera le monde par sa Torah… »