רַבִּי אֶלְעָזָר הַקַּפָּר אוֹמֵר, הַקִּנְאָה וְהַתַּאֲוָה וְהַכָּבוֹד מוֹצִיאִין אֶת הָאָדָם מִן הָעוֹלָם.
« Rabbi Éléazar Hakapar dit, la jalousie, les plaisirs matériels et la vanité expulsent l’homme du monde. » (Maxime des Pères, Chapitre 4, Michna 21)
Nos Sages citent un récit extrait du Tana’h pour illustrer chacun des défauts énumérés dans notre Michna :
Ainsi à propos de la jalousie, nous découvrons dans le livre de Bamidbar-Nombres (chp16) que Kora’h courut à sa perte, à cause de la jalousie qu’il éprouva envers Moché, le grand leader d'Israël et envers son cousin Élitsafan ben Ouziel, nommé prince de la tribu de Kéhat.
À propos des plaisirs matériels, on apprend que Gué’hazi était obsédé par le désir de s'enrichir et il fut maudit par le prophète Élicha (Élisée) pour avoir pris de l’argent de Naaman. Finalement, Gué’hazi et sa descendance furent frappés par la lèpre. (Rois II, 5)
Quant à Jéroboam, il fut la personnification de la vanité. En effet, il n’hésita pas à fabriquer deux veaux d’or et à empêcher les Juifs de monter à Jérusalem, pour la seule raison que s’il se rendait au Bet-Hamikdach, il ne serait appelé que le deuxième pour monter à la Torah, après Ré’havam, fils de Chlomo. Son égo n'aurait en effet pas pu tolérer une telle infamie… (Rois I, 12)
Rabbi Moché Alchekh explique cette Michna d’une manière originale :
« Les interdits de la Torah appartiennent à deux catégories. Il y a ceux qui se rapportent aux relations entre l’homme et D.ieu - ben adam laMakom, et ceux qui se rapportent aux relations humaines - ben adam la‘havéro. Après réflexion, force est de remarquer que la jalousie est la cause de tous les maux qui affectent les relations humaines. Ainsi, Caïn, jaloux de son frère Abel, en vint à commettre le premier meurtre sur terre. Joseph fut haï par ses frères qui le jalousaient. Ce terrible défaut entraîne médisance, querelles, voire coups, blessures et vols… Quant aux commandements dont la transgression ne concerne que le Ciel, ils dérivent tous de la course effrénée aux plaisirs matériels, qui entraîne la dépravation des mœurs, la consommation de mets interdits »
« Mettre fin à cette dérive morale est possible, poursuit le Alchekh Hakadoch. Il y a un remède à la jalousie, et il y en a aussi un contre la soif des plaisirs. Les portes de la téchouva sont grand ouvertes. Or, l'une des conditions sine qua non au repentir consiste à se rabaisser, et à prier avec humilité pour avoir désobéi à la volonté divine. De même, il faut solliciter le pardon des personnes qui ont été victimes de cette jalousie. Celles qui sont à la poursuite de l’honneur n’accepteront pas de se détrôner et de s’amoindrir. Leur vanité sera donc la cause de leur perte ».
Il ressort donc de cette Michna, que la jalousie et l’emprise des passions ne sont incurables que lorsqu’elles sont associées à l’orgueil.