Le Rabbi Aharon miKarlin écrit : « Il n’y a pas de Mitsva explicite d’être joyeux et il n’y a pas de faute explicite dans la Torah concernant celui qui est triste. Cependant, la joie peut amener l’homme à un niveau élevé comme aucune autre Mitsva ne peut le faire. L’insensibilité et la tristesse peuvent faire chuter l’homme comme aucune autre faute ne peut le faire. »
Notre Service divin inclut l’accomplissement des Mitsvot, mais également la qualité avec laquelle on les accomplit et la joie fait partie des moyens mis en œuvre pour rendre notre Service divin plus vertueux. Par exemple, celui qui ressent de la joie et de l’enthousiasme dès le matin n’aura aucune difficulté à se lever, prier et remplir ses obligations journalières. .
Si nous considérons la valeur des Mitsvot et le mérite qu’elles nous apportent dans ce monde-ci comme dans le monde futur, comment peut-on ne pas se réjouir dans leur accomplissement ? Concernant celui qui reste malgré tout triste, cela démontre un manque de foi qui est l’une des causes principales de la tristesse.
Imaginons un homme qui rentre de son travail un jour de canicule, et qui demande à son fils un verre d’eau. Ce dernier le lui amène en disant : « Tiens, voici ce que tu as demandé ! » avec un ton inconvenant et un manque de motivation évident. Le fils a fait ce que le père lui a demandé sans pour autant accomplir sa volonté. De même, un homme peut suivre en tout point ce que la Torah ordonne sans pour autant accomplir la volonté de D.ieu, qui est d’être servi avec joie et enthousiasme.
La joie ne doit pas être dépendante de notre humeur, du moment présent ou encore de raisons spécifiques. L’homme est censé avoir une emprise sur sa joie, il peut décider de la ressentir même dans les périodes qui ne s’y prêtent pas. Par exemple, nous devons suivre l’ordonnance « Tu te réjouiras dans tes fêtes » et cela ne prend absolument pas en compte notre disposition d’esprit de l’instant. Au cours de notre histoire, beaucoup de nos Tsadikim se sont réjouis justement dans les moments de peine, et c’est cette attitude qui a annulé les mauvais décrets.
Quelles sont les façons de ressentir la joie ?
1. Le premier fondement de la joie est de sentir sa propre grandeur, comme dans le verset : « Son cœur s’est enorgueilli dans les voies d’Hachem ». La racine de la joie est de ressentir le verset « Pour moi a été créé le monde ». Nous comprenons alors à quel point chacun de nos actes est important et significatif. Mais si nous pensons que nous-mêmes et notre vie ne valent rien, que nous ne sommes qu’une création parmi tant d’autres, nous n’arriverons jamais à la joie. Nous devons ressentir que notre travail sur Terre est indispensable et unique, de là viendra notre satisfaction.
2. Si nous prenons en considération l’influence des Mitsvot dans le monde céleste, notre Service divin sera empreint de joie. Particulièrement si l’on réalise la chance extraordinaire qui nous est offerte de servir D.ieu tous les jours de notre vie, c’est une proximité avec Hachem que même les anges n’ont pas la possibilité d’atteindre.
Le livre Avodat Hakodech nous dévoile qu’il y a deux parties dans le mérite de chaque Mitsva : celui qui provient de la Mitsva elle-même et celui issu de la joie que procure son accomplissement. Le plus surprenant est que la valeur de la joie est plus grande que celle de la Mitsva elle-même !
3. Efforcez-vous de sourire en toute situation, cela vous donnera de l’enthousiasme et de la joie dans le Service divin. Il est préférable de commencer dès le matin, au moment où les épreuves ne vous assaillent pas encore, pour que cette sensation positive vous accompagne et s’amplifie tout au long de la journée. Lorsque vous entendez une bonne nouvelle concernant votre ami, réjouissez-vous avec lui, même de façon artificielle, comme cela, la jalousie s’éloignera de vous et vous vous habituerez à vous réjouir pour votre prochain.
4. Recherchez la joie dans votre vie quotidienne. Soyez sensible et attentif aux situations et aux pensées qui engendrent des sentiments positifs. Ne considérez pas cela comme secondaire, car tout ce qui fait éclore la joie a beaucoup de valeur. Nous pouvons changer notre point de vue sur les événements de la vie et choisir de passer de la tristesse ou de l’indifférence à la joie, même lorsque la situation nous paraît insignifiante ou négative au premier abord.
Au fil du temps, vous découvrirez que la joie a pénétré votre cœur, que vous avez la faculté de vous réjouir de situations qui vous attristaient auparavant
5. Recherchez toutes les occasions de réjouir les autres, vous ressentirez par là le bien qui est en vous et vous intérioriserez la Mida de la joie.
6. Le Nétivot Chalom affirme que le travail sur les Midot est source de joie. De façon naturelle, l’homme aspire à la perfection et s’il ne ressent pas que ses actes suivent la voie de cette aspiration, il restera triste, et ce, pour trois raisons : tout d’abord, il se sentira vulnérable dans les situations qui ne se passent pas suivant sa volonté, ensuite, l’homme a un besoin intrinsèque de sentir qu’il progresse, ce qui est l’un des fondements de la joie, enfin, ses mauvaises Midot seront comme des voiles face à la lumière de D.ieu et cela le mènera à la tristesse.
7. L’étude de la Torah, sous toutes ses formes, procure de la joie, car la Torah édifie l’âme et réjouit le cœur.
8. La musique engendre également la joie : « Par les mélodies joyeuses, tu attireras la joie d’en haut ».
9. Choisissez une Mitsva que vous accomplirez chaque jour avec joie, en considérant la satisfaction que vous procurerez à votre Créateur.