Les Sages de la Grande Assemblée (Aneché Knesset Haguédola) ont eut le mérite d’être les premiers à résider en Terre d'Israël après la destruction du premier Temple. Ils furent les guides spirituels de tout un peuple lors du second Temple.

La Grande Assemblée était composée de 120 membres. C’étaient les grands Sages de la génération qui ont dirigé le peuple au moment du retour en Terre d’Israël après l’exil de Babel.

Ils sont les héritiers de la Torah orale transmise par Moché Rabbénou, comme en témoigne le premier enseignement des Pirké Avot : « Moché a reçu la Torah sur le Sinaï et l’a transmise à Yéhochou’a. Et Yéhochou’a l’a transmise aux anciens, et les anciens aux prophètes, ceux-ci à leur tout l’ont transmise aux Sages de la Grande Assemblée ».

Ils ont mérité d’être les premiers à retourner en Israël après la destruction du premier Temple et l’exil de Babel qui a duré 70 ans. Ils furent les dirigeants du peuple durant la periode où le second Temple fut érigé. Parmi les premiers membres de la Grande Assemblée, on pouvait compter des prophètes comme ‘Hagui, Zékharia, ou encore Malakhi, mais également les dirigeants de Yéchivot comme ‘Ezra Hassofer (le scribe), ou bien Mordékhaï de la Méguila d’Esther. De nombreux Sages juifs de la même génération faisaient également partie de la Grande Assemblée.

Dans le cœur de ces grands de la génération, vibrait un profond espoir au retour de la royauté juive en Terre Sainte. A cela s’ajoutait le sentiment de responsabilité, décidé par le Ciel, de faire resplendir la grandeur du peuple selon les directives de la Torah.

Du fin fond de l’exil, ils ont mérité de voir la lumière qui a jailli de l’espoir de tout un peuple de pouvoir à nouveau fouler la Terre de Jérusalem et ainsi rendre la splendeur d’antan du sanctuaire.

Inspirés par la Providence Divine, ces Sages ont essayé de comprendre le fil de l’Histoire au travers des événements. L’événement phare du retour des exilés sur leur Terre leur a permis de mieux comprendre les évènements du siècle dernier qui correspond à la destruction du premier Temple et de l’exil de Babel. Dans leurs immenses connaissances, ils ont su déceler le message extraordinaire du secret de la pérennité du peuple juif. Malgré la terrible obscurité de la destruction du premier Temple et de l’exil qui a suivi, s’est dévoilée l’infini puissance du Créateur : « Si ce n’est la volonté d’Hachem, comment un mouton peut-il survivre seul parmi 70 loups affamés ? ». La survie du peuple juif, après de nombreuses exterminations et pogroms, démontre clairement l’intervention divine dans toute l’Histoire.

Les Sages de la Grande Assemblée ont su rétablir le véritable sens de l’Histoire après les terribles évènements de la destruction du Temple. De retour en Terre d’Israël, ils ont ressenti la lourde responsabilité qui les attendait.

Au fil des exils mouvementés, leur expérience a su être déterminante. Si l'on jette un regard attentif sur le passé, ils ont laissé de côté le remède nécessaire pour reconstruire le peuple, remède qui est la solution à bon nombre de problèmes : l’étude de la Torah. C’est pour cette raison qu’ils ont accentué leurs efforts sur le développement de la Torah après le retour d’exil.


L'excellence

Ainsi, ils ont enseigné (Pirké Avot 1,1) : « Soyez circonspects dans vos jugements, formez de nombreux disciples, faites une haie autour de la Torah… ». C'est-à-dire que, quelque soit la situation, il faut étudier la Torah et porter de bons jugements et enseigner aux autres la Torah, tout en mettant en place des barrières pour la préserver.

Les Sages de la Grande Assemblée ont enseigné bien plus que trois choses, mais ces enseignements servaient de modèles d’excellence dans leurs actions.

« Soyez circonspects dans vos jugements » : ces paroles s'adressent aux Dayanim (juges rabbiniques). Leurs jugements doivent prendre en compte chaque élément afin de rendre une décision impartiale. Une décision hâtive peut provoquer des erreurs de jugements à l’encontre des principes de la Torah.

« Formez de nombreux disciples » : cet enseignement vise à établir de nombreux élèves afin de préserver la Torah au sein du peuple juif. L’objectif est de les former pour qu’ils puissent acquérir une autonomie et faire partie de la chaine de transmission de la Torah. A cela s’ajoute l’apprentissage d’une bonne conduite et d’une pensée adéquate pour faire face à la vie.

« Faites une haie autour de la Torah » : de la même manière qu’une haie a pour but de marquer la limite au-delà de laquelle on n’est plus protégé, ainsi les barrières de la Torah ont été instaurées pour préserver l'homme de la faute et pour que la Torah ne soit pas transgressée. Prenons l’exemple du Chabbath pour lequel nos Sages ont institué la notion de "Mouktsé" (se garder de déplacer certains objets) afin de préserver la sainteté du Chabbath. On retrouve également ces interdits dans d’autres domaines, comme la Cacheroute ou la Téfila. Le seul but étant d’éviter de transgresser l’interdit de la Torah en lui-même.


Rédaction de nos prières quotidiennes

Les Sages de Grande Assemblée ont également rédigé le texte des Téfilot et des bénédictions. Il est vrai que la Téfila peut être exprimée de manière naturelle, mais elle nécessite un encadrement et un texte écrit. Les émotions dépendent de la situation de la personne. Les sentiments ne sont pas les mêmes chez une personne en bonne santé par rapport à une personne malade. Une personne vigoureuse et pleine d’entrain ne prie pas de la même manière qu’une personne fatiguée et faible. C’est pourquoi, il est important que la Téfila soit définie dans un cadre bien précis, pour qu’elle porte ses fruits auprès d’Hachem.

Trois Téfilot ont été rédigées : ‘Arvit, Chah’arit et Min’ha, afin d’être toujours en contact avec Hachem. En période de joie comme en période de tristesse, en bonne santé ou en étant malade, il faut prier notre Créateur. La Téfila ne dépend pas de notre humeur. Si nous devions attendre notre bon vouloir, il s’écoulerait de nombreux jours sans aucune Téfila. En revanche, si la Téfila est continue, cela concrétise une volonté de toujours être proche d’Hachem, quelque soit les épreuves.

Le Siddour est certainement l’un des livres les plus profonds de la Torah orale. Il est rempli de secrets basés sur la Kabbala et inspirés par l’esprit divin. A notre époque, lorsque nous prions dans un Siddour, nous sommes immédiatement connectés à la dimension spirituelle des Sages de la Grande Assemblée. Une Téfila récitée avec les bonnes intentions a le pouvoir de percer les cieux et d’atteindre le trône divin.

La Téfila regroupe toutes les sortes de demandes et désirs de l’individu, comme de la collectivité. Celui qui s’approfondit dans le texte de la Téfila pourra trouver l’expression de ses sentiments personnels ainsi que les émotions et les souhaits auxquels il aspire. La Téfila est l’expression des sentiments du cœur de tout un chacun.