Quand Mickael immigra de France en Israël en 2013, il n’avait pas prévu qu'il tomberait si bas.
Son BTS de gestion en poche et sans attache amoureuse, il décida de s'installer dans le pays où coulent le lait et le miel.
Apres cinq mois passés à l’oulpan pour apprendre l’hébreu, il s'installa à Tel Aviv, espérant ainsi trouver du travail rapidement. Malheureusement, avec son hébreu approximatif, il dû se résoudre à occuper une série d’emplois au salaire minimum légal de 25 shekels (un peu plus de six euros) de l’heure, ce qui était loin de couvrir ses besoins quotidiens.
Un jour, alors qu'il épluchait les petites annonces, il lu cette offre en français : "Devenez traders et gagnez 8500 shekel (2000€) par mois plus commissions - formation assurée." Sans hésitez, il postula et fut embauché.
Son travail consistait à appeler des gens en France et à les persuader d’ « investir » dans un produit financier appelé « FOREX ». Les clients misaient leur argent sur l'augmentation ou la diminution du cours de la monnaie sur les marchés internationaux dans un temps donné court. Si leurs prédictions étaient bonnes, ils gagnaient de l’argent. S’ils se trompaient, ils perdaient tout l’argent qu’ils avaient placé sur cette « transaction ».
La priorité : faire en sorte que le client fasse un premier dépôt pour lui faire perdre cet argent ensuite. Pour leur inspirer confiance, Mickael devait s'inventer des études à HEC, des années d'expériences en finance ou encore une vie de famille. Tout était bon pour amadouer un client. D'ailleurs, la devise de la société était claire: « Laissez votre conscience à la porte. »
Au début, Mickael était tellement content de bien gagner sa vie qu'il arrivait à faire taire sa mauvaise conscience. Mais plus les mois passaient, plus Il se sentait mal de demander de l’argent à des personnes qui semblaient être démunies et sans défense.
Lui qui avait toujours été si droit, comment s'était-il retrouvé à faire ça ? Est-ce que le besoin de gagner sa vie peut justifier de voler l'argent des autres ?
Sa culpabilité grandissait jusqu'au jour où un client potentiel lui dit : "Vous m'avez convaincu, je vais investir toutes mes économies. Vous comprenez, je suis à l’hôpital car j’ai un cancer. Grâce à cet argent, après ma mort, mes enfants ne manqueront de rien".
C'en était trop... Il arrêta la vente sur le champ et démissionna de cette vaste industrie sans honneur.
Depuis, Mickael a retrouvé du travail. Même s'il est loin des salaires qu'il gagnait dans le FOREX, il peut désormais dormir tranquille en sachant qu'il respecte le 8ème commandement : "Tu ne voleras point".
En plus d'enfreindre un commandement très grave de la Torah en volant l'Etat ou des particuliers, les personnes qui tombent dans ces filets entraînent un ‘Hiloul Hachem (profanation du nom Divin) considérable. Comme l'expliquent nos Sages, c'est l'une des seules fautes par laquelle il n'y a pas de repentir possible, sauf la mort du fautif.
Un tel comportement est immonde aux yeux d'Hachem et ne peut en aucun cas être source de bénédiction. Certes, ces personnes, dans un premier temps, vont gagner beaucoup d'argent, mais un jour ou l'autre, la réalité les rattrape.
Pour ces raisons, il faut fuir toutes ces entreprises comme la peste. Et même plus que la peste, simple maladie physique, alors que ces montages frauduleux peuvent détruire nos âmes et notre moralité, bref notre mission de Juif sur terre qui est d'apporter de la sainteté dans le monde.