A la fin des remontrances qu’Hachem adresse à son peuple, Il dit (Vayikra 26, 41) : « Ou alors leur cœur incirconcis se soumettra ». L’explication du Yalkout est celle-ci : Du moment où leur cœur s’est soumis, immédiatement ils furent pris en miséricorde, d’où l’emploi des termes "Ou alors".

Le Or Ha’haïm Hakadoch précise : Ils ont dit "Ou alors" parce qu’ils différèrent leur venue dans le pays de leurs ennemis afin que leur cœur incirconcis se soumette. A l’aide de cette soumission, leurs fautes seront pardonnées et ils n’auront pas besoin de subir une autre forme d’expiation.

Dans la même voie, le verset dit (Malakhim I, 21, 29) : « Tu as vu comme A’hav s’est soumis devant moi », que nos Sages ont commenté : « Un remords est préférable à cent flagellations ». Ils ont ajouté (Ibid.) : « Alors leurs cœurs se soumettront… et alors leur crime sera expié ». Rav Yé’hezkiel Lévinstein, de mémoire bénie, disait que la majorité des remontrances dont il est question avaient pour origine leur insoumission à D.ieu. Et c’est ce qui fut revendiqué à Pharaon (Chémot 10, 3) : « Jusqu’à quand refuseras-tu de t’humilier devant moi ? »

Rachi explique que l’expression "t’humilier" signifie "te faire pauvre et humble devant moi". Et Pharaon c’est le Yétser Har’a, le mauvais penchant, nous le voyons dans la Iguéret que le Rambam adresse à son fils : « Et sache, mon fils, que Pharaon, roi d’Egypte, est véritablement le mauvais penchant ». Il découle de tout ceci que l’essentiel du mauvais penchant de l’homme est son orgueil qui l’empêche de se soumettre. Alors, pour l’y contraindre, D.ieu lui envoie des épreuves et à partir du moment où il corrige son comportement, Il l’en libère.

La prière peut jouer ce rôle et amener l’homme à se soumettre car c’est là son essence-même, comme il est expliqué dans l’ouvrage ‘Hovot Halévavot : « Il convient que tu saches, mon frère, que l’intention de la prière n’est qu’espérer en D.ieu et se soumettre à Sa grandeur ». Il est expliqué dans Marpé Lanéfech que lorsque nous prions, l’âme se soumet à D.ieu et atteste de Sa grandeur.

C’est là l’essentiel de cette Mitsva : reconnaître la grandeur de D.ieu afin de pouvoir davantage nous y soumettre.

La raison pour laquelle la prière amène à cet état de soumission est qu’elle est basée sur une compréhension parfaite que toute notre vie et toutes nos voies dépendent de D.ieu et que tous nos désirs ne peuvent s’accomplir sans Sa volonté.


Extrait du futur livre "Ma Pensée Juive (tome 1)" (Editions Torah-Box), (c) Tous droits réservés