Il est écrit dans la Torah (Dévarim 16, 14-15) « Tu te réjouiras pendant la fête, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévi et le converti, l’orphelin et la veuve qui vivent dans ton entourage. Sept jours tu fêteras pour Hachem, ton D.ieu, à l'endroit qu’Hachem aura choisi, afin qu’Il te bénisse dans tes récoltes, et toutes tes entreprises, et ainsi tu ne seras que joyeux ».
Le Rambam écrit (Hilkhot Yom-Tov, chap.6, Loi 17) : « Un homme a l’obligation pendant la fête de se réjouir lui, sa femme et ses enfants, et tout son entourage. Et la Mitsva de réjouir chacun selon ses besoins, comment va-t-il l’accomplir ? Il donnera des douceurs aux enfants, et à sa femme, il achètera de beaux vêtements et des bijoux, suivant ses moyens. Et lui-même et les hommes qui l’entourent se réjouiront en mangeant de la viande et en buvant du bon vin ».
Se réjouir et réjouir
Le Rav 'Haïm Vital témoigne à propos de son Maître le Ari ‘Zal (Chaar Hamitsvot, 37b) en ces termes : « Au sujet de ses traits de caractère tels que le don de soi ou bien l’indulgence, mon Maître ne s’est jamais enorgueilli en s’habillant avec de très beaux vêtements, même son alimentation était très légère. Mais concernant son épouse, il faisait très attention de l’honorer et de lui offrir tous les vêtements qu’elle désirait, même s’il n’en avait pas les moyens ». Il est clair que tout ce qu’un homme doit faire pour contenter la volonté de sa femme doit rester dans les limites du respect des règles de pudeur et ne doit pas lui offrir des vêtements provocants. Car en les portant, cette femme transgresserait de graves interdits de la Torah, tels que d’attirer le regard des hommes sur elle, comme il est dit dans le Chém’a Israël : « Tu ne t’égareras pas après ton cœur et après tes yeux ».
Le Rambam écrit : « Lorsque l’on mange en l’honneur de la fête, on a l’obligation de nourrir le converti, l’orphelin, la veuve, avec les autres pauvres. Au contraire, celui qui ferme sa porte, mange et boit avec sa femme et ses enfants, égoïstement, sans en faire profiter les pauvres, ne se réjouit pas au nom de la Mitsva, mais ne mange que pour contenter son estomac ».
Il n’y a pas de plus grande Mitsva devant Hachem, que celle « de réjouir le cœur des pauvres, des orphelins, des veuves, et des convertis ». Ce faisant, il ressemble, si l’on peut s’exprimer ainsi, à Hachem, comme il est dit : « Il redonne goût à la vie à ceux qui sont humiliés, ainsi qu’aux déprimés ».
A l’époque du Beth Hamikdach, les Bné Israël avaient la Mitsva de réjouir les Cohanim et les Léviim [comme il est écrit : Tu te réjouiras, toi... et le Lévi »], parce qu’ils servaient au Beth Hamikdach et enseignaient les lois aux Bné Israël, comme il est écrit « Vous enseignerez les lois et les commandements aux Bné Israël ». De nos jours, où le Beth Hamikdach n’est pas reconstruit, il nous reste la Mitsva d’aider ceux qui étudient la Torah jour et nuit, enseignent comment se comporter selon celle-ci, et remplissent, en quelque sorte, la fonction des Cohanim et des Léviim, comme le disent nos Sages (Traité Ména'hot 110a) : « Les Talmidei 'Hakhamim, qui étudient la Torah, équivalent aux Cohanim qui servaient dans le Beth Hamikdach ».
Mikvé Tahara
C’est une bonne habitude de se tremper dans un Mikvé la veille de la fête. Et celui qui peut aussi le faire toute l’année, chaque veille de Chabbath, que vienne sur lui la bénédiction, et il méritera par cela de purifier son âme et ses pensées.
Manger la veille de fête
On ne mangera pas de pain ou de gâteau la veille de la fête, à partir de la dixième heure du jour afin de manger avec appétit la quantité de pain suffisante pour la Mitsva de la Soucca du premier soir (Voici le calcul de cette dixième heure : il faudra compter le nombre d’heures du jour et celui de la nuit. Si, par exemple, le résultat est que le jour dure quatorze heures et la nuit, dix heures, on divisera les quatorze heures de la journée en douze, et on obtiendra la valeur d’une heure journalière. A partir de là, on comptera dix heures).
En cas de besoin, il sera permis de manger jusqu’à cinquante grammes de pain ou de gâteau, mais pas plus. Cependant, il sera permis de consommer les fruits, les légumes, la viande et le poisson, à condition de ne pas s’en rassasier.
Préparer une flamme pour la fête
Les décisionnaires rabbiniques ont interdit d’allumer un feu nouveau pendant Yom Tov, que ce soit avec des allumettes ou un briquet. Néanmoins, ils ont permis d’utiliser une flamme déjà existante pour allumer un autre feu. Pour cette raison, il faudra allumer une bougie avant la fête, qui dure au moins vingt-quatre heures, afin de pouvoir en utiliser la flamme pour allumer le gaz et cuisiner. C’est ce qu’on appelle « allumage d’un feu à un autre ». Il faudra faire attention de ne pas éteindre l’allumette qui aura servi à transporter la flamme, mais la laisser s’éteindre toute seule en la posant sur un endroit sécurisé.
Allumer les Nérot pour la fête
Il est recommandé que les femmes allument les Nérot avant l'entrée de la fête comme elles le font pour Chabbath. Cependant, certaines femmes allument la nuit, juste avant le Kiddouch. Elles ont sur qui s’appuyer pour agir ainsi.
Certains ont l’habitude d’allumer sept Nérot dans la Soucca, en l’honneur des sept "Ouchpizin"qui y sont invités.
Où doit-on les allumer ?
Si la Soucca est grande, on y allumera les Nérot, car c’est l'endroit où l’on mange. Cependant, si l’on craint que cela puisse provoquer un incendie, même si le risque est minime, on les allumera à la maison.
La bénédiction
Avant l’allumage, la femme prononcera la bénédiction suivante : « Baroukh ata Hachem, Elokénou Mélekh ha'olam, acher kidéchanou bémitsvotav vétsivanou léhadlik ner chel [à Chabbath, elle mentionne : Chabbath Vé] Yom Tov », et seulement après allumera.
Bien que la veille de Chabbath, la majorité des femmes achkénazes prononce la bénédiction, et seulement après, allume, si Yom Tov ne tombe pas un Chabbath, alors elles diront la bénédiction et ensuite allumeront les Nérot. Cette façon de faire, vient du fait qu’il y a un doute pour savoir à quel moment elles reçoivent Chabbath : au moment de l’allumage ou bien au moment de la bénédiction ! Par conséquent, elles allument avant de faire la bénédiction. Par contre, pour Yom Tov, du fait qu’il est permis d’allumer d’un feu à un autre, le problème ne se pose pas, et il sera donc permis d’allumer après la bénédiction.
"Chéhé’héyanou"
Les femmes ne diront pas la bénédiction "Chéhé’héyanou" à l'allumage, car on la mentionne pendant le Kiddouch de Yom Tov ("Or Zarou'a" au nom du Talmud Yérouchalmi, "Teroumat Hadéchen"). Il se trouve ainsi que celles qui ont la coutume de la dire rencontrent un problème d’interruption entre le moment de la bénédiction et l’allumage. Il est bien de leur enseigner d’arrêter cette coutume.
Cependant, les femmes qui font quand même cette bénédiction au moment de l’allumage ne répondront pas "Amen" au "Chéhé’héyanou" du Kiddouch, de crainte que ce ne soit considéré comme une interruption entre la bénédiction sur le vin et le moment de boire. Les femmes achkénazes ont le droit de répondre "Amen" à celle-ci pendant Souccot, mais pas pendant Chavouot.