Un survivant de la Shoah qui avait perdu sa famille, a décidé de fonder une famille sans dévoiler à ses enfants qu'ils étaient juifs.
Il habitait au Brésil, et, lorsque son fils atteint l'âge de la Bar-Mitsva, il l'emmena dans un grand centre commercial et lui dit qu'il pouvait choisir le cadeau qu'il désirait en ce jour d'anniversaire. Le père s'attendait à ce que son fils choisisse un jeu amusant ou autres, mais contre toute attente, son fils se dirigea vers une boutique d'articles religieux, et là-bas, une ‘Hanoukia de bois attira son regard. Il décida que c’était ce qu'il désirait et rien ne put le faire changer d'avis.
Son père tenta de le raisonner et le pousser à acheter autre chose que ce vieil objet d'antiquité. Cependant, l'enfant insistait, mais le vendeur refusait de vendre cette pièce particulière, car elle avait une histoire qui lui tenait à cœur : cette ‘Hanoukia avait été construite par un Juif dans les camps de concentration pour qu'au moins quelques Juifs puissent réaliser une Mitsva supplémentaire. Bien que le danger était de taille, il le fit pour renforcer leur "état d'esprit". La ‘Hanoukia a survécu, c'est pourquoi le vendeur lui portait une attention particulière.
Le fils insista auprès de son père qui, après avoir proposé une grande somme d'argent au vendeur, obtint cette pièce d'une grande rareté. Le fils la montra à tout le monde et en était très fier.
Un jour, cette ‘Hanoukia de bois glissa des mains du jeune homme et se cassa. Celui-ci versa des larmes chaudes tandis que ses parents essayaient, tant bien que mal, de le consoler. Ils décidèrent de recoller les morceaux comme ils pouvaient.
Lorsqu'ils se mirent à l'ouvrage, ils trouvèrent un petit papier, un message de l'artisan qui l'avait confectionné, sur lequel il avait raconté son histoire : il avait amassé des bouts de bois dans le camp avec lesquels il avait fabriqué cette ‘Hanoukia afin de relever le moral de ses confrères et de leur permettre d'accomplir la Mitsva. Il ajoutait une demande à celui qui trouverait ce papier : d'allumer les bougies pour l'élévation de son âme et de celle de sa famille. Puis, il signa « Chlomo Lewin ».
Lorsque le père du jeune homme lut ce message, il s'effondra et perdit connaissance. Lorsqu'il revint à lui, il s'effondra à nouveau. Il s'avérait que l'auteur de cette missive était son propre père.
Ses enfants découvrirent avec stupeur qu'ils étaient juifs. Ils étaient persuadés que cette ‘Hanoukia leur était parvenue pour leur transmettre un message du ciel.
La famille décida par la suite d'emménager à proximité d'une communauté juive, et avec le temps, se rapprocha du judaïsme grâce à la Messirout Néfech (don de soi) de leur grand-père.
Mme Feiga Lubecki