La situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui est assez comparable à celle du temps de ‘Hanouka, période de Galout (exil) en Eretz Israël, où nombreux étaient ceux qui se laissaient séduire par la culture grecque jusqu'à ce qu'Hachem envoie la punition par l'intermédiaire de l'occupant grec.
De nos jours, la culture Goy pénètre partout, jusqu'à l'intérieur de nos maisons, à tel point que nous ne nous en rendons même plus compte, tellement c'est devenu normal, tellement nous nous y sommes habitués. Et malheureusement, bon nombre d'entre nous se laissent tenter. Hachem nous parle, nous envoie des messages qu'il faut décoder. Nous sommes troublés par les événements, horrifiés, nous avons peur, mais qu'en faisons-nous ? La disparition de Tsadikim dans des circonstances surnaturelles sera-t-elle gratuite ?
La Messirout Néfèch (don de soi) des 'Hachmonaïm a mis à jour l'étincelle éternelle enfouie en chacun de nous, et c'est elle qui nous permettra de surmonter les périodes difficiles où Hachem voile Sa face. Ceci est le sens du miracle de la fiole d'huile, dont la commémoration a été fixée pour les générations futures.
Nous constatons au fil des écrits des prophètes que tout décret divin est lié à une lacune spirituelle chez la génération concernée, et, grâce à ce décret, le peuple fait Téchouva, réparant ainsi la faute en question.
Les Grecs furent les premiers à vouloir exterminer spirituellement le peuple juif. Pour quelle raison ?
Le but du monde est qu'Israël révèle aux nations la grandeur d'Hachem. Toutefois, Hachem a également placé chez les Goyim un désir d'influencer Israël vers le mal, au moyen de toutes sortes de décrets. C'est ce que nous voyons dans la lutte de Ya’acov Avinou avec l'ange d'Esav. Il n'a certes pas réussi à vaincre Ya’acov Avinou, mais le fait qu'il soit parvenu à le blesser à la hanche, cela signifie, nous enseigne le Zohar, qu'il a affaibli ses descendants. À partir du moment où une faille se trouve en nous, c'est par cette brèche que les Goyim sont plus forts que nous. Pour remplir notre rôle dans ce monde, nous devons être entiers, sans faille, dans notre service d'Hachem.
À ‘Hanouka, ce n'est que lorsque les 'Hachmonaïm sont arrivés à un degré de Messirout Néfèch intense qu'ils ont pu sortir vainqueurs. Le miracle de la fiole d'huile, qui, du point de vue hilkhatique, n'était pas du tout nécessaire, comme nous le savons, fut un signe envoyé du ciel pour leur dire que l'étincelle de Torah enfouie au fond d'eux-mêmes avait refait surface. ‘Hanouka vient donc nous enseigner que le seul moyen d'échapper aux décrets d'extermination est de se renforcer intérieurement dans sa ‘Avodat Hachem. C'est la signification de : « ‘Al Hanissim » « Tu as livré les impurs aux mains des purs, les méchants aux mains des justes… ». Le vrai miracle était justement cela, que les purs aient su garder leur pureté et les vertueux leur vertu.
Comment arriver à un tel degré de Messirout Néfèch ?
Rav Israël Salanter dit que l'homme ne peut surmonter sa nature profonde sans Siyata Dichmaya (aide d'Hachem). Mais comment obtenir cette aide ? Quand l'homme fait tout ce qui est en son pouvoir avec Yirat Chamayim (crainte du Ciel), Hachem lui envoie l'aide divine. Avraham Avinou s'est jeté dans la fournaise contre toute logique pour sanctifier le nom divin, parce que c'était ce qu'il fallait faire dans cette situation. C'est pourquoi il en est sorti sain et sauf. Quand la chute semble inéluctable, mais que l'on continue à placer sa confiance en Hachem, c'est là que le miracle se produit.
Mais comment savoir si l'on est dans la bonne voie ? La Torah mentionne l'éventualité de faux prophètes, qui est peut-être la pire des épreuves ! Il est dit dans la Parachat Réé (Dévarim 13,4) : « Tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce visionnaire, car l'Éternel, votre D.ieu, vous met à l'épreuve pour tester si vous L'aimez de tout votre cœur et de toute votre âme ». L'amour permet de percevoir la vérité là où le cerveau humain s'embrouille. Il nous est demandé de faire preuve d'une Ahavat Hachem (amour de D.ieu) au-delà des limites, c'est ce qui permet de résister à l'épreuve. Il ne suffit pas de faire notre devoir, il faut se surpasser. C'est ce qui s'est passé à ‘Hanouka où la partie semblait bel et bien perdue. La victoire d'une poignée de Cohanim sur l'armée grecque semblait irréaliste, mais ils se sont jetés à l'eau, car ils n'avaient pas le choix, et Hachem leur a envoyé la Siyata Dichmaya. C'est ce que symbolisent les huit jours de ‘Hanouka, le chiffre huit symbolisant ce qui est au-delà de la nature.
Cela nous montre que le désespoir n'est pas de mise. Même dans les cas les plus désespérés, lorsque l'homme va au-delà de ses forces, les portes du ciel s'ouvrent. Le Zohar nous enseigne que c'est ainsi que la Yirat Chamayim conduit à la Ahavat Hachem qui implique un dévouement et un effacement total devant Hakadoch Baroukh Hou. La difficulté, qui pourrait nous entraîner au désespoir, est en fait un tremplin pour nous pousser à nous entêter et à aller au-delà de nos limites. ‘Am Israël est un peuple audacieux, un peuple à la nuque raide. Mettre l'audace au service de la Kédoucha (sainteté) est la meilleure recette pour réussir dans notre ‘Avodat Hachem.
Ravivons la petite étincelle enfouie au fond de nous et utilisons-la à bon escient !
Elisheva Guttel, basé sur Mikhtav MéEliahou