La fête de ‘Hanouka vient célébrer la victoire des Maccabim contre les Grecs. Ces derniers, par différents décrets, empêchaient les enfants d’Israël d’accomplir les mitsvot et d’étudier la thora. Comme le dit le texte, ils avaient voulu faire "oublier la thora de notre peuple", ‘has véchalom.
Ils refusaient d’admettre tout ce qui était d’ordre spirituel, comme les lois d’impureté, le jour du chabbat, la kédoucha (sainteté) acquise lors d’une étude de thora, etc. Ils avaient impurifié toutes les huiles, afin d’empêcher les cohanim d’allumer la ménora, le candélabre.
Accompagnés d’une petite poignée de combattants, mais armés de foi en Hachem, les Maccabim partirent en guerre contre l’immense armée grecque. Face aux effectifs et à l’armement de cette armée, les Maccabim ressemblaient à une fourmi qui partirait en guerre contre les États-Unis… Pourtant, ils gagnèrent car ils savaient qu’ils combattaient pour les mitsvot d’Hachem et que c’est Lui qui décidera de leur réussite.
Ils avaient compris que ces décrets n’étaient que la conséquence d’un affaiblissement dans le service divin. Pour réparer ce "relâchement", ils devaient faire preuve de messirout nefesh, d’un dévouement hors du commun pour l’accomplissement des mitsvot. La courageuse guerre qu’ils entreprirent pour rétablir le royaume de la thora, la couronne d’Hachem, leur permit d’atteindre cet objectif.
Hachem fit des miracles et les Maccabim vainquirent la guerre. Ils purent prendre possession du temple.
Cependant, leur joie était ternie, car toute l’huile qu’ils possédaient était impure. Et il leur fallait huit jours pour se procurer ou fabriquer de l’huile pure. Un miracle se produisit : ils trouvèrent une fiole d’huile pure.
Mais ils étaient encore peinés car cette huile ne pouvait suffire que pour un seul jour, et ils avaient besoin d’huile pour huit jours… Alors un second miracle se produisit : l’huile ne se consuma pas jusqu’au huitième jour.
Les enfants d’Israël étaient au comble de leur joie, car ce miracle prouvait qu’Hachem les avait pardonnés et les aimaient grandement, au point de leur faire des miracles publiquement.
J’ai entendu de mon maître rav S. Roua’h chlita un commentaire au nom de rav El’hanan Wasserman zatsal. Ce dernier fait remarquer qu’à ‘Hanouka la menace qui pesait sur le peuple était spirituelle et les enfants d’Israël, en guise d’hichtadloute, partirent en guerre. Et pourtant, à Pourim où le danger était matériel et physique, les enfants d’Israël se concentrèrent uniquement sur la téchouva. A priori, c’est l’inverse que l’on aurait plus facilement compris : à ‘Hanouka où le danger était spirituel, il suffisait de faire téchouva et à Pourim où Haman voulait exterminer les juifs, il aurait fallu partir en guerre…
Le rav répond qu’il existe deux sortes de décrets : certains cherchant à nous nuire physiquement ‘has véchalom et d’autres cherchant à nous empêcher d’accomplir les mitsvot, ‘has véchalom.
Les décrets physiques proviennent directement d’Hachem. Ils ont pour but de nous réveiller et de nous inciter à la téchouva. Par contre les décrets spirituels (qui viennent empêcher l’accomplissement des mitsvot) proviennent des forces du mal. Ces dernières peuvent causer de tels décrets lorsque, ‘has véchalom, les enfants d’Israël s’affaiblissent dans la thora et les mitsvot.
La lutte contre ces deux différents décrets n’est pas la même.
Le décret physique vient directement d’Hachem et ce qu’Il attend de nous, c’est notre téchouva. C’est ce que firent les enfants d’Israël à Pourim, où le danger était physique.
Par contre le décret contre les mitsvot ne peut pas être la décision directe d’Hachem. Ce sont les forces du mal qui ont provoqué cette situation. [Elles reçoivent certes l’autorisation divine, mais ce sont elles qui "font les démarches" pour l’acceptation de ce décret.] Et pour combattre et annuler les forces du mal, il est nécessaire de faire une messiroute nefesh, un dévouement hors du commun pour l’accomplissement des mitsvot. C’est ce que firent les Maccabim lorsqu’ils furent prêts à sortir en guerre pour permettre au peuple l’accomplissement des mitsvot.
Le rav El’hanan conclut son commentaire en insistant sur l’étude de la thora. Elle aussi a le pouvoir d’annuler les forces du mal et de combattre les décrets spirituels.
De nos jours où tant d’ennemis désirent notre mal ‘has véchalom et se soulèvent contre nous pour nous empêcher de nous rapprocher d’Hachem, ce message devient indispensable. Nous devons "combattre" en faisant téchouva et en multipliant les efforts pour l’accomplissement des mitsvot.
Chaque fois que l’on assiste à un cours de thora ou que l’on accomplit une mitsva qui nous demande un investissement, nous remplissons notre mission. Et plus nous avons besoin d’efforts, plus notre récompense est grande. Ne négligeons pas le mérite qu’Hachem a placé entre nos mains et rapprochons nous de Lui, avec amour et joie !