Sammy va voir son patron et lui expose une requête particulière.
« Patron, excusez moi, j’ai une demande particulière à vous adresser… »
« Pas de problème, dis moi… »
« Voilà, ma femme souhaite que je prenne une semaine de congés car nous devons nous occuper de notre maison. Il faut que nous rangions toutes les chambres, que nous réparions des meubles cassés, que nous passions un coup de peinture sur les murs… Et je ne vous parle pas du jardin… Est-ce possible d’avoir une semaine de congés ? »
« Je suis désolé mais c’est impossible. Tu sais bien, tu es mon seul employé, tu ne peux pas t’absenter une semaine ! »
« Ah merci patron ! Je savais que je pouvais compter sur vous ! »
La Paracha Bé'houkotaï a une importance particulière à différents titres. D’une part, elle vient conclure le Séfer Vayikra (livre du Lévitique), et d’autre part, elle est lue généralement peu de temps avant Chavou'ot. Son contenu est également très fort car il interpelle l’homme de manière énergique et lui rappelle sa responsabilité de conduire sa vie selon les principes de la Torah et des Mitsvot.
Les premiers mots de cette Paracha, « Si vous marchez dans Mes statuts - Im Bé'houkotaï Télékhou » ont donné lieu à de nombreux commentaires. Ils synthétisent de manière claire et directe les termes de l’alliance que D.ieu passe avec les hommes. Examinons pour commencer le commentaire de Rachi sur la signification de cette invitation à marcher dans les statuts de D.ieu.
Si dans Mes statuts vous marchez : […] Comment expliquerai-je alors : « si dans Mes statuts vous marchez » ? Donnez-vous de la peine dans l’étude de la Torah !
Marcher dans les statuts de D.ieu signifie donc pour Rachi étudier la Torah, l’observance des Mitsvot ne sera mentionnée que dans la deuxième partie du premier verset « et si vous observez Mes commandements ». Les deux piliers de la vie spirituelle d’un homme sont donc synthétisés dans ce premier verset : l’étude de la Torah et la pratique des Mitsvot qui sont seuls susceptibles de donner à l’homme un équilibre et de le mener dans les chemins vertueux édictés par Hachem. Le terme même de « Halakha » qui évoque à la fois l’étude et la pratique des commandements illustre cette idée d’un chemin à suivre, et nos Sages de poursuivre la métaphore en indiquant que l’homme ne doit pas s’éloigner de quatre coudées du chemin de la Halakha.
Ces trois premiers mots de notre Paracha sont si puissants qu’ils vont donner lieu à quarante-deux commentaires différents du Or Ha'haïm Hakadoch, Rabbi 'Haïm Benattar zatsal. Un de ces commentaires, le cinquième, approfondit cette idée d’étude de la Torah. Il souligne notamment les vertus de l’assiduité et de la constance dans l’étude de la Torah qui permettent à l’homme d’avoir une connaissance profonde et précise des textes et de donner naissance à des commentaires originaux, les fameux « 'Hidouchim ».
À l’approche de Chavou'ot, ces mots prennent un relief tout particulier et ils nous rappellent combien l’esprit du temps qui exige un accès immédiat à l’information et à la connaissance est éloigné des vertus prônées par notre tradition. Cette dernière insiste au contraire sur la nécessité de l’effort personnel pour accéder à la connaissance qui ne s’acquiert qu’après une étude exigeante, longue et sérieuse. Elle suppose aussi un esprit posé « Yichouv Hada’at », et une âme apaisé « Ménou'hat Hanéfech », loin du vacarme et des sollicitations multiples et permanentes qu’offrent les médias modernes. Il est intéressant de noter que probablement jamais dans l’histoire humaine les moyens de diffuser la connaissance n’ont semblé aussi performants, et pourtant jamais, non plus, l’homme n’a semblé aussi tiraillé par tant de sollicitations qui l’empêchent de poser son esprit et son âme.
Nos Sages se méfient de la connaissance acquise trop facilement, et ils invitent l’homme à l’effort pour acquérir la Torah, parfois même à se lever durant la nuit pour étudier afin de profiter des heures propices pour la méditation et l’étude de la Torah. Au-delà de la nuit, chaque instant que l’homme consacre à l’étude est extrêmement précieux aux yeux d’Hachem. Nos Sages nous rappellent notamment que chaque Juif est porteur d’une compréhension unique de la Torah, faite de son histoire, de sa sensibilité et de son âme. Son étude lui permet non seulement d’acquérir un mérite personnel, mais en outre de partager avec l’ensemble du peuple une lumière irremplaçable.
Cette étude doit se faire avec beaucoup d’humilité en connaissant sa place et en cultivant toujours en soi, un désir de connaissance. Voilà pourquoi les Sages s’appellent des Talmidé 'Hakhamim, « étudiants en sagesse » et non des « Sages » car ils sont toujours dans une démarche d’apprentissage, d’introspection et de perfectionnement permanent. Ils sont réputés dans le Talmud pour « multiplier » et « propager la paix dans le monde ». Cette vertu est liée non seulement au mérite qu’ils donnent au monde par leur étude, mais aussi, car la proximité qu’ils entretiennent en permanence avec des réflexions profondes leur permet de ne pas tomber dans les pièges du Yétser Hara’, et notamment de ne pas prêter attention aux futilités et à l’orgueil qui sont bien souvent à l’origine des discordes.
À l’approche de Chavou'ot, puissions-nous tous avoir le mérite d’ouvrir notre esprit et notre cœur aux trésors de la Torah, et, chacun à son niveau, essayer de faire de la sagesse de la Torah une quête permanente dans toutes les dimensions de notre vie.
Nous pourrons alors connaître avec l’aide d’Hachem cette bénédiction énoncée par le prophète Yirmiyahou (Jérémie) dans la Haftara de la semaine : “Béni soit l'homme qui se confie en l'Éternel, et dont l'Éternel est l'espoir ! II sera tel qu'un arbre planté au bord de l'eau et qui étend ses racines près d'une rivière : vienne la saison chaude, il ne s'en aperçoit pas, et son feuillage reste vert : une année de sécheresse, il ne s'en inquiète point, il ne cessera pas de porter des fruits."
David décide de descendre dans les bureaux de ses employés pour les saluer et prendre de leurs nouvelles. Il dévale les escaliers et se penche sur un de ses employés.
« Bonjour, mon ami, comment allez-vous ? Depuis quand travaillez-vous dans ce bureau ? »
« Depuis quand ? Eh bien, depuis que je vous ai entendu descendre les escaliers… »