La paracha de cette semaine poursuit la description des différents sacrifices, et évoque notamment les sacrifices de « remerciement », « Korban Toda », à Hachem. Ces derniers étaient offerts lorsqu’un homme éprouvait un fort sentiment de gratitude envers l’Eternel et qu’il souhaitait le matérialiser par une offrande.
A leur propos, Rachi commente de la manière suivante « Si la reconnaissance est le résultat d’un miracle dont on a bénéficié, comme des voyageurs en mer ou dans le désert sauvés des éléments, comme la libération de détenus en captivité ou une guérison, pour lesquels il est écrit qu’il faut rendre des grâces, alors « qu’ils rendent des grâces à Hachem pour Sa bonté, pour Ses miracles en faveur des hommes, qu’ils immolent des sacrifices de toda ! » (Tehilim 107, 21 et 22).
Nous retrouvons ce principe de nos jours dans la récitation du « gomel » ou encore dans les « seoudot hodaya » (repas offert à la synagogue en remerciement à Hachem).
Le Rav Yaakov Galinsky zatsal développe cette notion dans son livre « Vehigadeta » de la manière suivante.
Un midrash (Vayikra Rabba 9.2) commente les offrandes « Toda » de remerciement à l’Eternel à partir du verset des Psaumes « Celui qui apporte un sacrifice de remerciement m’honore » (Psaumes 50.23). Toutefois, il souligne que le Roi David a employé une forme « intensive » du verbe honorer en redoublant la lettre « noun » « yekhabdaneni » et non la forme simple « yekhabedeni ». Les Sages du Midrach nous invitent donc à voir dans ces offrandes de gratitude, une double reconnaissance envers l’Eternel, un double honneur, « un honneur sur un autre honneur » nous disent-ils.
Essayons de comprendre la signification de ce double « noun », de ce double « honneur ». Nos Sages y voient un message profond quant à la destinée humaine faite de moments de joie et, parfois, D.ieu nous en préserve, d’épreuve.
En effet, la lettre noun évoque ces deux notions. Sa forme allongée vers le bas peut désigner la chute, et c’est pourquoi c’est la seule lettre absente du célébre psaume composé par ordre alphabétique « Ashrei » (Berakhot 4b).
Mais cette lettre peut aussi désigner un « ness » c’est-à-dire un « miracle ». C’est pour cela que les Sages du Talmud nous confient que celui qui voit en rêve un prénom qui contient un noun « Houna » « Hananya » « Hanina » assistera probablement à des miracles (Berakhot 57a).
Aussi, nos Sages encouragent l’homme à considérer dans son offrande de remerciement les deux visages du miracle. D’une part, l’épreuve d’origine, et d’autre part, le miracle qui l’a résolue de manière heureuse.
En effet, il s’agit des deux faces d’une même pièce qui se complètent et s’enrichissent mutuellement. Bien sûr, nous prions tous l’Eternel pour être épargnés des épreuves, et nous reconnaissons humblement que nous n’avons pas toujours les moyens de leur donner un sens. Celui-ci se dérobe bien souvent à notre entendement limité.
Mais il arrive que rétrospectivement nous comprenions le sens d’une épreuve, que nous puissions comprendre comment elle nous a fait franchir une étape dans nos vies et comment elle a contribué à nous construire.
C’est dans ce sens que les Maîtres du Talmud nous disent « Tout ce que l’Eternel fait, c’est pour le bien ». Il s’agit d’un message plein d’optimisme qui exhorte l’homme à rechercher, dans la mesure de ses capacités, le bien qui se cache en toute chose. Et même, s’il ne le trouve pas immédiatement, il peut garder dans son cœur et dans sa tête l’idée qu’il trouvera peut-être un jour ce côté positif, et que, sinon, D.ieu le lui révélera un jour.
C’est là également un des messages de la fête de Pourim que nous avons célébrée, et qui nous rappelle que même les situations les plus désespérées sont parfois la porte d’entrée de grandes délivrances et de grands miracles.
Cette disposition d’esprit invite l’homme à développer la vertu de l’« équanimité », l’égalité d’âme ou d’humeur. A travers cette qualité, l’homme est épargné des « montagnes russes » émotionnelles qui le font passer d’un état d’esprit joyeux, confiant dans la vie et ses promesses, à un état d’esprit opposé. Evidemment, l’homme doit se méfier de confondre cette qualité d’âme avec l’indifférence, la nonchalance, ou un regard désabusé sur la vie qui sont aux antithèses de la Torah.
En développant une égalité d’âme constructive, un état d’esprit apaisé et confiant, l’homme peut aborder la vie avec force et stabilité. Il est capable de maintenir son cap, et de servir l’Eternel avec authenticité et sagesse. Nos Sages traduisent ces vertus par les termes de « Yishouv hada’at » et « ménouh’at hanefesh ». Ces qualités sont intimement liées à une autre vertu cardinale de la Torah, le « bita’hon », la confiance inébranlable dans la providence divine qui n’abandonne jamais l’homme.
Celui qui place sa confiance dans la providence divine éloigne de lui le doute, le scepticisme et le sentiment de vanité de l’existence humaine. Il sait que l’Eternel l’accompagne en toute chose, même si cela échappe à son entendement, et s’efforce de Le servir de la meilleure manière en toute circonstance.
Quel meilleur exemple pouvons-nous donner que celui du Roi David qui est parvenu à louer l’Eternel, aussi bien dans les épreuves que dans les moments de joie. Les honneurs de la royauté n’ont pas eu raison de sa sincérité et de son humilité. Il en va de même des grands Sages que notre peuple a connu qui tels le Hafetz Hayim, le Hazon Ish, ou encore le Steipler qui vivaient dans une extrême simplicité alors qu’ils étaient révérés et reconnus dans le monde entier. Leur grandeur n’avait pas altéré leur quête du Emet, de la vérité.
Puissions-nous à notre mesure également essayer d’acquérir un regard confiant dans la vie, en développant notre « bita’hon », notre « confiance » en D.ieu, et en nous pénétrant que Sa providence bienveillante nous accompagne en toute chose.
Petite approche des grandes vertus – Tsav
La paracha de cette semaine poursuit la description des différents sacrifices, et évoque notamment les sacrifices de « remerciement », « Korban Toda », à Hachem. Ces derniers étaient offerts lorsqu’un homme éprouvait un fort sentiment de gratitude envers l’Eternel et qu’il souhaitait le matérialiser par une offrande.
A leur propos, Rachi commente de la manière suivante « Si la reconnaissance est le résultat d’un miracle dont on a bénéficié, comme des voyageurs en mer ou dans le désert sauvés des éléments, comme la libération de détenus en captivité ou une guérison, pour lesquels il est écrit qu’il faut rendre des grâces, alors « qu’ils rendent des grâces à Hachem pour Sa bonté, pour Ses miracles en faveur des hommes, qu’ils immolent des sacrifices de toda ! » (Tehilim 107, 21 et 22).
Nous retrouvons ce principe de nos jours dans la récitation du « gomel » ou encore dans les « seoudot hodaya » (repas offert à la synagogue en remerciement à Hachem).
Le Rav Yaakov Galinsky zatsal développe cette notion dans son livre « Vehigadeta » de la manière suivante.
Un midrash (Vayikra Rabba 9.2) commente les offrandes « Toda » de remerciement à l’Eternel à partir du verset des Psaumes « Celui qui apporte un sacrifice de remerciement m’honore » (Psaumes 50.23). Toutefois, il souligne que le Roi David a employé une forme « intensive » du verbe honorer en redoublant la lettre « noun » « yekhabdaneni » et non la forme simple « yekhabedeni ». Les Sages du Midrach nous invitent donc à voir dans ces offrandes de gratitude, une double reconnaissance envers l’Eternel, un double honneur, « un honneur sur un autre honneur » nous disent-ils.
Essayons de comprendre la signification de ce double « noun », de ce double « honneur ». Nos Sages y voient un message profond quant à la destinée humaine faite de moments de joie et, parfois, D.ieu nous en préserve, d’épreuve.
En effet, la lettre noun évoque ces deux notions. Sa forme allongée vers le bas peut désigner la chute, et c’est pourquoi c’est la seule lettre absente du célébre psaume composé par ordre alphabétique « Ashrei » (Berakhot 4b).
Mais cette lettre peut aussi désigner un « ness » c’est-à-dire un « miracle ». C’est pour cela que les Sages du Talmud nous confient que celui qui voit en rêve un prénom qui contient un noun « Houna » « Hananya » « Hanina » assistera probablement à des miracles (Berakhot 57a).
Aussi, nos Sages encouragent l’homme à considérer dans son offrande de remerciement les deux visages du miracle. D’une part, l’épreuve d’origine, et d’autre part, le miracle qui l’a résolue de manière heureuse.
En effet, il s’agit des deux faces d’une même pièce qui se complètent et s’enrichissent mutuellement. Bien sûr, nous prions tous l’Eternel pour être épargnés des épreuves, et nous reconnaissons humblement que nous n’avons pas toujours les moyens de leur donner un sens. Celui-ci se dérobe bien souvent à notre entendement limité.
Mais il arrive que rétrospectivement nous comprenions le sens d’une épreuve, que nous puissions comprendre comment elle nous a fait franchir une étape dans nos vies et comment elle a contribué à nous construire.
C’est dans ce sens que les Maîtres du Talmud nous disent « Tout ce que l’Eternel fait, c’est pour le bien ». Il s’agit d’un message plein d’optimisme qui exhorte l’homme à rechercher, dans la mesure de ses capacités, le bien qui se cache en toute chose. Et même, s’il ne le trouve pas immédiatement, il peut garder dans son cœur et dans sa tête l’idée qu’il trouvera peut-être un jour ce côté positif, et que, sinon, D.ieu le lui révélera un jour.
C’est là également un des messages de la fête de Pourim que nous avons célébrée, et qui nous rappelle que même les situations les plus désespérées sont parfois la porte d’entrée de grandes délivrances et de grands miracles.
Cette disposition d’esprit invite l’homme à développer la vertu de l’« équanimité », l’égalité d’âme ou d’humeur. A travers cette qualité, l’homme est épargné des « montagnes russes » émotionnelles qui le font passer d’un état d’esprit joyeux, confiant dans la vie et ses promesses, à un état d’esprit opposé. Evidemment, l’homme doit se méfier de confondre cette qualité d’âme avec l’indifférence, la nonchalance, ou un regard désabusé sur la vie qui sont aux antithèses de la Torah.
En développant une égalité d’âme constructive, un état d’esprit apaisé et confiant, l’homme peut aborder la vie avec force et stabilité. Il est capable de maintenir son cap, et de servir l’Eternel avec authenticité et sagesse. Nos Sages traduisent ces vertus par les termes de « Yishouv hada’at » et « ménouh’at hanefesh ». Ces qualités sont intimement liées à une autre vertu cardinale de la Torah, le « bita’hon », la confiance inébranlable dans la providence divine qui n’abandonne jamais l’homme.
Celui qui place sa confiance dans la providence divine éloigne de lui le doute, le scepticisme et le sentiment de vanité de l’existence humaine. Il sait que l’Eternel l’accompagne en toute chose, même si cela échappe à son entendement, et s’efforce de Le servir de la meilleure manière en toute circonstance.
Quel meilleur exemple pouvons-nous donner que celui du Roi David qui est parvenu à louer l’Eternel, aussi bien dans les épreuves que dans les moments de joie. Les honneurs de la royauté n’ont pas eu raison de sa sincérité et de son humilité. Il en va de même des grands Sages que notre peuple a connu qui tels le Hafetz Hayim, le Hazon Ish, ou encore le Steipler qui vivaient dans une extrême simplicité alors qu’ils étaient révérés et reconnus dans le monde entier. Leur grandeur n’avait pas altéré leur quête du Emet, de la vérité.
Puissions-nous à notre mesure également essayer d’acquérir un regard confiant dans la vie, en développant notre « bita’hon », notre « confiance » en D.ieu, et en nous pénétrant que Sa providence bienveillante nous accompagne en toute chose.