Dans notre paracha, la Torah énumère la liste des aliments autorisés et interdits aux enfants d’Israël. Les animaux sont autorisés à la consommation s’ils possèdent deux signes distinctifs : ils ont des sabots fendus et ils ruminent ! Si l’un de ces deux caractéristiques manque, l’espèce est interdite à la consommation.
Parmi ces animaux interdits, on retrouve le ‘Hazir, le porc, qui possède des sabots fendus mais ne rumine pas et est donc interdit à la consommation.
Cet animal est devenu le symbole de la viande non-cachère, mais rappelons-nous que les autres viandes ne sont pas permises ou moins interdites ! C’est la transgression de La parole d’Hachem qui est prohibée et il n’y a pas de différence de quel aliment s’agit-il !
Le Otsarote Hatorah s’interroge sur la raison que cet animal, symbole de l’interdit, a-t-il les sabots fendus !
Pour répondre, le Otsarote Hatorah rapporte que l’une des raisons que le porc est appelé en Hébreu « ‘Hazir » est qu’il est très difficile de le congédier. Cet animal est très têtu ! Lorsqu’il désire aller quelque part et qu’on lui bloque la route et qu’on le renvoi, il réessayera juste après de revenir ! C’est pour cela qu’on l’appelle « ‘Hazir » qui a la même racine que « ‘Hazara », la répétition !
Or, être têtu n’est pas spécialement un défaut. Lorsque l’on est têtu pour faire le bien, pour s’élever spirituellement, c’est une qualité !
Il arrive souvent que l’on essaye de se renforcer dans une mitsva et que l’on n’y arrive pas ! On essaye quelques fois, puis, face aux échecs, le mauvais penchant nous décourage et nous donne le sentiment que nous ne pourrons jamais réussir.
Celui qui choisira le chemin de la vie sera alors têtu et persévèrera à continuer dans sa lutte contre la faute ! Il n’abandonnera pas et essayera autant que possible à se rapprocher d’Hachem et à accomplir les mitsvot !
Aussi, le ‘Hazir nous rappelle qu’il ne faut pas désespérer, mais toujours continuer même si l’on croit que l’on n’a plus aucune chance ! C’est pour cela qu’il a les sabots fendus, car par ces pieds, il nous rappelle le besoin de persévérer.
Et pour nous faciliter à continuer le combat contre le mauvais penchant malgré les échecs, voyons ensemble quelques principes :
1. Il faut être convaincu de ce que les sages affirment qu’il n’existe aucune situation où la téchouva est impossible. Selon les paramètres elle peut être facilitée ou non, mais elle reste toujours possible.
2. Les efforts seront récompensés, en dehors de la mitsva elle-même ! Aussi, si quelqu’un fourni des efforts pour combattre le mauvais penchant, il sera récompensé immensément même si ces efforts n’ont pas abouti à une mitsva !
3. L’étude du moussar répétée et quotidienne facilitera avec le temps, sans aucun doute, la lutte contre le mauvais penchant !
Rapportons enfin une lettre de Rav Its’hak Houtner zatsal dans laquelle il s’adresse à un jeune homme découragé par les chutes qu’il a vécues :
« Nous avons la grave maladie de parler uniquement de la grandeur de nos maîtres. Nous nous focalisons sur leur niveau final et nous oublions le combat qu’ils ont dû endurer. Tout le monde raconte, s’émerveille et glorifie la pureté de la parole du ‘Hafets ‘Haïm. Mais qui connaît les combats, les épreuves et les chutes que ce grand maître a traversés durant sa lutte contre son mauvais penchant… De même pour les autres tsadikim !
Cher élève, sache que ton essence spirituelle ne se trouve pas dans la sérénité, mais précisément dans la lutte contre le mauvais penchant. Ta lettre me témoigne que tu es un authentique soldat dans l’armée d’Hachem.
En anglais nous disons : "Perds un combat et gagne la guerre". Tu tombes certainement et cela continuera peut-être ‘has véchalom, mais je t’assure qu’après cela, tu sortiras vainqueur de cette guerre. Le roi Salomon nous a dit « Le juste tombe sept fois et se relève » En tombant, le juste apprend son erreur et s’élève, c’est cela le chemin de la réussite…
Mon bien-aimé, je te signale que si ta lettre me racontait tes mitsvot et ton avancement, j’aurai dit avoir reçu une bonne lettre. Maintenant que ton courrier contient tes épreuves et tes difficultés, je peux dire avoir reçu une très bonne lettre.
Ton ambition est d’être un grand tsadik, alors prends garde de ne pas imaginer nos grands maîtres en observant uniquement leur bon penchant. Au contraire, présente-toi leur grandeur en un combat acharné, avec toutes les amertumes qu’il comporte. Sache également que lorsque tu ressens de vilaines tentations et des épreuves, tu ressembles alors bien plus aux grands tsadikim que lorsque tu te trouves dans le repos désiré.
Les mitsvot où tu connais le plus d’échecs et d’épreuves sont celles avec lesquelles tu peux le plus possible sanctifier le Nom d’Hachem. »
Mettons toutes nos forces dans l’étude de la Torah, du Moussar et l’accomplissement des mitsvot. Profitons de notre vie pour la rendre éternelle !