Il est dans Paracha "Devarim : "אֵלֶּה הַדְּבָרִים אֲשֶׁר דִּבֶּר מֹשֶׁה אֶל כָּל ישִׂרְאָלֵ" (Voici les paroles que Moché adressa à tout Israël. (1, 1)
Rachi interprète ce verset de la manière suivante : « Comme Moché adresse ici au peuple des paroles de remontrance, il cite chaque endroit où les enfants d’Israël mirent le Saint béni soit-Il en colère. Mais il se borne à citer seulement les lieux où se déroulèrent ces événements, sans évoquer les fautes proprement dites, par respect pour le peuple d’Israël (Sifri). »
Rav Aryé Lévine était réputé comme un homme d’une bonté exceptionnelle, doté d’un esprit d’altruisme exemplaire. Tout nécessiteux savait qu’il pouvait trouver chez lui aide et réconfort et à longueur de journée, des personnes éprouvées frappaient à sa porte pour lui faire part de leurs difficultés. De ce fait, il arrivait souvent qu’on sollicite Rav Aryé pour se porter garant dans le cadre de prêts d’argent et généralement, il acceptait de signer sans réserve. « Mais père, protestaient ses proches, si l’emprunteur ne parvient pas à rembourser sa dette, c’est vers toi que le débiteur va se tourner ! Et comment feras-tu alors pour trouver les sommes colossales pour lesquelles tu t’engages ? » Mais ces arguments n’influençaient guère la conduite de Rav Aryé : « Si l’on peut aider un Juif, affirmait-il avec conviction, on doit le faire sans hésitation ! »
Un jour, Rav Aryé reçut chez lui un courrier officiel, lui apprenant qu’il était assigné à comparaître devant un tribunal pour une dette dont il s’était porté garant et qui n’avait pas été honorée. Le courrier déclarait qu’en sa qualité de garant, il lui incombait à présent de payer la somme due. Le jour dit, il se rendit au tribunal rabbinique. Dès qu’on lui présenta l’acte dans lequel il s’était soi-disant porté garant, il comprit qu’il s’agissait d’un faux ! L’emprunteur, pour sa part, se tenait dans son coin, honteux de s’être compromis de manière si sordide.
Pourtant, avant que le moindre mot ne fût prononcé, Rav Aryé s’exclama : « Effectivement, c’est bien là ma signature ! Je paierai donc cette dette jusqu’au dernier sou ! » Et tout en prononçant ces mots, il se disait en son for intérieur : « Il est préférable de débourser de très grandes sommes, plutôt que d’humilier un Juif en public… »