Dans la paracha de la semaine, Mikets, il est écrit : "כָּל הַנֶּפֶשׁ לְבֵית יַעֲקֹב הַבָּאָה מִצְרַיְמָה שִׁבְעִים" (Total des individus (kol hanéfech) de la maison de Jacob qui se trouvèrent réunis en Égypte, soixante-dix.
Le Midrach enseigne que le fait que le mot hanéfech soit écrit sous sa forme singulière et non pas plurielle (hanéfachot) vient nous enseigner que dans le Ciel, toutes les âmes d’Israël ne forment qu’une seule et même entité. De même, dans le livre de Chemouël (II 7, 23), le prophète s’exclame : « Et y a-t-il, comme ton peuple, comme Israël, une seule nation sur la terre ! »
Rabbi Chimon bar Yo’haï illustrait cela par une parabole :
A quoi cela ressemble-t-il ? A des passagers qui voyagent dans un grand navire composé de nombreuses cabines. L’un des voyageurs prend un outil et se met à forer un trou dans le plancher de sa cabine. « Que fais-tu ? » s’écrient ses camarades. « En quoi cela vous importe-t-il ? répond l’homme. N’estce pas dans ma propre cabine que je perce ? » Les voyageurs rétorquent : « Tu perces dans ta propre cabine, mais c’est tout le navire que tu fais sombrer ! » (Vayikra Rabba 4)
Le sens de cette allégorie est évident : tous les membres du peuple d’Israël ne forment qu’un seul peuple et une seule âme. Voilà pourquoi, chacun d’entre nous doit veiller à ne pas causer de préjudice à son prochain, car cela revient à se porter préjudice à soi-même. On pourrait comparer cela à un homme qui, en préparant une salade de légumes, se coupe la main gauche avec le couteau qu’il tient de la main droite. Peut-on concevoir que la main gauche cherche à se venger de la main droite parce que celle-ci l’a blessée ? Non, une telle réaction serait absurde car bien que distincts, ces deux membres appartiennent à un seul et même corps. Et il en est ainsi pour le peuple Juif !