Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
La fin ne justifie pas les moyens
Notre Paracha traite d’un événement tragique au sein du peuple juif. En effet, la discorde provoquée par Kora’h engendra des milliers de morts.
En réalité, Kora’h voulait être Cohen ou prince d’une tribu. C’est cette volonté qui l’amena à se quereller avec Moché Rabbénou. Mais a priori, cette volonté semble légitime car effectivement, vouloir atteindre un degré élevé dans la sainteté comme le Cohen Gadol est tout à fait louable !
Si c’est ainsi, pourquoi Kora’h a-t-il été puni aussi sévèrement en étant englouti par la terre ?
La réponse est la suivante :
Il est vrai que souhaiter être un Cohen Gadol est en soi très positif. Cependant, afin d’atteindre son objectif, Kora’h a fait pression sur Moché Rabbénou et a entraîné le peuple juif dans une discorde sans précédent, ce qui est une faute extrêmement grave. C’est la raison pour laquelle il a dû subir ce terrible châtiment : être englouti par la terre…
Sauvé par sa femme !
Ohne ben Pélet fut sauvé à l’issue de la discorde par le mérite de sa femme. Qu’a-t-elle fait de si extraordinaire pour sauver son mari en lui évitant de se joindre au groupe de Kora’h ?
La Guémara raconte qu’elle découvrit ses cheveux (acte formellement interdit pour une femme mariée) et qu’elle se mit à l’entrée de sa maison. Ainsi, tout celui qui venait chercher son mari pour le convaincre de rejoindre Kora’h faisait demi-tour en la voyant.
Par ailleurs, nos Sages nous enseignent qu’une certaine femme nommée Kim’hit mérita d’avoir 7 enfants Cohen Gadol car elle se couvrait constamment les cheveux, à un point tel qu’il est écrit que même les murs de sa maison n’ont jamais vu ses cheveux…
Ainsi, lorsque la femme de Ohne ben Pélet tenta de le sauver de cette discorde, elle argumenta : « De toute façon, ton statut ne changera pas au sein du peuple juif. Si Moché Rabbénou reste le dirigeant, tu seras son élève, et si c’est Kora’h qui devient le dirigeant, tu seras aussi son élève. Tu n’as donc aucune raison valable de t’immiscer dans ce conflit ! »
Mais Ohne ben Pélet lui répondit que l’un de leurs enfants méritera peut-être d’être Cohen Gadol ! C’est pourquoi sa femme s’empressa de découvrir ses cheveux, afin qu’il n’y ait aucune possibilité pour que l’un de ses enfants deviennent Cohen Gadol. Elle sauva ainsi son époux de la mort.
Aucune prière ne le sauvera…
« Moché entendit et tomba sur sa face » (Bamidbar 16,4)
Moche Rabbénou constata que même la prière n’aurait aucune utilité pour sauver Kora’h et son assemblée de leur erreur (Rachi).
Le Séfer Maté Yéhouda nous explique la raison pour laquelle Moché Rabbénou cessa de prier pour sauver Kora’h :
Moché Rabbénou s’est dit : « Kora’h prétend que je suis un menteur et qu’Hachem ne m’a rien demandé. Mais je sais qu’Hachem m’a ordonné d’agir ainsi. Kora’h veut me ridiculiser, donc Hachem va se mettre en colère contre lui et le punir sévèrement !
Que puis-je faire ? Prier pour lui ? Inutile car il va continuer à me mépriser. Que se passera-t-il ensuite ? Hachem va être encore plus en colère contre lui, car Il verra que même lorsque je prie pour Kora’h, ce dernier continue malgré tout à mal se comporter. Il est donc préférable que je ne prie pas pour Kora’h afin qu’Hachem limite Sa colère envers lui… »