Selon le Midrach, le verset " Aussi s'empare-t-il des villes en ruines, de maisons qui ne sont pas habitables, étant destinées à ceux qui partent en exil. Il ne s'enrichira pas, sa fortune ne subsistera point (…) ", (Job 15, 28-29) constitue une critique adressée à Kora'h qui s'est révolté contre les pouvoirs attribués par D.ieu à Moché et à Aharon. En effet, Kora'h exerçait les fonctions de trésorier principal chez Pharaon et il accumula sa légendaire richesse en puisant dans les trésors de l'Égypte qui lui étaient confiés…
Afin de comprendre en quoi consiste ce reproche qui lui est fait d'avoir ainsi " pioché " dans les trésors de cet infâme tyran, le Maggid de Doubno nous raconte la parabole suivante…
Un aubergiste s'aperçut qu'un homme bizarre se promenait dans sa taverne d'une table à l'autre, un comportement qui attira bien sûr son attention. Il se mit donc à le filer en tentant de n'éveiller auprès de lui aucun soupçon et il comprit qu'il s'agissait en fait d'un vulgaire voleur qui profitait de l'état d'ivresse des clients pour les démunir des quelques sous qu'ils avaient en leur possession !
L'aubergiste l'attrapa donc par le cou en le secouant comme une paillasse et le traîna jusqu'à son bureau pour lui faire subir un interrogatoire en règle. Là, le larron essaya de plaider sa cause en arguant qu'il n'avait fait aucun mal à l'aubergiste lui-même puisqu'il ne s'en était pris qu'à ses clients…
Le patron des lieux lui répliqua en ricanant : " Ceux qui viennent chez moi boire un verre ne quittent jamais l'auberge avant d'avoir dépensé tout leur argent ! Voler de leur poche, cela équivaut à réduire mon propre gain… "
Kora'h croyait justifier son appropriation des trésors égyptiens par le fait qu'ils étaient " voués à la perte ". Or, ce faisant, il n'a pas pris en compte que les richesses égyptiennes avaient été justement promises au peuple d'Israël lors de l'alliance passée par D.ieu avec Avraham Avinou ! Si bien que chaque somme soustraite du trésor de Pharaon était en fait un détournement de fonds d'un argent qui revenait à ses propres frères hébreux…