Il est connu de tous que la Ma'hloket (controverse) de Kora’h est un évènement capital du récit biblique qui s’est terminé dramatiquement par l’ouverture de la terre, qui a englouti tous les contestataires.
Très souvent, quand une controverse s’installe dans une famille, une communauté ou au sein du peuple d'Israël, elle a du mal à s’estomper. Dans la mesure où elle est désintéressée comme celles concernant Beth Chamaï et Beth Hillel, elle ne produit que du bien. Mais dans le cas de Kora'h et de son assemblée, dont les intentions n'étaient pas désintéressées et qui ne cherchaient pas à savoir qui était dans le Vrai, mais visaient plutôt une personne, Moché, cette Ma'hloket avait peu de chance de s’estomper.
L’approche du Arizal concernant cet événement est fort intéressante. Il écrit dans le « Likouté Torah », que Kora’h était en fait le personnage de Caïn, fils d'Adam Harichon. Adam a eu 2 enfants, rappelle-t-il : l’un, Caïn, a tout pris, comme son nom l’indique : « kaniti ich èt Hachem » littéralement « j’ai acquis un homme avec Hachem » ; par contre, le nom de son frère « Hével » signifie la buée, la vapeur, quelque chose d’insignifiant.
L’un est tout, car l’autre n’est rien ! Aucun ne peut donner naissance à l’humanité. En effet, Hével sera assassiné et Caïn sera amené à disparaître. Ce n’est que plus tard, que le troisième fils d’Adam, « Chem », donnera naissance à l’humanité.
Concernant l’épisode de Kora’h : remarquons que la valeur numérique de « Kora’h » est 308 et celle de Moché, 345. Quand on soustrait la valeur numérique de Moché à celle de Kora’h, on tombe sur 37 : valeur numérique de Hével. En fait, si Kora’h avait pris en compte Hével, il aurait pu arriver au même niveau que Moché, il en était capable, grand personnage qu’il était. Mais ce qui lui a manqué, c’était de prendre en considération ceux qui sont peu de chose…
Dans la vie, on ne réussit à établir des choses stables et définitives que lorsque l’on considère ceux qui ne sont que « vapeur », qui sont « insignifiants ». Le monde est fait pour que coexistent des gens puissants et des gens faibles. Les prendre en compte, c’est réussir à atteindre le niveau de Moché Rabbénou qui nous a donné la Torah.
Cette référence à la création du monde vient indiquer à toutes les générations un défi majeur : combien il faut faire attention à ne jamais écraser qui que ce soit !